LaLoi Fillon, visant à réformer l'éducation et adoptée en mars 2005, a rendu obligatoire l'apprentissage de La Marseillaise dans les classes maternelles et primaires à partir de la rentrée 2005, conformément à la loi du 23 avril 2005. On retrouve l'obligation d'enseigner l’hymne national dans d'autres pays, comme les États-Unis, la Serbie ou encore l’Autriche.

C’est toujours avec beaucoup d’impatience que nous attendons l’arrivée dans les bacs du dernier numéro de la documentation photographique, publiée désormais par les éditions du CNRS. Cette publication qui accompagne les professeurs du second degré, mais aussi les candidats aux concours d’enseignement, permet une mise au point, sous un format parfaitement accessible, des grandes questions, qui sont le plus souvent en relation directe avec les programmes scolaires. Dans le contexte particulier de la sortie pour la rentrée scolaire 2019/ 2020, avec de nouveaux programmes d’histoire pour les lycées, ce numéro consacré aux lieux et symboles de la république », vient à point nommé, puisqu’il est en relation directe avec l’ouverture du programme de première, pour le tronc commun. La lecture du sommaire permet de s’en rendre compte puisque que l’un des points de passage » du programme d’histoire de ce niveau s’intitule les funérailles de Victor Hugo ». Conformément à la présentation des numéros de toute la collection, la première partie est consacrée à un point scientifique d’une douzaine de pages, rédigé par Mathilde Larrère, dont le dernier ouvrage, Révolutions, quand les peuples font l’histoire », paru en 2013, a été présenté sur la Cliothèque. On se souvient aussi des polémiques dont elle a pu être partie prenante à diverses occasions. Le décryptage, on pourrait dire aussi le détricotage de l’histoire, fait également partie des engagements de l’historienne, notamment par une forte présence sur Twitter. La première partie est consacrée à l’invention des symboles sous la première République, dans les conditions particulières de sa naissance, à partir de 1792. Les documents officiels postérieurs à la date du 21 septembre 1792 sont alors datés de l’an un de la république. La République remit les compteurs à zéro, dit-elle, avec l’adoption du calendrier républicain, mais aussi et surtout l’utilisation d’allégories qui remplacent la figure du roi. La République est du genre féminin, pour trancher avec la représentation masculine, du fait de la loi salique, la figure du roi. Les références qui entourent le personnage féminin, drapé à l’antique, tenant une lance, la tête recouverte du bonnet phrygien, sont évidemment issues de la perception de l’antiquité romaine. Le faisceau de licteurs, des verges liées autour d’une hache, est ainsi réinterprété comme représentant l’union et la force des citoyens au service de la liberté. La République se décline ainsi, au fil des évolutions de la période 1792–1804. Coiffée du casque de Minerve, en référence aux guerres du Directoire, elle est alors accompagnée par le peuple souverain, représenté en Hercule. Ce dernier s’efface peu à peu, note l’historienne, sous le Directoire. Cette République, incarnée par une femme, n’a pas forcément de prénom au départ. Elle semble avoir été baptisée Marianne », dans un périmètre plutôt délimité, celui du Sud-Ouest. À partir du Languedoc, l’usage se répand au reste du territoire, même si c’est davantage en terres occitanes que l’on parle, à propos de la statue, le plus souvent construite après 1870, de la Marianne », présente dans de très nombreuses cités. On trouvera également une explication peut-être plus précise que ce que l’on évoque habituellement, à propos du drapeau tricolore. Le bleu et le rouge, couleurs de Paris qui encadrent le blanc royal, fait partie des grands classiques. Mais il semblerait que cela s’inscrive dans une reprise de codes visuels plus anciens, comme les rayures, associées au Moyen Âge au diable, aux jongleurs ou bourreaux. Cela fait donc référence à une forme de transgression sociale repris par les cultures révolutionnaires à partir du XVIIe siècle. Les vêtements à rayures de couleurs auraient représenté sous la révolution anglaise une rupture avec les étoffes sombres et uniformes des puritains. Les trois couleurs se retrouvent dans la lutte des néerlandais contre la domination espagnole, avec un passage de l’orange, de Guillaume d’Orange justement, au rouge. La couleur elle-même a une charge symbolique. Les changements de régime de la fin du XVIIIe se traduisent souvent par le passage de la bichromie, héritée de l’héraldique des familles royales et princières, à la trichromie. Cette représentation se retrouve dans les tenues officielles, des signes de reconnaissance, comme dans les pavillons, mais aussi portée par la population sous forme de cocardes ou de rubans. Il s’agit là aussi d’une appropriation, à vocation égalitaire, d’un symbole commun. C’est la Convention qui, en 1794, fixe l’orientation verticale et l’ordre des bandes de couleurs du drapeau actuel. La devise La devise de la république, liberté, égalité fraternité, prend corps avec la Révolution Française. Ces deux références se trouvent dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, même si, note Mathilde Larrère, seule la liberté fait partie des droits de l’homme, l’égalité n’étant qu’une condition ». On peut sans doute s’interroger à ce propos, puisque l’article un stipule les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». La devise a d’ailleurs largement évolué, puisque l’on a pu voir apposer sur les documents officiels, liberté et égalité, seulement, ou encore liberté–égalité–justice, unité, indivisibilité de la république, la liberté ou la mort. Les attributs de la République, et en particulier le sein nu qui a conduit l’historienne à prendre à partie un premier ministre, sont présentés comme une incarnation de la fraternité, pour la poitrine féminine, tandis que le niveau ou le triangle équilatéral comme des symboles de l’égalité. On pourrait largement débattre du sein nu, d’autant plus qu’il s’agissait, pour le premier ministre, de s’opposer à une forme de culture prétendant voiler le corps des femmes. La Marseillaise On rappelle également que c’est la convention thermidorienne », qui choisit la marseillaise comme hymne national le 14 juillet 1795. La république est alors en guerre, et le chant de marche de l’armée du Rhin composé par Rouget de Lisle en 1792, apparaît comme une évidence. On s’étonnera d’ailleurs que l’on aborde les quelques réserves à propos des références guerrières qui resurgissent périodiquement. Le sang impur qui abreuve nos sillons » étant davantage celui du peuple, que celui des ennemis, mais il semble que presque tout a été dit sur la question. À partir de 1799, le régime du consulat issu du coup d’état du 18 brumaire aurait commencé une forme de remise en cause progressive de la République. Les symboles sont progressivement écartés, au profit de colonnes nationales, des allégories de la victoire ou de la gloire. À partir de 1803, les bonnets phrygiens sont effacés, par décret, de l’espace public, tandis que sur le franc germinal, la face porte le profil du premier consul. Les assemblées dénuées de pouvoir qui persistent sous le consulat et l’empire sont d’ailleurs installées dans deux palais, le Palais-Bourbon est celui du Luxembourg. Le Panthéon accueille les dépouilles des soutiens éminents du régime. La Restauration parachève le travail avec le retour du drapeau blanc, l’interdiction de la marseillaise, le Panthéon rendu au culte tandis que l’on met en avant les symboles négatifs de la guillotine, de la guerre, de la terreur. D’après l’historienne, cette volonté d’interdire permet aux symboles républicains de retrouver un caractère subversif. La monarchie de juillet est ainsi présentée comme plus complexe. Le drapeau tricolore redevient le drapeau national, le tableau de Delacroix sur la liberté guidant le peuple renoue avec la république, du moins, selon Mathilde Larrère, en apparence. On trouvera avec bonheur la formule utilisée par La Fayette à propos du nouveau régime ce trône entouré d’institutions républicaines est la meilleure des républiques ». Les républicains mènent alors ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui la bataille des idées, avec la publication des discours de Robespierre ou les cours de Michelet au collège de France. On notera que la liberté guidant le peuple de Delacroix se trouve remisée dans les réserves du Louvre avant d’être rendue à son auteur. La colonne qui rappelle les trois glorieuses est tourner en son sommet par un génie de la liberté, tandis que la marseillaise est de moins en moins chantée. La république en blouse Les républicains, qui s’affirment comme clairement dans l’opposition dès 1831, se rapprochent clairement de ce qu’ils vont appeler le peuple », mais aussi les exploités, et même les prolétaires. La révolte des canuts, selon l’historienne, serait alors interprétée comme la rencontre d’un monde ouvrier en construction et une république sociale. On associe alors la République aux termes démocratique et sociale, tandis que le drapeau rouge remplace le drapeau tricolore usurpé par la monarchie de juillet. 1848, deux conceptions de la République La révolution de février 1848 oppose deux conceptions de la République. Celle des libéraux qui peuvent s’accommoder du régime débarrassé du trône, et celle des républicains les plus révolutionnaires qui portent un projet de république démocratique et sociale. Le 25 février 1848, le débat est particulièrement vif et l’on retrouve l’opposition à propos du drapeau, lorsque, au sein du gouvernement provisoire réuni à l’hôtel de ville, Lamartine parvint à faire accepter le drapeau tricolore. Pendant quelques jours, l’ordre des couleurs a même été inversé, avec le rouge en premier, à partir de la hampe. Au sein du gouvernement, Louis Blanc parvient également à faire accepter le retour de la devise de la révolution, liberté, égalité, fraternité. Le dernier terme apportant une consonance sociale. La représentation de Marianne, assise, aux cheveux liés, poitrine couverte, s’oppose à cette combattante au bonnet phrygien, cheveux lâchés, seins dénudés, debout dans l’action. Les deux images coexistent mais traduisent bien les rapports de force qui s’expriment entre républicains modérés et libéraux, et ceux que l’on pourrait alors qualifier de radicaux. L’esprit de février, pour reprendre la formule de Maurice Agulhon, se retrouve également dans la célébration du nouveau régime avec la plantation d’arbres de la liberté, tandis que l’on essaie de concilier le message social de l’Évangile et le nouveau régime. Pour autant, cette recherche de concorde ne résiste pas aux événements de juin 1848. Le nouveau régime qui a maté l’insurrection s’inscrit clairement dans une approche conservatrice, traquant les symboles les plus subversifs de l’imagerie républicaine, comme le niveau, synonyme d’égalité, ou les mains jointes, représentant la fraternité. À partir de 1851 et le coup d’état du 2 décembre, le bonnet phrygien est remplacé par l’aigle impérial, et les bustes du prince président puis de l’empereur, remplacent très vite ceux de Marianne. C’est d’ailleurs de cette époque que date l’extension, au-delà de son terroir d’origine, de l’appellation Marianne pour désigner la république. Sur tout le territoire, Marianne est alors appelée la sociale », ou encore la belle ». LE TRIOMPHE DE LA RÉPUBLIQUE On appréciera cette partie qui montre avec de nombreuses références l’installation de la République, une composante du nouveau programme qui n’est pas évidente à faire partager dans le second degré. On rappellera évidemment qu’il faut pratiquement dix ans pour que la république s’installe, entre sa proclamation du 4 septembre 1870, et sa véritable implantation en dix-huit cent soixante-dix-neuf. Les lois constitutionnelles de 1875 peuvent être considérées comme une solution provisoire, dans l’attente d’un prétendant au trône qui fasse consensus entre les deux familles monarchistes. L’ordre moral s’accommode finalement d’une République dont on essaie de limiter au maximum les prétentions sociales. La République semble s’assagir, même si dans le sud-ouest, en terre radicale avec les républicains démocrates–sociaux, les bustes de Marianne, cheveux lâchés avec le bonnet phrygien, rentrent dans les mairies. La Marianne se voit alors affichée partout, y compris de façon monumentale, avec des fontaines agrémentées de vertus, comme la Liberté, la Justice, ou la Concorde. Le tout complété par quelques allégories, comme l’agriculture, l’art, la corne d’abondance, etc. La mairie devient un véritable bâtiment, souvent associé à l’école. Les instructions à leur propos datent de la monarchie de juillet, avec la loi Guizot de 1833, mais c’est avec les lois Ferry de 1881-82, la loi municipale de 1884, que la fièvre de construction se développe. Les mairies–écoles portent la devise, avec si possible, la statue de Marianne en bas-relief. L’affaire Dreyfus marqua à cet égard un tournant, les antidreyfusards s’affichant comme clairement antisémites, antiparlementaires, et finalement antirépublicains. Du coup, la gauche, plutôt réticente au départ, à l’idée de défendre un officier issu de la bourgeoisie, juif de surcroît, se retrouve, notamment avec l’influence de Jean Jaurès, en position de défendre les valeurs de vérité, de justice, de droits de l’individu contre la raison d’État. C’est face à la menace contre la République que représentent les antidreyfusards que l’on parle alors de défense républicaine ». La république devient symbole de lumière, de vérité et de justice, et elle prépare d’ailleurs des approches plus radicales, comme la loi de séparation de l’église de l’État qui n’est pas abordée dans cette partie. On pourrait également préciser que du fait de l’affaire Dreyfus, le patriotisme, valeur de gauche, clairement républicaine, semble pouvoir s’effacer devant un nationalisme ombrageux, marqué par l’esprit de revanche, et qui s’inscrit dans une France éternelle » qui saute par-dessus l’épisode révolutionnaire pour remonter jusqu’au sacre de Reims. La guerre de 14-18 accentue cette confusion entre la République et la Nation, tandis que la droite antirépublicaine peut alors en récupérer les symboles. On s’étonnera d’ailleurs de cette formule à propos de la gauche qui aurait abandonné » les références nationales et patriotiques. Si le drapeau tricolore et la Marseillaise ont pu sentir le soufre » pour une partie de l’extrême gauche, cela est loin d’être le cas pour la gauche que l’on qualifiera de réformiste, et même pour le parti communiste qui, à partir de 1935, tourne la page de l’antimilitarisme. On fait d’ailleurs référence à Maurice Thorez qui, suivant en cela la ligne de l’internationale communiste avec le rapport Dimitrov, en rajoute parfois sur une forme de patriotisme cocardier. Pendant l’occupation, alors que l’on passe plutôt rapidement sur la reprise des symboles nationaux sous le régime de Vichy, les références à la république ressurgissent autour de la résistance. D’après l’historienne, il semblerait, qu’après 1944, le général De Gaulle ait souhaité intégrer la croix de Lorraine dans le patrimoine républicain. Il serait sans doute utile d’en connaître les sources exactes. Au passage, et pour aller dans le sens de l’historienne, on aurait pu rappeler que l’actuel locataire de l’Elysée a fait rajouter la croix de Lorraine dans le sceau présidentiel. On retrouve, sous la IVe République, une forme de diffusion généralisée du drapeau tricolore que les partisans du maintien de la IVe République et les gaullistes qui la renversent, utilisent quasiment de la même façon. Pour la gauche, la République est une façon de s’opposer au bonapartisme, tandis que pour les gaullistes, il s’agit de la libérer du système ». On fait alors référence au système des partis. À l’ombre du président Sous la Ve République, on assisterait à une masculinisation de la représentation, de par le rôle central que le président, toujours un homme jusqu’à présent, représenterait. Sur les pièces de monnaie, la semeuse de 1897 cède la place au génie de la Bastille, ou un arbre stylisé. Sur le médailler des présidents de la république, à partir de Charles De Gaulle, une figure choisie par le locataire de l’Élysée remplace celle de Marianne sur l’avers de la médaille. Marianne dans les mairies qui était incarnée par une figure féminine générique », prend alors le visage de stars du cinéma ou de la chanson comme Brigitte Bardot, Mireille Mathieu, Catherine Deneuve ou Laetitia Casta. Le portrait du président de la république, qui est devenu un point de fixation, avec le mouvement des décrocheurs tout récemment, aurait même tendance, d’après l’historienne, à davantage incarner la république que les bustes de Marianne. En réalité, cela est très variable d’une mairie à l’autre, et dans les terres languedociennes, c’est les plus souvent les bustes de Marianne qui occupent la meilleure place dans la grande salle du conseil municipal ou dans la salle des mariages. Les fêtes électorales qui suivent l’annonce des résultats de l’élection du président de la république, sont également situées dans des lieux à fort enjeu. La Bastille pour la gauche, à partir de 1981, la Concorde pour la droite, la république pour Jacques Chirac, vainqueur de Jean-Marie Le Pen en 2002, le Louvre pour Emmanuel Macron, qui entend se situer ni à droite ni à gauche. La conclusion s’opère sur la symbolique forte que l’on a pu observer au moment de la crise dite des gilets jaunes ». Les dégradations, à l’Arc de Triomphe, du moulage en plâtre de la marseillaise de Rudé sont présentées par les medias comme une forme de profanation de la république, tandis que les gilets jaunes se coiffent de bonnets phrygiens. Les symboles de la république s’invitent, selon Mathilde Larrère, dans un conflit politique qui oppose deux conceptions de la République, la libérale et la sociale. On peut d’ailleurs émettre quelques réserves à propos de cette série de références au mouvement des gilets jaunes que l’on trouve dans la publication. L’interprétation qui en est faite serait de considérer qu’il s’agit d’un mouvement profond du peuple, qui reprendrait à son compte les aspirations d’une république démocratique et sociale. Cela peut être très largement discuté, et l’on pourrait tout aussi bien considérer que l’atomisation des revendications de ce mouvement issu des réseaux sociaux constituerait une remise en cause des principes de la République. Il suffit de se rappeler les multiples références antisémites que l’on a pu y relever, notamment avec l’évocation de Rothschild et des revendications multiples et contradictoires qui relèvent davantage du registre populiste. On peut trouver de très nombreuses références intéressantes dans cette mise au point, même si l’on peut sentir en filigrane les prises de position de l’auteur dans le débat public. Toute la question sera de savoir si les lecteurs auront le recul critique pour introduire, sur ce sujet sensible, les nuances nécessaires. Juste en forme de clin d’œil, on peut se demander pourquoi, dans cette reprise multiforme des références républicaines, l’historienne, et / où la militante, n’a pas repris à son compte cette formule de Jean-Luc Mélenchon lors d’une perquisition mouvementée la République, c’est moi ». Il faudra penser à lui poser la question. La partie thèmes et documents de ce numéro de la documentation photographique examine donc successivement les symboles, les célébrations, l’espace public et la République au quotidien. Les symboles Une bonne partie des explications données pour la partie iconographique se trouve déjà dans la mise au point. De ce point de vue, c’est peut-être sur le choix des représentations qu’il faudrait exercer un regard critique. De ce point de vue, il n’y a pas de grande surprise, tant les références sont connues par la plupart, du moins faut-il l’espérer, des professeurs d’histoire. On appréciera par exemple la couverture du journal le grelot qui oppose les deux républiques, le 28 janvier 1872. On sera d’ailleurs surpris par l’utilisation, pour présenter les fausses Marianne », du tableau de Delacroix. S’il est vrai que Louis-Philippe a fait décrocher cette toile en 1833, et si Delacroix ne se considère pas lui-même comme républicain, il n’en reste pas moins que cette déesse liberté », devient peu à peu, comme le dit l’historienne elle-même, l’allégorie de la république dans une version radicale et insurrectionnelle de Marianne. On s’interroge par contre, à propos de cette insistance sur la volonté de détricoter » la confusion entretenue à propos de la dégradation du moulage en plâtre de la Marseillaise de Rudé; un peu comme si on souhaitait laver les gilets jaunes » de l’accusation d’avoir profané la République ». En réalité, à moins d’être un spécialiste de l’histoire de l’art, particulièrement pointilleux sur les appellations, comment ne pas reconnaître dans cette partie du bas-relief de l’Arc de Triomphe, une Marianne en armes, qui est, il est vrai, surmontée d’un aigle que l’on peut trouver impérial ? La référence à la marseillaise permet de donner quelques éléments d’explication sur le couplet régulièrement présenté comme particulièrement raciste et clairement sanguinaire. L’interprétation suscite toujours débat, et l’on peut trouver dans ce sang impur qui abreuve les sillons, une référence peut-être à celui des aristocrates, – c’est la thèse de Mathilde Larrère – ou plutôt un détournement, par le peuple lui-même, de la pureté du sang dont la noblesse se targue. Pour le drapeau comme pour la devise, il ne faut pas attendre de révélation, si ce n’est la partie consacrée au coq, symbole d’avant la France, tourné en dérision au Moyen Âge, incarnation de la vigilance pour l’église catholique, sur les clochers des églises, et la République. On passera rapidement sur les portraits présidentiels, exercices largement connus, sur lesquels beaucoup de choses sont dites. Étonnamment, les actions des décrocheurs ou des renverseurs du portrait de l’actuel président ne sont pas abordées dans cette partie mais dans le détournement des symboles républicains. L’énumération des lieux de la République, de l’Élysée, en passant par le palais du Luxembourg, le Palais-Bourbon, le Panthéon ne contient pas d’information particulièrement originale. Beaucoup de choses ont pu être écrites dans les lieux de mémoire par Pierre Nora et on s’étonnera d’ailleurs qu’il soit seulement cité dans la bibliographie. Considérées comme un point de passage, sinon obligatoire, du moins fortement recommandé, dans le programme du tronc commun de première générale, les funérailles de Victor Hugo sont abordées, tout comme celle d’Adolphe Thiers. Les funérailles de Victor Hugo ont été présentées comme une fête des fous », par la presse royaliste catholique. La République souhaitait faire un triomphe devant servir le nouveau régime; l’objectif a été, de ce point de vue, largement atteint. On retrouve également la présentation du 14 juillet, avec évidemment le choix complexe de la date pour célébrer la fête nationale. On notera d’ailleurs que les trois symboles, le drapeau, l’hymne et la fête nationale, se déroulent pendant la monarchie. Le 14 juillet, après plusieurs hésitations entre la réunion des États généraux du 5 mai, le serment du jeu de paume du 20 juin. La victoire de Valmy, le 21 septembre, pose problème en raison de son caractère proche d’épisodes insurrectionnels. Massacres de septembre. Finalement, le 14 juillet fait consensus. Le basculement de la fête nationale vers le défilé militaire en 1880 est présenté de façon très opportune, comme une façon, pour le général Boulanger, alors considéré comme républicain, d’attacher l’armée à la République, ce qui n’était pas forcément évident. On ne voit pas vraiment l’intérêt par contre de rappeler la sortie à propos du défilé militaire, effectivement inopportune, à mon sens, d’ Eva Joly, candidate écologiste pour la présidentielle de 2012 pour le 14 juillet 2011. Qu’elle soit femme et norvégienne ne fait certainement rien à l’affaire. Mais, comme à plusieurs reprises dans ce numéro, une forme de militantisme sous-jacent n’est certainement pas absente. 20- 21 Les fausses Mariannes 22-23 La Marseillaise 24-25 Le drapeau 26-27 La devise 28-29 Le portrait officiel du Président Monuments et institutions 30-31 Le Palais de l’Élysée 32-33 L’Assemblée nationale et le Sénat 34-35 Le Panthéon 36-37 Le Parlement Célébrations 38-39 Les funérailles de Victor Hugo 40-41 Les funérailles de Thiers 42-43 Le 14-Juillet 44-45 Proclamer la République Espace public 46-47 Les mairies 48-49 Les monuments aux morts 50-51 La partition politique de Paris La République au quotidien 52-53 Mariage et baptême 54-55 Le calendrier républicain 56-57 Objets du quotidien 58-59 La République sur les bancs de l’école 60-61 La République dans l’assiette 62-63 Le détournement des symboles républicains

Surles champs de batailles, là où ils sont tombés, leurs restes reposent dans de grands cimetières et ossuaires. Ces marques de mémoire et de deuil sont analysés par Annette Becker dans "La Grande Guerre, entre mémoire et oubli" (Cahiers français n° 303, juillet-août 2001).« La France, comme tous les peuples en guerre, a vécu une véritable "Imitation de la Patrie"

Introduction Alice Belgacem 1 Voir le billet de Matthieu Andreani sur Les Carnets de la phonothèque, 7 décembre 2012. [En ligne] ... 1Le corpus des appelés de la guerre d’Algérie fait partie d’un fonds sonore déposé en 2009 à la phonothèque de la MMSH par deux enseignants-chercheurs et créé dans le cadre de leur enseignement. En effet, cette archive est née des enquêtes orales réalisées au sein du cours de littérature enseignée par Anne Roche entre 1977 et 1992, en collaboration avec Marie-Claude Taranger, professeure de cinéma à l’université de Provence1. Le dépôt se compose d’une centaine d’heures enregistrées sur cassettes audio, des transcriptions des étudiants et des notes de lecture des deux enseignantes. Le corpus principal a pour titre, Celles qui n’ont pas écrit » et il fait référence à leur volonté de mettre en avant des paroles de femmes, qui souvent écrivent, mais sont très peu publiées. Un autre corpus, scindé du précédent, porte sur des récits autobiographiques de Français en Algérie, au Maroc, en Tunisie dans les années 1930 à 1962. Parmi les témoignages, plusieurs ont été enregistrés auprès d’appelés de la guerre d’Algérie. 2 Anne Roche, Marie-Claude Taranger, Celles qui n’ont pas écrit récits de femmes dans la région mar ... 3 Voir la page de la base de données Ganoub où est décrit le corpus Celles qui n’ont pas écrit » ... 2Le corpus Celles qui n’ont pas écrit » est relatif à plusieurs moments historiques. En effet, dans le cadre de l’enseignement qui leur était dispensé, les étudiants pouvaient enregistrer leurs entretiens avec des membres de leurs familles, des amis de leurs parents ou grands-parents. Les premières thématiques du cours en 1977-1978 portent sur le Front populaire dans le Midi, mais le récit de vie prend le pas sur le récit historique les dates servent alors à faciliter le démarrage du récit2. Les thématiques ont ensuite varié au cours des années universitaires, passant des années 1930 à la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la guerre d’Algérie, qui a fait l’objet d’enregistrements principalement à partir des années 19903. 4 Celles qui n’ont pas écrit, p. 10. 3Les témoignages en lien avec l’article d’Anne Roche publié dans ce Bulletin de l’AFAS. Sonorités datent de l’année universitaire 1990-1991. Ils ont donc pour la plupart été enregistrés par des étudiants impliqués au sein du processus de la transmission de la mémoire entre les générations dans le cadre de leur enseignement. Les personnes interrogées sont des anonymes », des gens ordinaires », originaires pour la plupart du sud de la France des personnes dont on ne demande pas habituellement le témoignage4. 4Concernant la thématique de la guerre d’Algérie, c’est en tout 33 entretiens qui ont été pour la plupart enregistrés au cours de l’été 1991 par les étudiants ayant suivi l’enseignement d’Anne Roche tout au long de l’année universitaire 1990-1991. Pour des raisons sans doute circonstancielles, tous les supports sonores n’ont pas été déposés et parfois seule la transcription demeure. La numérisation a permis de protéger ces documents fragiles, enregistrés sur des cassettes analogiques. Quant aux méthodes d’enquête, c’est l’entretien semi-directif qui est utilisé par les élèves, laissant alors une plus grande liberté de paroles aux interlocuteurs donnant leur version personnelle de la grande Histoire. 5 Voir la base de données Ganoub de la MMSH ... 6 Europeana ; Isidore 5La totalité des entretiens qui ont été déposés peut être écoutée sur Ganoub, la base de la phonothèque de la MMSH, soit une centaine d’heures d’écoute pour l’ensemble du fonds5. Ces témoignages s’exposent à un public plus large puisque ce corpus est également accessible sur les portails Europeana et Isidore6. 7 On pourra aussi se référer à l’article d’Yvan Gastaud, Traversées incertaines, regards douloureux ... 8 La numérisation de l’article et son océrisation a été réalisée par Christian Champaloux, médiathèqu ... 6L’article intitulé Je vous le raconte volontiers, parce qu’on ne me l’a jamais demandé » a été publié une première fois en 1992 dans un catalogue d’exposition de la BDIC Bibliothèque de documentation et d’information contemporaine, aujourd’hui épuisé, sous le titre La France en guerre d’Algérie7 ». Avec l’accord de la BDIC et de l’auteure, l’article a été numérisé, transformé en fichier texte puis placé dans l’archive ouverte Hal-SHS8. Anne Roche Problèmes de constitution du corpus 7Il existe des témoignages sur la guerre d’Algérie vue et vécue par les soldats du contingent romans, mémoires, films, reportages photographiques, bandes dessinées. Ces divers documents sont-ils ou non autobiographiques ? Le plus souvent, ils ne le sont pas au sens strict, notamment ils ne présentent pas l’identité entre nom de l’auteur et nom du personnage central qui est le premier critère de l’autobiographie. Qu’ils soient par ailleurs nourris de souvenirs personnels, c’est probable, mais il est difficile de démêler la part de réalité historique et de fiction, comme, sur un autre plan, la part de vécu propre et d’information impersonnelle. 8D’où l’idée de faire parler » des appelés du contingent, des hommes qui n’ont pour la plupart jamais écrit leur témoignage, en dehors de lettres à leur famille, et qui parfois n’en avaient jamais parlé, comme plusieurs d’entre eux le reconnaissent. Ils ne se sont pas vu proposer un questionnaire, mais une consigne très ouverte raconter, à leur manière, leur service militaire en Algérie. Leurs récits, différents, sont tous autobiographiques ils parlent de ce qu’ils ont vu, de ce qu’ils ont vécu, aussi de ce qu’ils ont entendu dire, ou cru, ou espéré et parfois de ce qu’ils ont appris depuis, par différentes voies, avec le souci fréquent de distinguer ces différents plans. 9 Dans ce cas, nous leur avons donné un prénom pseudonyme précédé d’une astérisque *. 10 Anne Roche, La perte et la parole. Témoignages oraux de pieds-noirs », in Jean-Pierre Rioux dir. ... 9Mais le recueil de ces témoignages n’est pas sans problème. Plusieurs ont refusé de parler. Ceux qui ont accepté le font, pour plus d’un tiers d’entre eux, de façon anonyme9. Comment expliquer ce refus ? Pour une part, certes, par le cadre universitaire, scientifique, d’une enquête dont ils ne connaissent pas bien les motivations, où ils ne peuvent que soupçonner une arrière-pensée politique, ou pourquoi pas, policière. Mais aussi, par le fait, déjà mis en lumière par nos interviews auprès de témoins pieds-noirs10, que la guerre d’Algérie, trente ans après, reste un tabou pour les Français, et peut-être plus particulièrement pour ceux-là, qui y sont allés sans bien savoir pourquoi. 10Mais ce tabou ne pèse-t-il pas, différemment, sur les témoignages de ceux qui ont accepté de parler ? Sont-ils fiables, et comment s’en assurer ? Vieille objection, bien connue de tous ceux, historiens, sociologues, ethnologues, qui travaillent sur des sources orales. La réponse aussi est connue par des recoupements avec d’autres sources. Mais ces recoupements ne jouent que sur le plan historique les anecdotes personnelles, sauf par un heureux hasard, ne peuvent être vérifiées. Elles peuvent tout au plus être reconnues comme vraisemblables, quand elles apparaissent en série. Notre investigation a donc cherché à multiplier ces recoupements, mais aussi à établir les différents facteurs qui, depuis la date lointaine de leur service militaire, pouvaient infléchir les souvenirs de nos témoins. 11Parmi ces facteurs, apparaît au premier chef l’interaction avec l’actualité, d’une part, avec des sources d’information historique plus ou moins récentes, d’autre part. L’enquête, effectuée, pour l’essentiel entre avril et juillet 1991, porte la marque d’une certaine actualité les revendications des fils de harkis » dans le Sud-Ouest ont suscité, dans la presse écrite et audio-visuelle, des informations, des prises de position, et aussi des rappels historiques du problème harki résultat, presque tous nos témoignages le mentionnent, mais comme observé durant leur temps en Algérie, sans forcément le connecter de façon explicite à l’actualité qui pourtant l’a réactivé. En contre épreuve, quelques témoignages recueillis à une date antérieure 1987-1988 ne le mentionnent pas. 11 D’après l’enquête de Charles-Robert Ageron, dix manuels sur douze signalent la résistance des appel ... 12 Evelyne Desbois, Des images en quarantaine », ibid., p. 560-571. 13 Ces choses-là, j’en parle pas. De temps en temps, avec ma femme, à la télé, /.../ il m’arrive de ... 14 Marie-Claude Taranger, Une mémoire de seconde main ? », Hors-Cadre, n° 9, Film/Mémoire », Press ... 12D’autre part, indépendamment des ouvrages scientifiques, inaccessibles à la plupart de nos témoins, d’autres sources ont pu rafraîchir leur mémoire. Les manuels scolaires de leurs enfants, en terminale, font une part à la guerre d’Algérie11, certains périodiques de vulgarisation historique en parlent. Surtout, la télévision a consacré plusieurs reportages ou montages d’archives à la guerre d’Algérie12. Nos témoins ne le mentionnent pas cela ne signifie pas qu’ils les ignorent. Un seul l’explicite13, mais il s’agit d’une mémoire en biais », film de guerre ou paysage qui suscite en lui une association d’idées sans lui donner d’information neuve. Influence impossible à mesurer, par définition, mais qu’il faut garder présente à l’esprit en écoutant ces témoignages influence créatrice d’artefacts, ce qui ne signifie pas que les faits rapportés soient faux, ni même qu’ils n’aient pas été vécus par le témoin, mais seulement qu’un médium très postérieur aux événements les a ravivés dans sa mémoire. Dans notre enquête sur la Seconde Guerre mondiale, aucune femme n’avait mentionné les faux bas que l’on se peignait avec de la teinture sur les jambes dans les mois qui ont suivi une rediffusion du film Le Dernier Métro, où Sabine Haudepin le fait, trois femmes se le sont rappelé…14 Qui sont nos témoins ? 13Ils avaient vingt ans en 1958, 1960, 1962, ils ont souvent été maintenus », c’est-à-dire qu’ils ont fait un service militaire plus long de plusieurs mois que la norme de l’époque, deux ans et demi, presque trois ans. Et la plupart sont d’origine méridionale, en raison même de la spécificité de notre enquête, réalisée à Aix-en-Provence et à Marseille. Mais là s’arrêtent leurs points communs. Leur origine sociologique, leur niveau scolaire, leur métier, leur situation familiale de l’époque et d’aujourd’hui, leurs opinions politiques dans la mesure où nous les connaissons ou nous pouvons les déduire des enregistrements sont d’une extrême variété, ce qui évidemment ne facilite pas l’analyse. 14Que retenir donc de leurs témoignages – une analyse un peu précise de ces heures d’enregistrement mériterait tout un livre ? Faut-il n’en retenir que ce qui fait l’objet d’un consensus ? Ce serait se condamner à une maigre récolte la guerre, c’est bien triste, voilà à peu près leur seul point d’accord, et encore ! Mais à l’opposé, comment rendre compte de l’extrême diversité des expériences, dans le temps certains sont partis en 1954, d’autres en 1958, en 1962, dans l’espace de la frontière marocaine à la tunisienne, du Sahara à l’Oranie, d’Alger à la Kabylie, dans la plus ou moins grande proximité aux réalités de la guerre, ou plutôt des guerres », au pluriel, de la ville au djebel ? 15Nous avons adopté, pour les présenter, un plan grosso modo chronologique, de l’arrivée en Algérie au retour en métropole. Ce plan présente une difficulté, car les arrivées et les retours ne se placent pas tous au même moment mais il permet de mettre en corrélation des expériences parallèles. D’autre part, il reproduit à peu près l’organisation du discours, même s’il ne tient pas compte des phénomènes propres au discours oral flash-backs, association d’idées, plan par rubriques, etc. ni ce qui est dû à l’interaction, à l’influence d’un interviewer plus ou moins adroit, qui insiste sur ce qui l’intéresse, au prix parfois de distorsions, de retours en arrière, etc. L’analyse formelle n’est pas pour autant totalement exclue, mais elle n’était pas la priorité du recueil. L’état d’esprit au moment du départ 16Presque tous, même les plus simples, amorcent leur récit par ce qui peut paraître une querelle terminologique partaient-ils pour une guerre » ou pour le maintien de l’ordre » ? On rappellera que, longtemps, le mot guerre » n’était pas prononcé, car ç’aurait été reconnaître qu’il y avait un ennemi structuré, dangereux et non simplement des rebelles », ou plus clairement que l’Algérie n’était pas la France. Ce débat de vocabulaire a marqué nos témoins. 15 Michel Pietrogiorno interview 474 par Alice Lange pense que ce mouvement était très faible *Jac ... 16 *Louis, interview 494 par Nathalie Filoni. 17 *Marc, interview 496 par Marie-Antoinette Bruno. 18 *Jean-Paul, interview 492 par Rachel Ramonet J’ai pensé que j’allais voir du pays, que j’allais ... 17Aucun ne part très gaîment. Au début, ils disent l’angoisse, l’éloignement, la séparation d’avec la famille, l’interruption des études ou du métier, pour une cause qui n’apparaît pas avec une totale clarté. Mais aucun n’envisage de refuser. Aucun Petit Soldat, presque aucun qui ait su qu’il y avait un mouvement de refus de la guerre15. Un seul mentionne des insoumis » mais il s’agit d’Algériens qui refusent le service militaire, et il ne donne aucun détail16. Un seul évoque avec précision les manifestations contre la guerre, ou en tout cas, contre l’appel du contingent L’embarquement se faisait de nuit, pour éviter les affrontements, les manifestations comme la guerre d’Algérie était impopulaire... Même dans le trajet d’Allemagne à Marseille, à toutes les gares traversées, il y avait des gens sur les quais, avec des drapeaux, des banderoles, où il y avait écrit dessus Non à la guerre d’Algérie. Non aux... appelés en Algérie17 », mais il est aussi un des très rares à se définir clairement contre la guerre d’Algérie ». En général, ils ont peu d’informations politiques au départ. Certains néanmoins parlent d’aventure », ajoutant souvent vingt ans... », se réjouissent de voir du pays18. 19 *Bernard, interview 500 par Leslie Charreton. Exception qui confirme la remarque de Claude Liauzu ... 18La traversée est en général pénible, à fond de cale, sur de vieux transats, dans l’odeur de vomi. Un seul appelé mentionne que ces conditions désagréables, il les partage avec les travailleurs immigrés19. Mais l’arrivée dans la rade d’Alger, ou Oran, est un émerveillement. Le jeune homme sait en général fort peu de choses sur l’Algérie ses premières impressions à l’arrivée ont la fraîcheur de la découverte. Il est ébloui par la beauté du pays Oran, Constantine, Tipasa, etc. Plusieurs trouvent que cela ressemble à la Provence, et avouent ne pas être trop dépaysés 494. Et ils attendent, dans d’assez mauvaises conditions matérielles passim, sinon psychologiques, leur affectation. Le temps 20 Une source possible pourrait être l’album Guerre d’Algérie 1954, La Toussaint rouge. Ce livre, sa ... 19La suite du témoignage se différencie notamment par la présence ou non d’événements historiques. Quelques-uns opèrent une remontée dans le temps, évoquant la participation des Algériens à la guerre de 1939-1945 souvent sous la forme stéréotypée, et popularisée par les photos et les actualités d’époque, de vieux musulmans à la poitrine couverte de décorations mais parmi ces quelques-uns, tous ne mentionnent pas la répression de Sétif et Guelma 1945 sur laquelle pourtant les historiens s’accordent à dater le vrai » début des événements ». Moins d’un cinquième des témoins parle de la Toussaint rouge », et avec plus ou moins d’exactitude20. 21 *Maurice, interview 470 par Virginie Lachaise. 22 Jean-Claude, interview 501 par Nadine Ricard. 23 Jean-François Bassompierre, interview 497 par Isabelle Recca. 20Un seul a vécu mai 58 à Alger 477. Le putsch de 1961 fait l’objet de plusieurs récits circonstanciés, deux témoins donnent des exemples précis de la résistance, passive ou active, au putsch *Maurice21, se rappelle que, quand les légionnaires putschistes viennent à sa garnison de Télegma, les officiers s’arrangent » pour que tout le régiment soit parti en manœuvre et qu’ils ne trouvent personne à recruter. À Sétif, tandis que le général commandant la place hésite, un lieutenant appelé fait circuler une pétition loyaliste, que signent tous les appelés, et on refuse de ravitailler en essence une compagnie du 1er REP22. Quant à Jean-François Bassompierre, lors du putsch, il est libéré et arrive en rade à Marseille, mais le putsch lui vaut d’être consigné Ce bateau de libérables qui arrivait à Marseille a été bloqué en rade parce que les autorités civiles ou militaires avaient pu penser qu’il contenait des militaires favorables aux généraux. Quand on a appris ce qu’il se passait, c’était la révolution ! /.../ Au bout de trois quatre heures, le capitaine a dit “écoutez, moi j’ai une émeute à bord, si vous nous laissez pas débarquer...” Alors on a accosté, mais on accostait filtrés, entre des CRS, des gardes mobiles qui nous amenaient directement sur des wagons. /.../ Il y avait quatre jours que j’étais chez mes parents, un matin, les gendarmes viennent sonner à la maison. Ils me demandent. Ma mère m’appelle, je descends, et les gendarmes me disent que je suis réquisitionné pour aller garder le camp d’aviation de Carpentras, parce que les parachutistes d’Algérie pourraient débarquer... J’ai dit aux gendarmes “Vous pouvez me dire le régiment qui va débarquer à Carpentras ? Si c’est le 8e, c’est le mien, vous voulez pas que je tire sur mes petits copains... Alors il vaudrait mieux que j’y aille pas.” Et je n’ai pas été réquisitionné23. » 24 Félix Landra, interview 490 par Céline Durchain. 25 Mr Morel, interview 479 par Fabienne Dagard. 21Si presque tous mentionnent avec plus ou moins de précision les tournants de la politique gaullienne, peu apportent un éclairage spécifique Charles Roy dénonce, avec des détails de témoin oculaire, le truquage du vote de 1958, l’organisation de la claque pour De Gaulle sur le Forum 484, de même que *Marc, scandalisé d’avoir dû participer aux ratissages pour forcer les Algériens à voter l’appelé devenu » pied-noir de cœur évoque les barricades et la fusillade de la rue d’Isly comme des choses terribles »24 et on a un témoin direct de la fusillade de la rue d’Isly, M. Morel, qui était parmi les forces de l’ordre25. 26 Cela ne vaut pas pour tous les témoins, par exemple Vincent Gossaert 493 ou *Marc 496. 22Mais le récit de ces événements, si marquants qu’ils aient été, occupe relativement peu de place dans l’ensemble du témoignage, cela en liaison avec la consigne racontez votre service militaire. De façon plus générale, les interviews, faites trente ans après le service militaire des intéressés, même si elles sont très détaillées sur certains plans factuels, on le verra, se marquent par une temporalité très globale, ou floue. Pour expliquer ceci, prenons l’exemple du témoignage, que l’on peut dire autobiographique en dépit de son titre, de Jules Roy, La Guerre d’Algérie Julliard 1960. Au cours de sa pérégrination, Roy marque, à plusieurs reprises, que les lieux qu’il visite sont plus sûrs qu’il n’y a un an et demi » son livre est daté de juillet-août 1960, donc cela remonte à l’hiver 58-59. Dans l’intervalle, il y a eu répression, et une relative sécurité » est revenue, ce qui est d’ailleurs de nature à nourrir les illusions des colons, sinon celles du lecteur d’aujourd’hui qui connaît la fin de l’histoire. Cette scansion historique, attestée dans les livres d’histoire, est assez généralement absente des témoignages ils comportent parfois une temporalité générale début de la guerre en 1954, fin en 1962, le plus souvent croisée avec une temporalité personnelle début du service à tel endroit, à telle date..., mais pas cette temporalité plus fine qui repérerait des moments où la victoire militaire apparaît probable, voire acquise, et gageant la victoire politique. Autrement dit, nos témoins, si soucieux qu’ils soient de se replacer dans leur état d’esprit d’alors, d’éviter tout anachronisme, ne peuvent pas s’empêcher de savoir la fin » et éliminent de leur récit les moments d’incertitude, où aucune décision n’était évidente. Nous reviendrons sur cette question à propos des évidences rétrospectives26. 23Dans le même sens, les témoignages marquent en général peu de seuils différentiels mis à part ceux qui évoquent 1954 où ils n’étaient pas, dans la plupart des cas et ceux qui parlent de 1962 que trois finalement ont vécu, dates qui font coupure, la plupart des récits affectent une temporalité relativement plane, sans rupture. Phénomène difficile à interpréter, car il est en contradiction, d’une part avec le savoir historique non négligeable que possèdent tous les témoins, d’autre part avec leur capacité d’organiser un récit vivant, contrasté, alternant les anecdotes » un mot qui leur est cher et les narrations plus vastes phénomène peut-être lié à l’éloignement dans le temps ? À noter en tout cas, analyse à poursuivre. L’espace 24Les récits offrent une grande précision géographique, dans la plupart des cas. Tous mentionnent l’endroit où ils ont fait leurs classes en France, en Allemagne ou, rarement, en Algérie même, le trajet en bateau de Marseille à Oran ou Alger, les lieux d’affectation, et, s’il y a lieu, les endroits de détente, de permission, de rencontres amicales Tipasa, Fort-de-l’Eau, Pointe-Pescade, Port-Say.... Certains ont le souci de donner les deux noms de lieu, celui de la période française et celui de la post-indépendance, et, ceux qui le font, le font sans aucune erreur. D’autre part, soupçonnant que l’interviewer n’a pas forcément en tête la carte de l’Algérie, ils donnent des précisions ex., à 35 km d’Aïn-Sefra, ou sur la piste qui va à Laghouat, au pied du djebel Amour, etc., tout cela sans appui-papier, ce qui semble indiquer qu’ils ont bien intériorisé cet espace que pourtant ils n’ont pas revu depuis trente ans. Scolarisés au moins jusqu’au certificat d’études, ils ont reçu des éléments de géographie que le service militaire a réactivés. Le métier ou l’origine géographique leur donnent parfois une perception encore plus affinée de l’espace le viticulteur repère des jardins, le natif du Dauphiné observe des bouquetins dans le djebel. Enfin, leur savoir ne se limite pas aux lieux qu’ils ont effectivement traversés ou visités les lieux sensibles » de la guerre, comme les Aurès, Palestro, la Kabylie, etc., sont nommés, caractérisés et localisés avec exactitude, ce qui renvoie, semble-t-il, à une information de l’époque il était pertinent de savoir si l’on était envoyé ou non dans un endroit à risques qui s’est fixée et a traversé les décennies sans se détériorer, en raison même de sa pertinence. 25Si ces différentes rubriques caractérisent, grosso modo, tous les témoignages, les récits deviennent plus spécifiques quand ils détaillent les activités de la guerre. Qui sont-ils dans la guerre ? 27 Équipe Iresco-Guerre d’Algérie, De jeunes militaires dans le contingent l’enquête des organisat ... 26Question qui ne redouble pas la précédente, mais qui regroupe le corps auquel ils appartiennent et la fonction qu’ils y occupent. En général, ils le précisent, sauf un qui, en raison sans doute de sympathies OAS qu’il déclare par ailleurs, refuse de dire ce qui permettrait peut-être de l’identifier. Cette précision ne tombe probablement plus sous le coup du secret militaire, comme l’enquête des organisations de jeunesse en 1959-196027, mais nous nous bornerons, faute de place, à signaler qu’à peu près tous les corps sont représentés, y compris les parachutistes, chasseurs alpins et infanterie coloniale. Quant à la fonction qu’ils y exercent, il y a un cuisinier, un menuisier, un dessinateur dans un bureau d’études, deux opérateurs-projectionnistes, plusieurs secrétaires du colonel ou du capitaine, plusieurs chauffeurs, plusieurs instituteurs, plusieurs opérateurs de transmission, etc. 28 Décrite par plusieurs, mais notamment, de façon très circonstanciée, par Jean-Pierre Barthelemy, in ... 27Les activités qu’ils ont connues, personnellement ou non, peuvent être plus ou moins spectaculaires ». Spectaculaires, la herse », c’est-à-dire la surveillance du barrage électrifié aux frontières28, la surveillance des frontières 479, la zone interdite » 471, les embuscades, les perquisitions dans les mechtas, 477, 481, les opérations-survie 471, les ouvertures de route 495 et passim, les opérations en général. Mais beaucoup ajoutent que c’était exceptionnel. 29 *Roger, interview 485 par Esther Peraldo. 28On ne peut parler de spectaculaire » à propos des interrogatoires, puisqu’il n’y a aucun témoin oculaire, mais pratiquement tous en parlent 470, 471, 472, 475, 483, 484, 486, 496.... S’ils en parlent, c’est peut-être pour répondre à une attente ou une induction de l’interviewer, ce que l’un deux désamorce ironiquement Je sais ce qu’elle va dire ! Elle va me demander s’il y a des tortures ! il rit Jamais, jamais !29 » Quant à leur attitude sur la torture, elle est variable plusieurs la condamnent fermement, mais certains tendent à la justifier par les nécessités de la guerre obtenir une information, sauver des innocents, par la cruauté de l’adversaire nous y reviendrons, tandis que d’autres nient purement et simplement qu’il y ait eu torture ainsi *Roger décrit un interrogatoire très correct » mené par... le lieutenant Le Pen, ce qui est être, si l’on ose dire, plus royaliste que le roi 485. 29Dans le même registre, la corvée de bois », nommée et/ou décrite par 481, 472, 486 et 496 Et le camion revenait vide. Sans bois d’ailleurs ». Aucun n’y a assisté, encore moins participé. Mais il faut constater que les récits d’exactions commises par l’armée française sont toujours corrélés à des récits symétriques les atrocités du FLN contre les civils, ses exactions contre les musulmans ainsi les mutilations sanctionnant les infractions à l’interdiction de fumer, 473, 475 contre les soldats 461 et passim. 30 Cf. in La Toussaint rouge, une bande dessinée de l’armée, qui montre les tueurs du FLN, ma ... 30Or, les exactions du FLN, notamment envers la population civile arabe, sont réelles mais on peut supposer qu’elles étaient fortement répercutées, sinon grossies, par l’état-major. Elles constituent en tout cas un topos de ces récits, et sont plusieurs fois narrées comme par un témoin oculaire ce qui n’est jamais le cas pour la torture ou la corvée de bois. Il conviendrait ici d’étudier le travail des services psychologiques de l’armée, notamment la diffusion de bandes dessinées de propagande30. 31Mais le service militaire n’est pas fait que de spectacles. Le quotidien y tient une grande place, même s’il est difficile à raconter. On parle de la nourriture. Dialogue 31 *Étienne, interview 486 par Agnès Puklavec. – Vous avez souffert, vous avez été blessé ?– J’ai jamais été blessé. Souffert ? On manquait de rien. Question graille, il y avait pas d’étoiles, mais enfin, on mangeait. Sur le terrain, on mangeait tout le temps sec, conserves, conserves, conserves. En comparaison des fellaghas... eux, ils mangeaient pas, parce qu’ils avaient rien. Fallait qu’ils aillent dans les douars, voler...31 » 32 *Frédéric, interview 481 par Magali Amiel. 32On parle du campement, du climat, de la chaleur excessive, ou au contraire du froid, des orteils gelés 472. Mais la souffrance n’est pas que physique, même si c’est ce qui est dit d’abord. Il y a l’ennui, la solitude Pour la Noël 55, la Noël c’est un truc familial, nous on était comme des pingouins sur notre piton, ça, c’étaient de très mauvais moments...32 » 33Solitude qu’on tente de pallier par la correspondance, les copains, les animaux favoris dont un marcassin apprivoisé. Beaucoup suggèrent le caractère répétitif, la grisaille, de ce quotidien, le fait que les opérations ou les patrouilles n’étaient pas la norme mais le répétitif ne se raconte pas, et du coup les récits sont dans une perspective légèrement faussée. Les loisirs semblent rares le cinéma souvent corrélé à la peur des attentats, les invitations chez des Arabes très rare, le bordel à Oran 481. En revanche, les liens d’amitié qui se forgent là sont dits durables plusieurs affirment revoir de temps à autre leurs anciens camarades, l’un d’eux communique un bulletin de liaison des anciens du XXXe... Pourquoi nous combattons » 34Toutes ces activités, dangereuses ou non, banales ou non, à quoi tendent-elles ? Aucun témoin n’élude la question, même ceux qui la résoudront finalement en affirmant que c’était absurde, du temps perdu. Les réponses sont loin d’être simples ou manichéennes, et ici encore la brièveté obligée d’un article risque d’en gauchir la complexité. On peut sommairement distinguer trois pôles. 33 *Stéphane, interview 480 par Rose-Marie Modertano. 34 Rioux, La flamme et les bûchers », in Rioux, op. cit., p. 499. 35En premier lieu, ceux qui, d’origine pied-noir ou non, ont épousé la cause de l’Algérie française ». Ils sont très peu nombreux, même si tous les appelés disent avoir cru, au début de leur service, qu’ils allaient défendre le sol de la patrie. En second lieu, les opposants à la guerre, déjà évoqués ils représentent moins d’un dixième du corpus, et encore leur opposition ne s’est-elle pas concrétisée en actes, à l’exception peut-être de *Stéphane qui, se définissant comme pacifiste », s’est vu en butte à l’hostilité de ses camarades de chambrée33. Et enfin, la majorité, à qui – du moins aujourd’hui, dans le temps du témoignage – s’applique la remarque de Rioux leur compréhension est massive et vaguement bénisseuse pour toutes les causes défendues, celles des Algériens comme celle de l’Algérie française34 ». 35 Le discours des plus engagés » mériterait évidemment aussi une analyse. 36C’est aux récits de cette majorité que nous nous attacherons surtout pour analyser ce qu’ils perçoivent de leur action, de l’action de l’armée française35. On constate assez vite que, s’il y a unanimité sur quelques points, le consensus se fracture sur d’autres. 36 Jean-Marie Berger, interview 473, par Agnès Mascaras. On avait une mission, pacifier l’Algérie, non pas par la paix des cimetières, mais par la paix du cœur. Nous, jeunes soldats, ainsi que nos cadres, on l’avait compris. Qu’il y ait eu des bavures, c’est incontestable, mais l’esprit qui régnait, c’était la pacification par la conquête des cœurs. /.../ On dit que l’armée française faisait régner la terreur là-bas. Je crois que ce n’était pas vrai. On avait une mission humanitaire qu’on a essayé d’appliquer. On était pas préparés à cela, mais le cœur y était. On était vraiment dépourvu de tout sentiment raciste, de tout sentiment de haine. Ce qui n’empêche pas que, quand on attrapait un salopard, on lui faisait son compte joyeusement, un type qui avait massacré, torturé, mutilé, il n’avait pas à compter sur notre pitié...36 » 37 L’expression doit remonter à Lyautey, mais fut reprise de manière quasi officielle par le commandem ... 37L’arc décrit par ce témoignage, de la paix du cœur » à la fin, semble représentatif. Presque tous ceux qui ont été dans le bled évoquent des opérations de conquête des cœurs37 ». Les Arabes aiment les Français et les supplient de rester, pour les protéger contre les exactions du FLN. 38 Interview 473 citée, cf. aussi 486 et passim. Une femme /.../ elle nous a apostrophés, on avait un gendarme algérien qui nous a traduit, elle nous disait “Restez dans notre village, vous faîtes que passer, il faut rester, les fellaghas ont tué mes deux chèvres, ils m’ont tout pris, et ça, si vous étiez là, ça n’arriverait pas. Restez.”38 » 38Les jeunes appelés tentent d’établir un bon contact avec la population *Jacques partage ses tablettes de sucre mentholées avec les gamins des mechtas 477, d’autres ont pitié de la misère des petits Arabes et leur donnent des boîtes de conserve 493. La plus petite peccadille d’un soldat français envers les indigènes est sévèrement punie, que ce soit une grappe de raisin muscat piratée 490, un poulet estourbi d’un coup de lance-pierres 472, un plateau de cuivre récupéré » dans une mechta abandonnée 496. Au-delà des anecdotes, ils évoquent l’action sanitaire, des soins aux femmes, aux enfants, les cours d’alphabétisation, d’hygiène. Et une photo datée du 20 mars 1962, lendemain du cessez-le-feu », montre l’appelé Jean-Louis Blanc, en tenue camouflée et l’arme à la bretelle, penché gentiment sur une petite fille arabe qui lui sourit 482. 39 Jean Gonelle, interview 488 par Muriel Maillet. 39Mais cette image idyllique – et qui a pu correspondre à un vécu subjectif réel des appelés – se nuance chez certains. Les camps de regroupement » ne leur apparaissent pas uniquement sous un jour humanitaire On rassemble les populations dans un endroit surveillé par l’armée, pour essayer de les couper des secours qu’elles pouvaient donner aux combattants du FLN39. » Un autre va plus loin, et évoque à leur propos les camps de concentration nazis, assimilation qui date de la presse d’extrême gauche de l’époque C’est dommage qu’on puisse pas voir des photos, parce que ça remémore ce qu’on a pu voir pendant la Seconde Guerre mondiale, des camps de concentration » 497. De telles affirmations restent exceptionnelles. La plupart, même quand ils sont choqués de certains spectacles, remplissent leur mission il faut répéter qu’aucun des témoins n’a été associé à la torture, à l’exécution de prisonniers, si presque tous ont participé ponctuellement à des opérations de guerre. Et si, pour la plupart, ils se posent peu de questions à l’époque, mais s’en posent davantage, semble-t-il, aujourd’hui, c’est qu’ici encore, les enjeux de l’actualité, la montée du racisme, infléchissent une analyse qui probablement était moins élaborée dans l’instant. 40 Vincent Gossaert, interview 493 par Sophie Ducres. 41 *Michel, interview 495 par Christel Brandt. 42 Notamment *André, interview 499 par Cathy Corona, et Joseph, interview 502 par Marie Amorin, tous d ... 40Leur analyse des forces en présence semble précisément avoir été assez manichéenne. Ainsi, deux témoins seulement connaissent l’existence de mouvements autres que le FLN dans la lutte d’indépendance 477, 493, un seul mentionne la guerre civile entre factions du FLN40. De la même manière, l’image des pieds-noirs qu’ils donnent est en général assez pauvre, reflet de la pauvreté de relations, sauf exception, avec ceux-ci. Beaucoup d’appelés affirment que Les pieds-noirs ne nous aiment pas » passim, ce qui est symbolisé par une anecdote récurrente le refus de l’eau, ou, pire encore, la vente de l’eau aux soldats qui pourtant viennent les défendre. Eux-mêmes, souvent, expriment une certaine sympathie envers ces gens qui ont été trahis », abandonnés », qui ont tout perdu », – autrement dit ils reprennent aujourd’hui à leur compte le discours pied-noir, alors que celui-ci ne s’était guère frayé en métropole en 1962, au moment de l’exode. Ils font souvent une distinction entre les gros », responsables de tout le mal, et la majorité des petits », mais cette sympathie reste abstraite très peu nombreux sont les exemples de relations plus précises. L’appelé connaît un commerçant 492, dans un cas extrême il se fiance » avec une juive pied-noir 485, mais c’est à peu près tout. Le bon pied-noir est l’exception 496 et on le signale comme tel. Mais les gros colons » constituent une entité abstraite, un stéréotype, qui reste vague. Un seul témoin nomme Borgeaud, c’est celui qui a été de garde dans une des fermes de l’empire Borgeaud » vignes, lièges, tabac, engrais, alfa...41. La réalité du colonat, les grands noms des Schiaffino flotte marchande, d’Amédée Froger maire de Boufarik, dirigeant d’une firme d’engrais et président de la Caisse de solidarité, de Blachette, le roi de l’alfa, propriétaire du Journal d’Alger, de Jacques Duroux, propriétaire des moulins de l’Arrach, des Cargos Algériens et de L’Écho d’Alger, des Laffont L’Écho d’Oran, de Léopold Moral La Dépêche de Constantine, de Gratien Faure gros propriétaire de terres à blé dans le Nord constantinois, tout cela est ignoré de nos appelés, ou du moins condensé dans une formule comme les gros richards », les gros colons », alors que ceux-ci, qui évidemment modelaient l’opinion publique par leurs journaux, ne constituaient néanmoins pas un groupe d’intérêt homogène, sauf peut-être dans la dernière phase de la guerre. Quant à l’OAS, tous la mentionnent, mais en général de façon assez conventionnelle, sauf les deux ou trois qui s’en disent proches42 un évoque les tracts de l’OAS en direction des appelés, et leur peu d’impact Les tracts disaient “Ce n’est pas votre guerre, désertez ! Démissionnez !” Déserter, c’est bien beau ! On était là-bas, on pouvait pas partir à la nage... » 479 41L’image des Arabes n’est guère plus riche, et reflète, là encore les conditions de méfiance ou d’hostilité que nos appelés ressentent. Un exemple suffira.*Pierre commence par dire il y avait de très bonnes relations, on était invité de temps en temps par petits groupes de quatre ou cinq, ils faisaient un méchoui », mais ajoute » Moi j’ai jamais voulu y aller, j’ai toujours eu peur qu’ils veuillent nous empoisonner » ! 472 Cette contradiction signe le tiraillement entre le discours officiel qui tente de se maintenir tant bien que mal les bonnes relations » avec les Arabes et une peur qui, pour être ici fantasmatique, n’en signifie pas moins l’irréparable fossé entre les deux communautés. 43 *Thierry, interview 498 par Laure Charpentier. 44 Son attitude, que lui-même – après coup – qualifie d’ethnologique », ne doit justement pas être c ... 42Si tous ou presque sont sensibles à la beauté du pays, très peu ont essayé de porter un regard plus sympathique ou seulement plus attentif sur ses habitants. *Thierry, après un an à la base de Paul-Gazelles, démobilisé, revient en Kabylie comme instituteur, et passe trois ans dans le bled, vivant avec les villageois c’est en tant que civil, et non en tant que militaire, qu’il apporte une observation relativement riche43. *Roger rapporte le rite du drap taché de sang lors du mariage 485, Jean Gonella distingue Kabyles et Arabes rare, mais non exceptionnel, mais surtout décrit avec précision les différents types de voiles, d’Alger à Cherchell, les bijoux de femmes kabyles... 48844 45 Armand Frémont, Le contingent témoignage et réflexion », in Rioux, op. cit., p. 83. 46 Gérard Arnoux, interview 489 par Nadine Gaucheran. Cette expression fait songer à l’armée des omb ... 43La rareté de cette attitude ouverte permet-elle de conclure, a contrario, que nos appelés étaient racistes ? Armand Frémont n’hésite pas à l’affirmer L’attitude des appelés fut globalement très profondément raciste45 ». Je serai plus réservée. Certes, si les énoncés franchement racistes sont rares, c’est aussi, on le sait, qu’ils tombent sous le coup de la loi, et l’on ne peut donc pour autant exonérer nos témoins de tout racisme latent. Mais on peut formuler l’hypothèse que les énoncés racistes passim sont sans doute à corréler avec le caractère particulier de la guerre c’est une guerre contre les ombres », comme dit l’un d’eux46. Les nombreuses accusations de duplicité », de fourberie » arabe désignent en fait moins une nature » qu’une guerre d’un genre nouveau, où l’adversaire ne joue pas le jeu », où il n’est pas en uniforme, donc pas repérable, ou même il brouille les cartes jusqu’à se déguiser en femmes 494. Les ruses des bergers, qui disposent les moutons pour donner des indications aux maquisards sur l’ennemi 479 ou qui cachent des armes dans la toison, sous le ventre des bêtes 486, pour être attesté depuis Polyphème, n’en sont pas moins le symptôme, qui aurait dû être déchiffrable pour des officiers revenant d’Indochine, de ce que les rebelles » étaient dans la population comme le poisson maoïste dans l’eau mais cette conclusion, aucun témoin ne semble en mesure de la tirer. 44De cette masse indifférenciée et inquiétante se détachent parfois quelques figures positives, notamment d’Arabes engagés dans l’armée française 496. Mais de ces portraits, même le plus circonstancié reste assez banal c’est un peu l’indigène dévoué » des romans du temps de l’Empire, voire le bon nègre des romans antérieurs. Plus pittoresque, l’officier FLN qui se rend » Je l’ai fait désarmer, on a blagué. Il avait été footballeur dans l’équipe de Lens, donc il était vraiment pénétré de notre civilisation /.../ Il m’a dit j’ai pris le maquis pour rendre la dignité à mon peuple, mais les massacres, je ne peux plus les supporter. On l’a gardé avec nous... » 473 Jusqu’à quand ? 47 Pascal Robert, interview 487 par Valérie Leporati. Cf. aussi *Régis, interview 475 par Sylvie March ... 45Le drame des harkis, déjà évoqué, ne laisse aucun de nos témoins indifférents. De façon plus générale, ils sont nombreux à dire un sentiment d’impuissance et d’écœurement devant les événements qui marquent la fin de la guerre. Les quelques appelés qui se trouvent en Algérie au moment de l’indépendance donnent souvent des précisions factuelles spécifiques Vincent Gossaert analyse les transformations du climat dans l’école d’enfants de troupe – en majorité arabes – où il est répétiteur, décrit les petites annonces de recherche des disparus qui occupent les journaux 492 ; Pascal Robert relate le gaspillage de matériel dont il a été témoin après 1962 et le sabotage systématique des véhicules laissés sur place au terme des accords d’Evian47, constat que fait également *Stéphane 480. Un ennemi polymorphe et insaisissable, des compagnons de route peu sûrs, des gens que l’on vient défendre et qui ne vous aiment pas, puis que l’on abandonne, une guerre innommée, une fin bâclée, qui n’est ni une défaite ni une victoire on comprend que le récit n’en soit pas facile, et que, le plus souvent, il n’ait jamais été fait. Je vous le raconte volontiers, parce qu’on ne me l’a jamais demandé... » 486 Modalités du récit 48 *Albert, interview 483 par Laurence Alfonsi. 46Sollicités, pour ne pas dire sommés, de retrouver des souvenirs vieux de trente ans et plus, les témoins ont eu à cœur de ne pas raconter n’importe quoi » ni n’importe comment ». Ce souci, à l’extrême, transparaît dans le témoignage – peu utilisable pour cela – d’*Albert48, entièrement écrit, purement historique au sens abstrait, et d’un apport d’information nul pour qui connaît l’histoire ; ou encore dans celui de *Jean-Paul 492 qui s’est enfermé pour parler tout seul devant le magnétophone, redoutant peut-être des questions qui l’auraient déstabilisé. Mais la plupart du temps, il a pris la forme à la fois d’une recherche préalable d’informations factuelles les témoins déterrant de vieilles photos, leur livret militaire, des cartes géographiques, des documents... sans doute aussi consultant quelques dictionnaires ou ouvrages spécialisés et d’un effort tout aussi conscient pour créer un document oral » vivant, susceptible d’intéresser non seulement leur interlocuteur immédiat mais un public plus large. 47En général, leurs récits s’organisent de manière assez autonome, même s’ils prennent en compte les questions, interruptions, manifestations diverses de leur interviewer. Nous ne nous intéresserons ici qu’à cette organisation autonome, sans analyser, faute de place, le rôle des interactions. On en verra toutefois quelques exemples. 48On constate un certain nombre de phénomènes récurrents, qui ne sont pas tous de l’ordre de l’oralité, mais renvoient à des questions plus larges d’architecture du récit type conte ou nouvelle. La dramatisation du récit 49On serait tenté de penser qu’un récit de mort, par exemple, n’a pas besoin d’adjuvant pour être dramatique. Certains de nos témoins le pensent aussi, et en usent avec sobriété. Mais d’autres renforcent leur narration par des épisodes ou des traits périphériques » destinés à l’assombrir encore ainsi, le soldat assassiné dans une embuscade allait partir en permission libérable 487, ou encore il revenait juste de France où il avait enterré son frère 492 ; ceux qui se sortent indemnes d’une embuscade payent tout de même leur tribut de guerre en devenant fous 491, 492 ; on manque de se faire mitrailler, mais c’est par des alliés qui se sont mépris 492 ; ou encore la moitié de la patrouille se fait massacrer... par l’autre moitié qui les a pris pour l’ennemi 496. On est souvent juste à côté » du drame on dort dans le lit d’un soldat qui a été égorgé la veille 501, on passe sans dommage sur une piste où d’autres soldats, une demi-heure avant ou deux mois après, trouveront la mort 501, 500, ou un hasard heureux fait que c’est un copain et non pas le narrateur qui ouvre la porte de la mechta où est embusqué le fellouz » 481. 50Cette dramatisation est parfois partiellement imputable à l’interviewer, qui, se fondant sur une information livresque et condensée, a tendance à rechercher une constante tragique dans le témoignage. Ainsi, à son témoin qui évoque avec plaisir et amusement les singes qui pullulent sur les bords de la route à Chréa, l’interviewer lance une sorte de rappel à l’ordre Mais tout de même il y avait du danger ! » 495 Ce type d’induction est le plus souvent inopérant le récit reste, nous l’avons vu, globalement autonome. L’humour 51Technique éprouvée, quoique en un autre sens, un humour qui se prend souvent soi-même pour cible, une tendance fréquente à l’understatement, surtout en face d’interviewers qui, beaucoup plus jeunes, dramatisent souvent leurs questions. Ainsi, l’interviewer plein d’espoir qui demande vous transportiez des messages codés importants ? » s’entend répondre Le plus souvent, c’était “RAS” et on se faisait engueuler par le colonel qu’on avait réveillé. » 491 En règle générale, presque tous évitent de se dépeindre en héros si l’on excepte un ou deux témoignages qui fonctionnent presque comme anthologie de tout ce qui pouvait se passer – ce qui ne signifie pas que le témoin s’attribue tous les faits qu’il relate –, ils ont plutôt tendance à dédramatiser leur » guerre. L’unique histoire de blessure racontée en première personne est plutôt burlesque, et volontairement telle 490 à sa première nuit de garde, le bleu » est terrorisé par un bruit bizarre, c’est une cigogne qui rôde 497, et la victime d’une fusillade nocturne est souvent une vache ou un bourricot, réinventant ainsi, le sachant ou pas, les exploits de Tartarin en Algérie. Le concret 49 Charles Plantevin, interview 491 par Valérie Ferrando. 50 Rioux, art. cit., p. 501. 52Dans la mesure où les témoins étaient invités explicitement à raconter, non pas LA guerre d’Algérie » mais LEUR service militaire pendant la guerre d’Algérie », ils répondent à la consigne, notamment, en donnant ces petits détails vrais chers à Stendhal, vrais ou faux, mais en tout cas inscrits dans une tradition rhétorique dont ils ont bénéficié, sous une forme diluée à l’école primaire, sous une forme plus consciente au lycée. Nous en avons déjà vu quelques exemples. Les petits bonbons à la menthe, symbole de la pacification, sont aussi un symbole de cette modalité du récit. Donnons-en, parmi bien d’autres, un second exemple, d’autant plus intéressant qu’il permet aussi de montrer la corrélation entre la capacité d’observer et d’enregistrer et le métier Charles Plantevin, viticulteur, chauffeur, pendant la guerre, relate un service militaire relativement dépourvu d’incidents ou de drames, mais s’anime tout à coup pour raconter un voyage qu’il a fait dans le Sud, vers la fin de son service. Pourquoi ? C’est qu’il a assisté à un vent de sable et à un vol de sauterelles, deux calamités naturelles que lui, homme de la terre, est à même d’apprécier à leur valeur, comme le phylloxéra ou la grêle qui peuvent menacer sa récolte et quand il décrit les jardinets arabes ravagés par le fléau, avec compassion Peuchère... », il sait y voir des haricots là où la plupart des appelés n’auraient vu que verdure anonyme49. De tels exemples permettent à tout le moins de nuancer l’affirmation de Rioux pour qui le déracinement du combat dénie chez les appelés toute vertu constructive au paysage50 ». La question de l’information 53La plupart se plaignent, rétrospectivement, mais s’en plaignaient déjà alors, du manque d’information simples soldats pour la plupart, au mieux sous-officiers, ils n’obtiennent qu’une vision fragmentaire des événements, sont rivés à leur tâche ou à leur quotidien, n’accèdent jamais à une vision d’ensemble. Les maintenus » déplorent en particulier de n’avoir jamais su si et quand ils allaient rentrer chez eux le rappelé de Pernes-lès-Fontaines en est réduit à bavarder avec les gendarmes avec qui il a lié amitié pour savoir s’il risque de repartir outre-mer 479, le comble étant atteint par celui qui apprend qu’il est maintenu en écoutant... Radio Monte-Carlo, en même temps que la naissance de la princesse Caroline 492. C’est sans doute l’une des raisons – non la seule – de ce silence » des appelés, si souvent décrit le souvenir n’était pas refoulé parce qu’insupportable, mais pulvérisé dès sa constitution par un vécu trop fragmentaire, trop différent aussi de la vie ordinaire, et il n’a pas se pu constituer par la suite, faute de sollicitation. C’est des souvenirs qui étaient bien enfouis depuis des années, que j’ai gardés pour moi », dit *Marc, avant d’enchaîner, par une association qui aurait ravi Freud, sur une opération de... déminage. 54Dès lors, ces récits morcelés, souvent à ras de terre, qui n’ont d’autre cohérence que celle du vécu de chacun, peuvent-ils nous apprendre quelque chose ? Des bribes de récits, se répondant sans le savoir, construisent un va-et-vient entre le présent et le passé On savait pas très bien où on était, ce qu’on faisait, pourquoi on était là. » 470 51 Jean-Louis Blanc, interview 482 par Anne-Sylvie Blanc. On se disait est-ce que ça vaut la peine d’aller se faire casser la pipe pour des gens qui ont plein de fric ? Mais c’était faux...51 » C’est dur pour nous d’apprendre que, pendant qu’on trottait dans les djebels, ils se rencontraient avec les fellaghas, à Rome, à Bruxelles. » 475 52 *Alain, interview 476 par Valérie Bonifay. J’ai vécu la peur, la séparation. De la haine, j’en ai jamais eu52. » 55Et, peut-être le plus représentatif On était très content de rentrer sain et sauf. On se souciait pas de... rectifie personnellement, je me suis pas soucié de ce que l’Algérie allait devenir, si elle allait continuer à être... plutôt, si elle allait devenir indépendante. » 494 53 Qui devraient être plus systématiques, menées aussi par des enquêteurs plus formés – encore qu’il s ... 54 Cf. Claude Liauzu, art. cit., p. 514 Sauf erreur, il n’y a eu aucune enquête dans ce domaine /d ... 56On n’en est ici qu’au début d’une investigation il est bien évident que ce premier ensemble de témoignages ne peut permettre qu’une esquisse. Sans apporter de révélations sur les appelés d’Algérie, nous espérons du moins que ce travail pourra contribuer à créer une sorte de cadre pour les enquêtes futures53, et en particulier à poser la question de la transmission familiale » de ce type de souvenirs54.

Rappel Le 1 er novembre 1956, 40 militaires Français, disparaissaient, prisonniers des fellagas vers Oran Les Andellys.. Grâce à des plans, bien précis du cantonnement que possédaient les fellagas, les 20 militaires d’origines européennes furent emmenés en slip, attachés ensemble, dans la direction du Maroc, qu’ils ne purent rejoindre vivant.
Sujet du devoir DANS LA MARSEILLAISE COMMENT SONT APPELES LES COMBATTANTS FRANCAIS ? DANS LE TEXTE QU'EST CE QUI SOUTIENT LEUR COMBAT ? POURQUOI PEUT-ON DIRE QUE LA MARSEILLAISE EST A LA FOIS UN CHANT PATRIOTIQUE ET UN CHANT REVOLUTIONNAIRE ? Où j'en suis dans mon devoir LES COMBATTANTS FRANCAIS SONT APPELES ENFANTS DE LA PATRIE ? un chant patriotique car il est chanté en tant que hyme nationale pour représenter dans les cérémonies officielles et un chant révolutionnaire car c'est un chant de guerre sous la révolution ?
Loccasion de republier cet article sur Kamel Mouellef qui a fait un combat de la reconnaissance des soldats coloniaux, indigènes, qui se sont battus sous le
Texte intégral 1Si beaucoup d’intellectuels, d’écrivains et d’artistes français purent émigrer temporairement, contrairement à leurs confrères allemands en Amérique du Nord, essentiellement aux États-Unis, il y en eut peu en Amérique latine. Mais ils s’engagèrent souvent activement aux côtés de la Résistance extérieure et eurent une action notable qui ne fut pas sans retentissement sur certains transferts importants, notamment culturels, d’après-guerre. 1 Lévi-Strauss C., Tristes Tropiques, Paris, Plon, 1955 rééd. 1984, p. 22. 2Ils furent en effet quelques poignées, face aux centaines d’écrivains et artistes exilés en Amérique du Nord, qui choisirent l’Amérique latine pendant la Seconde Guerre mondiale comme lieu d’exil ou de refuge. Aucune grande association de secours comme l’ERC, Emergency Rescue Committee, aux États-Unis ne favorisa leur migration. Leur exil, au regard de celui de leurs confrères aux États-Unis, paraît bien singulier, unique, à chaque fois. Aucun bateau, comme celui que décrivit Claude Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques, ne transporta en un insolite et cruel voyage scientifiques de haut vol et poètes illustres transformés parfois en pathétique ours bleu, tel André Breton1. Non, l’exil latino-américain des créateurs français fut individuel, étrange alchimie du choix et du destin. Pourtant, il fut précieux pour la Résistance extérieure. Car la France Libre manqua à ses débuts de l’appui de personnalités d’importance et celles qui s’engagèrent pour elle en Amérique latine, parfois célèbres, menèrent une action non négligeable. Ce fut le cas de Georges Bernanos, de Roger Caillois et, à sa façon, de Jules Supervielle. Jules Romains, Paul Rivet, Jacques Soustelle, Benjamin Péret, Paul Bénichou choisirent aussi l’Amérique latine et se placèrent dans le camp de la Résistance extérieure. 3Exilés ou réfugiés ? Sauf dans le cas de Paul Bénichou, que les lois antisémites contraignirent à quitter la France en 1942 pour se réfugier en Argentine, tout commença pour les autres intellectuels comme un exil. À partir du moment où ils se prononcèrent contre l’hitlérisme, ils furent aussi, en quelque sorte, des réfugiés. D’autres positions que l’engagement aux côtés du général de Gaulle étaient possibles Saint-John Perse, le » poète d’élection de Roger Caillois était antigaulliste, proche de Roosevelt, Saint-Exupéry était antigaulliste, André Breton resta trotskyste, ni pro ni antigaulliste. 4Dans nombre de pays d’Amérique latine, il existait en effet, surtout en Argentine, des communautés françaises qui n’étaient pas insignifiantes. Quantité de ces immigrés venaient du sud de la France. Au Mexique, en Amérique centrale, on parlait des Barcelonnettes, qui étaient issus de Provence. Beaucoup, au Mexique et en Argentine, notamment, s’intégrèrent à leur pays d’accueil. C’était le constat que faisait Georges Denicker, consul de France à Rosario, dans une note à l’amiral de La Flotte, ministre des Affaires étrangères à Vichy, le 1er mars 1941 2 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Vichy, Amérique, Argentine, dossier 144/1. L’Argentine est un pays accueillant où le fils de Français naît argentin, oublie la langue de son père, néglige presque toujours de se faire immatriculer et bien souvent de répondre à son ordre d’appel. Avant de porter contre ces Français lointains un jugement sévère, il conviendrait de se demander si tout a été fait pour garder le contact avec eux, pour leur faire connaître la France, pour la leur faire aimer2. » 3 Au Brésil comme en Argentine, ces comités étaient souvent constitués de petits employés, d’artisa ... 5Cependant, nombre de Français d’Amérique latine restèrent attentifs à la situation de leur pays d’origine pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans différents pays, des comités en faveur de la France Libre nommés comités France Libre ou comités de Gaulle se constituèrent, parfois autour d’amicales d’anciens combattants. Selon le Journal officiel de la France combattante du 28 août 1942, quatre cents comités existaient à cette époque. Trois cents se trouvaient en Amérique du Sud et centrale. Il y en avait quinze au Brésil, trente-deux au Mexique, quarante en Argentine3. 4 Voir dans ce volume la contribution de Anfrol M., Les discours et messages du général de Gaulle, ... 5 Voir dans ce volume la contribution de Belot R., Les comités de la France Libre en Amérique latin ... 6 Voir dans ce volume la contribution de Dumont-Quessard J., La défaite de 1940 une étape dans la ... 6Ces comités, souvent composés de Français modestes, s’efforçaient de soutenir la France Libre, de propager des informations sur elle, sur la Résistance en France, de diffuser les discours du général de Gaulle4 et de lutter contre l’influence de Vichy, de ses institutions culturelles, comme l’Alliance française. Brochures, bulletins, kermesses, œuvres multiples collectes de fonds, envois de soldats, expéditions de colis, etc. contribuaient à servir la cause de la France Libre5. Ces réseaux parfois très actifs s’appuyaient en outre, en Amérique latine, sur une francophilie encore active, malgré la montée en puissance des États-Unis et d’une certaine américanité6. Ils devaient en outre affronter plus ou moins directement, dans certains États, la propagande nazie véhiculée par les fortes implantations allemandes. Ils faisaient circuler entre eux l’information venue de Londres et y envoyaient les articles servant leur cause, tels ceux de Georges Bernanos. 7Quelle était la situation des pays où Georges Bernanos, Roger Caillois et Jules Supervielle vécurent pendant la Seconde Guerre mondiale ? Tour d’horizon de l’Amérique latine Au Brésil 7 Mauro F., Histoire du Brésil, Paris, Éditions Chandeigne, 1994, p. 127. 8 Ollivier L’Amérique du Sud et la France libre », Espoir, n° 114, janvier 1998, p. 11-12. 9 Un journal nazi de langue allemande, Deutscher Morgen, propageait l’hitlérisme. Les manifestations ... 8Devenu dictateur en 1937 après avoir été président constitutionnel, Getulio Vargas exerça une censure sévère, supprima les partis, institua une police politique. Cet exercice du pouvoir le fit assimiler aux dirigeants des pays de l’Axe7. Les comités de la France Libre, notamment le comité central » de Rio de Janeiro, furent alors surveillés et durent agir de manière assez souterraine. Mais lorsque le Brésil entra en guerre aux côtés des États-Unis, le 22 août 1942, les comités purent s’exprimer au grand jour. Une certaine partie du peuple brésilien, la majorité des Français du Brésil, nombre de ressortissants européens et les responsables des pays alliés appuyaient la cause de la France Libre. La presse y était généralement favorable. Certains, tels Costa Régo, rédacteur en chef du Correio da Manha, demandaient régulièrement la reconnaissance de la France Libre8. Bernanos accusait les notables d’origine française, nommés les Quarante, d’être littéralement pourris par Gringoire et surtout l’Action Française ». Le Comité central de la France Libre était présidé, dit Philippe Soupault dans un rapport, avec autorité par M. Rendu [qui] agit avec efficacité et dignité ». Un bulletin ronéotypé hebdomadaire, de langue française, France libre, fut publié à partir du 31 mars 1941, à 3 000 exemplaires. Une brochure en langue portugaise lui fut adjointe9. En Argentine 10 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Londres CNF, Argentine 18GMII/323. 11 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Londres CNF, Argentine 18GMII/408 ; Rolland D., Politique, cultu ... 9Les Français étaient à cette époque 45 à 50 000 dont 14 à 15 000 à Buenos Aires, moins nombreux cependant que les Allemands qui, eux, demeuraient souvent en relations étroites avec le Reich. Sur 800 appelés français, 690 furent portés insoumis » lors de la mobilisation française. Les Français d’Argentine travaillaient dans tous les secteurs de la vie économique du pays, le commerce et les finances notamment. Albert Guérin, l’animateur du comité de Gaulle, était le président de la Chambre de commerce française de Buenos Aires. Président de l’Association des Anciens Combattants français d’Argentine, cet homme dont le CNF dit qu’il possédait une intelligence rapide et compréhensive, [un] esprit juste », qu’il avait les défauts de ses qualités », trop franc, autoritaire et despotique » pour d’autres, faisait preuve dans le bulletin de son comité d’un lyrisme enflammé qui le faisait taxer aussi d’ excellent président de Comité, probablement le plus complet que nous ayons à l’étranger10 ». La communauté française d’Argentine, qui avait gardé parfois certaines habitudes hexagonales, parlait souvent, surtout dans les milieux assez modestes, un français très altéré ou argotique, où les hispanismes abondaient. C’étaient ces personnes – petits commerçants, employés d’import-export ou de banques, auxquels s’agrégèrent les réfugiés, parfois aisés – qui soutinrent la cause de la France Libre11. 12 En 1941 et 1942, le FBI et l’Ambassade américaine, plutôt encline à minorer le phénomène, estimai ... 13 Ayerza de Castilho L., Felgine O., Victoria Ocampo, Paris, Criterion, 1990 rééd. numérique, 2012. 14 Institut national de l’audiovisuel INA, propos de Roger Caillois, Archives du xxe siècle », 18 ... 15 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Vichy, Argentine, dossier 144/1. 16 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Vichy, Argentine, dossier 147. 10En octobre 1941, la France Libre comptait 7 000 adhérents en Argentine12. Certains, comme Pierre Lévis, cadre d’une maison de grains, ami de Roger Caillois, lui donnaient une partie de leur salaire. Les Français les plus fortunés, eux, ne se mêlaient pas à ce qu’ils considéraient comme la populace qui fréquentait le club de l’Aviron. Ils étaient, eux, souvent pétainistes. L’Argentine disposait, comme beaucoup d’autres pays d’Amérique Latine, mais peut-être plus encore, d’une élite francophone et francophile. Ainsi Victoria Ocampo, née en 1890, fut élevée par deux gouvernantes, l’une de langue anglaise, l’autre de langue française. Elle n’écrivit en espagnol qu’assez tard, à l’âge de 47 ans13. Roger Caillois, dont elle soutint l’action, évolua auprès d’elle dans un milieu parfaitement bilingue, voire trilingue, au contact de la très brillante équipe de SUR pourtant soucieuse d’américanité14. Comme le déclarait l’ambassadeur de France Jean Tripier, le 3 octobre 1940 Dans la classe supérieure argentine, on dit volontiers que l’Argentine a été faite par le bras italien, le capital anglais et la pensée française15. » Victoria Ocampo, libérale affirmée, était en outre une antifasciste déclarée. Elle faisait partie du mouvement Accion Argentina, fondé sous l’impulsion de Gonzalez Rouro, en mai 1940, après l’invasion des Pays-Bas et de la Belgique. Celui-ci, dans son manifeste publié le 6 juin 1940, proclamait l’attachement des Argentins à la démocratie, leur opposition aux principes totalitaires. De nombreux Argentins connus le signèrent. Des congrès suivirent, par exemple celui de mai 1941, qui appela à ne pas reconnaître les conquêtes territoriales acquises par la violence, et à la fermeture des missions diplomatiques des États totalitaires16. Lorsqu’Henri Focillon, intellectuel français exilé aux États-Unis et engagé au sein de la France Libre, fit un voyage en Argentine et qu’il donna une conférence au Jockey-Club pour le comité France-Amérique de Buenos-Aires, plus de 70 membres de la haute société argentine vinrent ainsi l’écouter. Si la presse argentine était souvent antifasciste, il existait cependant un journal pro-allemand, El Pampero. Le comité de Gaulle disposa d’un bulletin, Pour la France libre, créé en juillet 1940, tiré à 35 000 exemplaires en français et à 105 000 exemplaires en espagnol selon Jean-Paul Cointet. Il diffusait un bulletin radio-presse. Albert Guérin fonda en janvier 1943 l’hebdomadaire La France nouvelle jugé parfois marxisant des notes envoyées à Londres en témoignent. Le Vichyste Georges Denicker, le 17 juillet 1941, déplorait 17 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Vichy, Argentine, dossier 144. Pour beaucoup de gens de ce pays, tout ce qui est français se confond de bonne foi avec la propagande gaulliste. […] Jamais, depuis un an, le gouvernement français n’a été tenu par la presse comme digne d’exprimer une opinion. Tout était réservé à de Gaulle ou aux Anglais17. » 11L’Argentine était officiellement neutre. Mais l’armée argentine, influencée par Mussolini, avait des sympathies pour l’Axe. En Uruguay 18 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Londres CNF, Uruguay, dossier 151. 19 Alfredo Baldomir fut président de 1938 à 1943. Le gouvernement de Juan J. Amézaga 1943-1947 affer ... 12 La colonie française de Montevideo est politiquement négligeable en raison de son faible effectif et de sa position indéterminée le puissant appui dont bénéficie le mouvement de la France Libre vient de la population uruguayenne » dit un rapport du CNF le 16 mars 1941. Il existait cependant un comité de Gaulle à Montevideo dirigé par Albert Ledoux, ambassadeur démissionnaire devenu le représentant du général de Gaulle en Uruguay. Ce comité était composé à 80 % d’Urugayens, selon des sources internes. Lorsque des tensions s’élevèrent entre Albert Ledoux, Emmanuel Lancial, représentant régional de la France Libre, et Albert Guérin, que les deux premiers trouvaient, comme beaucoup, autoritaire et trop à gauche, le général de Gaulle dut leur faire comprendre qu’une coopération était absolument nécessaire. Le gouvernement, malgré la neutralité proclamée en 1939, le clergé et une certaine partie de la population très liée à l’Allemagne nazie penchaient pour l’Axe, selon un rapport de la diplomatie française18. La majeure partie de la population était toutefois très francophile. Il faut rappeler que le 14 juillet fut jusqu’en 1943 la fête nationale de la patrie de naissance d’Isidore Ducasse, futur comte de Lautréamont, de Laforgue et Supervielle. Le 20 juin 1940, le président Baldomir déclarait à un journal argentin L’Uruguay professe pour la France une affection profonde. Les Uruguayens sont imprégnés de son art, de sa philosophie et de sa science19. » Signe de cet attachement, des manifestations se produisirent en mai 1940 devant des salles combles les réunions publiques n’étant pas autorisées, ainsi qu’à l’annonce de fusillade d’otages en France. Les déportations de Juifs choquèrent profondément l’opinion publique ainsi qu’une partie de l’épiscopat ce fut aussi le cas en Argentine. Des mouvements de sympathie pro de Gaulle se produisirent au moment du 14 juillet, et ce régulièrement, comme en Argentine. 20 Paseyro R., Jules Supervielle, le forçat volontaire, Paris, Le Rocher, 1987 rééd. 2002. Voir Coll ... 13En novembre 1942, des élections portèrent au pouvoir une coalition démocratique en Uruguay Déjà en guerre contre l’Allemagne, le gouvernement uruguayen fut le premier au monde à reconnaître celui de De Gaulle20 », ce qui constitua l’amorce d’un mouvement diplomatique en sa faveur. Bernanos, Caillois, Supervielle 14L’action de Georges Bernanos, Roger Caillois et Jules Supervielle en faveur de la Résistance extérieure, pendant la guerre, fut très différente. Georges Bernanos 1888-1948 21 Aron R., Mémoires, Paris, Julliard, 1983, p. 141. Sur son évolution quant à l’antisémitisme, les op ... 22 Bothorel J., Georges Bernanos, le mal-pensant, Paris, Grasset, 1998, p. 319. 15Célèbre talent venu de la droite française, auteur, selon Raymond Aron dans ses Mémoires, d’un ouvrage passionnément antisémite » en 1931 La Grande Peur des Bien-Pensants21, Bernanos évolua beaucoup à partir de la guerre d’Espagne il condamna ainsi les nationalistes franquistes dans Les Grands cimetières sous la lune. Révulsé par la nouvelle Europe totalitaire qui se préparait, il quitta le 20 juillet 1938 le sol français pour l’Amérique latine. Il pressentait le malheur, le prophétisait même. Il voulut se rendre avec sa nombreuse famille au Paraguay mais, n’y parvenant pas, et n’ayant pas les moyens financiers de s’installer en Argentine où il séjourna et rencontra Victoria Ocampo, il finit par s’établir au Brésil et prit vite des positions anti pétainistes qui lui interdirent tout retour en France occupée, ce qu’il n’envisagea même pas22. Pourquoi cet exil ? Au père Bruckberger, il écrivit, fin 1938 La véritable pensée française doit se former hors de France, parce que l’atmosphère dans laquelle on vit là-bas l’empêche d’éclore », ajoutant À ceux qui se demandent pourquoi j’ai quitté mon pays pour le Brésil, je pourrais dire que je suis venu ici couver ma honte. » Peut-être un certain esprit d’aventure intervint-il aussi dans ce choix. Il n’eut en effet de cesse que d’y acheter une ferme, une fazenda ». Soutenu par des membres francophiles de l’élite de Rio de Janeiro qui l’admiraient, Bernanos publia entre mai 1940 et mai 1945 trois cents articles ou messages radiophoniques engagés. Son premier papier, publié dans O Jornal, grand quotidien brésilien, date du 29 juin 1940. Profondément lucide face aux horreurs hitlériennes, il y déclarait Cette guerre est la guerre de la race. C’est pourquoi elle est une guerre d’extermination. » Comme il était assez démuni, un de ses amis brésiliens, Virgilio Mello-Franco, lui permit de bénéficier d’une collaboration régulière avec O Jornal. À partir de janvier 1942, ses revenus doublèrent, lui permettant de vivre aisément et d’écrire parfois bénévolement. Jean Bothorel, un de ses biographes, indique d’ailleurs que le gouvernement de Getulio Vargas, même avant l’entrée en guerre du Brésil le 22 août 1942 aux côtés des Alliés, ne cherchera pas, ou peu, à le censurer. Les autorités » politiques étaient, au fond, indifférentes à ses longues diatribes contre Hitler, Pétain, Laval et toute l’équipe de Vichy, assorties de considérations hostiles sur Staline ou sur les “Yankees” ». Ceci contrairement à la hiérarchie catholique qui manifestait son mécontentement auprès de l’Ambassadeur de France, lequel se plaignit dans une note à Vichy de ses accents hérétiques ». D’ailleurs, comme l’indique un rapport d’Albert Ledoux, la censure se relâcha avec l’évolution de la position des États-Unis. Des raisons familiales accentuèrent les choix de Georges Bernanos son fils Yves rejoignit la France Libre en juillet 1941 et son fils Michel en décembre 1942. 23 Bernanos G., Essais et écrits de combat, Paris, Gallimard, coll. La Pléiade », 1971, introduction ... 16Au Brésil, il s’éleva donc contre la dictature hitlérienne et la capitulation française. Selon Michel Estève23, pour Georges Bernanos 24 Lorsqu’il entendit l’Appel du général de Gaulle à la radio brésilienne, Georges Bernanos fut extrêm ... Accepter par avance une victoire pour l’Allemagne revient à trahir la vocation même du chrétien et de la France. Suivre l’appel du 18 juin 40, adhérer à la Résistance, envisager la révolte comme le seul recours possible est pour la France et l’Europe la seule façon de sauver leur liberté et leur âme24. » 25 Bernanos G., Lettre aux Anglais, Rio de Janeiro, L’Arbre, Atlantica editora, 1942, p. 112. 26 Bothorel J., Georges Bernanos, le mal-pensant, op. cit., p. 32-33. 17Dans Lettre aux Anglais, Bernanos déclara ainsi J’ai remis mon espoir entre les mains des insurgés. J’en appelle à l’Esprit de Révolte, non par une haine contre le conformisme mais parce que j’aime encore mieux voir le monde risquer son âme que de la renier25. » Les articles, les conférences et les essais qu’il publia furent donc dans l’esprit de la Résistance et appelèrent à une Renaissance chrétienne. Le 1er janvier 1942, il écrivit dans O Jornal Le général de Gaulle n’a pas triché. Il a pris son risque au moment le plus critique, et il l’a pris tout entier. » Mais la seule autorité légitime qu’il reconnaissait était celle du descendant de la famille d’Orléans. Le général de Gaulle, homme providentiel, était pour lui le délégué provisoire » de cette autorité. Anti-pétainiste, ce monarchiste pourfendit le gouvernement de Vichy, la révolution nationale », tout en se gardant longtemps d’adhérer au mouvement gaulliste. Jean Bothorel souligne qu’il ne s’y associa qu’au mois de juin 1942 et qu’il soutint sans équivoque le parti du général de Gaulle contre celui du général Giraud en juin 194326. Dans Le Chemin de la Croix-des-Âmes 1943-1945, il écrivait Le 18 juin 1940 est ce jour où un homme prédestiné – que vous l’eussiez choisi ou non, qu’importe, l’Histoire vous le donne – a d’un mot qui annulait la défaite, maintenu la France dans la guerre. Français, ceux qui essaient de vous faire croire que ce jour et cet homme n’appartiennent pas à tous les Français se trompent, ou vous trompent. Ralliez-vous à l’Histoire de France. » 18Il collabora, par l’intermédiaire d’Auguste Rendu, architecte, ancien combattant, chevalier de la Légion d’honneur, mutilé de la guerre de 1914-1918, président du comité de Gaulle de Rio de Janeiro, à la BBC, au bulletin périodique du comité intitulé France libre puis France Combattante. Il publia un appel aux Français résidant en France dans le n° 3 du Bulletin du comité de Gaulle de Buenos Aires, où il affirmait notamment Il importe peu que vous soyez d’accord sur l’avenir, il suffit que vous ne le laissiez engager par personne, aussi longtemps que la France ne sera pas libre, aussi longtemps que ne sera pas restitué l’honneur. […] Ne lâchez rien ! N’abandonnez rien ! » 19Dans le Bulletin n° 5 Pour la France Libre, il écrivait Je tiens le rôle de l’écrivain pour utile et même important, je ne me fais pas non plus de cette importance une idée excessive. […] Je n’ai […] jamais été républicain, mais j’ai compris maintenant ce que ce mot exprimait – à tort ou à raison – pour des millions d’hommes qui ont mis en lui leur foi et leur fierté. […] Lorsque je lis dans ce bulletin ces lettres si naïves, si bouleversantes, de pauvres gens qui envoient tout leur cœur avec un billet de cent sous, je sens profondément la grandeur et la misère de l’écrivain en présence de tels êtres. Que leur apporterais-je qu’ils n’aient déjà, puisqu’ils ont l’héroïsme et la foi ? […] Pour moi, je n’ai plus ni classe ni parti […] Je ne veux plus croire qu’à l’honneur français. » 27 Arch. MAE, Londres, dossier Bernanos. 28 Voir la lettre de Georges Bernanos à Virgilio de Mello-Franco. Le général de Gaulle m’a câblé […] ... 29 J’ai aimé le Brésil pour bien des raisons, mais d’abord et avant tout parce que j’étais né pour l ... 30 Carelli M., La rencontre de deux monde Caillois et Bernanos », Cahiers Georges Bernanos, n° 2, ... 31 Soupault Ph., Profils perdus, Paris, Mercure de France, 1963, p. 77-78. 32 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Alger, Argentine 18GMII/1094, 18GMII/1292 et 18GMII/1294. 33 Carelli M., La rencontre de deux monde Caillois et Bernanos », art. cité. Plusieurs lettres de ... 20À la même époque, Albert Guérin intervint auprès du général de Gaulle au sujet de ce brillant et courageux partisan de [la] cause [de la France Libre] » et pour une meilleure diffusion de ses articles27. Le 8 mai 1942, le général de Gaulle remerci[a] vivement M. Bernanos de son offre ». Le comité national assurera volontiers la diffusion d’articles qui feront certainement honneur autant au patriotisme de M. Bernanos qu’à ses talents d’écrivain ». Le CNF écrivit à Brazzaville et Beyrouth pour assurer la plus large diffusion à la lettre ouverte de Bernanos aux Anglais. En réponse, le général de Gaulle annonça la création de La Marseillaise à Londres à laquelle Georges Bernanos fut prié de donner des textes Souhaitons papiers moraux, politiques plus que religieux. Éviter complaisance politique à notre égard. » Ses articles furent alors transmis par Auguste Rendu, par télégraphe, à Londres28. Jean Bothorel précise qu’il toucha pour chacun de ses textes dans La Marseillaise 50 dollars. Il en donna alors la moitié au comité France Libre de Rio de Janeiro. À la même époque, Georges Bernanos exprima le désir de s’établir en terre française », à Brazzaville ou en Syrie. Albert Guérin s’entremit. Mais Bernanos y renonça et, attaché au Brésil, poursuivit son exil sur ce sol29. Une partie de sa famille y fit souche. Ses essais et articles visionnaires eurent un grand retentissement. La Lettre aux Anglais 1942 éditée au Brésil par Charles Ofaire, connut plusieurs éditions clandestines en Europe et contribua, selon Mario Carelli30, à faire basculer l’opinion brésilienne hésitante jusqu’en 1942. Un texte écrit à l’intention de la France, Vous serez jetés sur le parvis », fut reproduit par Franc-Tireur et par France, selon une note conservée aux archives diplomatiques. Beaucoup de visiteurs de Georges Bernanos le dépeignirent avec tendresse. Philippe Soupault, dans Profils perdus, évoque sa verve étonnante », sa prodigieuse vitalité », ses colères homériques. Il s’exprimait avec une franchise et une violence admirable » raconte-t-il de ce prodigieux personnage31 ». Il en fit, dans un rapport à Alger, un vibrant éloge Il est un fervent défenseur de la France combattante et de ses chefs mais il reste un individualiste qui refuse toute discipline. Cette attitude qui fut toujours la sienne fait sa force32. » Roger Caillois, évoqua avec une rare chaleur celui qu’Étiemble appelait, dans une lettre, le tonitrueur33 ». Georges Bernanos ne rentra pas immédiatement en France, malgré les demandes de De Gaulle. Il ne quitta le Brésil que le 2 juin 1945. Roger Caillois 34 Felgine O., Roger Caillois, op. cit. 35 Il devait impérativement se marier, du fait des contraintes sociales de l’époque concernant les nai ... 36 Le 3 septembre 1939, il comptait reprendre son poste au lycée de Beauvais mais ne savait pas s’il a ... 21Né en 1913 à Reims il mourut à Paris en 1978, normalien, agrégé de grammaire en 1932, mythologue de talent » selon Marcel Mauss, élève de Georges Dumézil à l’École pratique des hautes études en sciences religieuses, il avait été la boussole mentale du surréalisme » puis évolua à l’extrême gauche tout en manipulant, à notre sens inconsidérément, au collège de sociologie, des thèses qui purent le faire soupçonner de fascisme34 ». Il se déclara alors communiste dans son article La hiérarchie des êtres ». Il prônait l’aridité, la rigueur, l’avènement d’une élite de clercs. Connu dans un cercle intellectuel restreint, collaborateur de la NRF de Jean Paulhan, il rencontra l’essayiste et éditrice argentine Victoria Ocampo chez Jules Supervielle, fin 1938. Ils se lièrent. Toujours avide de signatures prometteuses pour sa prestigieuse revue, SUR, Victoria Ocampo, qui disposait d’une fortune considérable, l’invita à faire une série de conférences sociologiques en Argentine. Débarqué sur le sol argentin le 11 juillet 1939, Roger Caillois y fut surpris par la guerre. Il envisagea un temps de rentrer en France, par nécessité35, ce qui était concrètement impossible en raison du trafic maritime et de sa situation militaire36. Il resta donc auprès de Victoria Ocampo qui le prit en charge matériellement, et il prit position, dès octobre 1939, contre l’hitlérisme. Le 13 octobre, il annonça avoir écrit 37 Lettre à Yvette Billod, 13 octobre 1939 collection Catherine Rizea-Caillois, inédit. une chose sur Hitler dans le genre de la déclaration du Collège de Sociologie mais beaucoup plus long. J’ignore d’ailleurs tout à fait dans quelle mesure cela peut plaire à ces gens car j’ai exprimé mes idées – et non les leurs – et ce n’est peut-être pas suffisant que les conclusions concordent, quand les raisons qui les amènent sont si différentes37 ». 38 Lettre à Yvette Billod, 21 octobre 1939 collection Catherine Rizea-Caillois, inédit. À rapprocher ... 39 Ibid., p. 124-125. 40 Lettre à Yvette Billod collection Catherine Rizea-Caillois. À la mi-décembre, il expliquait qu’il ... 41 Lettre à Yvette Billod collection Catherine Rizea-Caillois, inédit. À partir de juillet 1940, il ... 22Le 21, il s’exclamait J’ai fini mon travail sur Hitler une condamnation purement sociologique, en dehors de tout parti-pris national ou moral. L’attaché culturel est très embarrassé. Il voudrait que cela soit tiré à 10 000 exemplaires et distribué aux intellectuels en Amérique du Sud38. » Quelques jours après, fut publié le numéro 61 de SUR avec son étude Nature de l’hitlérisme », ainsi que d’autres écrits antifascistes, Veille de guerre » de Victoria Ocampo et Essai d’impartialité » de Jorge Luis Borges. Le 11 novembre, dans une lettre à Jean Paulhan, Roger Caillois condamnait l’hitlérisme par ces mots L’hitlérisme est un idéal qui ne permet pas qu’on y adhère. Il faut la grâce et celle-ci n’est pas la récompense de la vertu, mais une donnée de la naissance39. » Début décembre, il dit vouloir toujours partir mais les bateaux italiens, les seuls bateaux de passagers à peu près sûrs sont pleins40 ». Il poursuivit néanmoins ses travaux le 12 mars 1940, Caillois déclarait avoir écrit un nouvel article sur l’hitlérisme pour le supplément littéraire de La Nacion, quotidien libéral argentin. En avril, il travaillait à l’ambassade comme attaché à l’Information pour la section culturelle il devait, dans la presse, repérer la propagande allemande et l’inquiétude locale à cause du blocus puis faire des rapports sur la question ». Il se rendait aussi dans les cinémas d’actualité surveiller les reportages allemands et contrôler les français ces derniers au studio, avant la projection publique. » Fin avril, il écrivit une chose sur Athènes et Philippe, l’Hitler de l’époque41 ». 42 Felgine O., Roger Caillois, op. cit. 43 Médiathèque Valery Larbaud MVL, fonds Caillois, lettre d’Étiemble à Roger Caillois. 44 MVL, fonds Caillois, lettres de Raymond Aron à Roger Caillois. 23À la mi-juillet 1940, il quitta le service de l’ambassade passée aux mains des pétainistes, pour celui du Royaume-Uni. Les Britanniques l’envoyèrent prononcer dix conférences en Uruguay sur le danger hitlérien et la signification de l’hitlérisme42 ». La légation allemande protesta l’Uruguay et l’Argentine étaient théoriquement neutres. À partir de ce moment, Roger Caillois ne put plus rentrer en France. Rapidement, il adhéra au comité de Gaulle établi dans diverses villes d’Argentine, seule force d’opposition structurée aux pétainistes, qui constituait aussi une de ces sectes qui le fascinaient. Auprès de Victoria Ocampo, femme exceptionnelle qui n’avait d’autre passeport que le talent, comme elle le disait, il fréquenta une grande partie des meilleures plumes d’Amérique latine dont Jorge Luis Borges. Il n’en négligea pas pour autant ses compatriotes et amis. Son ancien collègue du lycée de Beauvais, René Étiemble, qui fit des séjours au Mexique, lui proposa de fonder avec lui une revue qui, durant l’interrègne Pétain, assure la survie de ce qu’[ils aimaient], en français et distribuée surtout dans les pays de l’Amérique latine où NRF et semblables magazines avaient beaucoup de lecteurs » ; une revue, essentiellement, de critique et de doctrine littérature, arts, politique, réunissant surtout des essais sérieux43 ». Le projet, en fait, fut développé par Roger Caillois en Argentine sous le titre Lettres Françaises. Il fut évoqué dès le 5 novembre 1940 par Supervielle. Victoria Ocampo, avec une détermination et une constance louables, mit les infrastructures de SUR, son réseau d’amitiés et une partie de sa fortune au service de ce projet. Roger Caillois fit, quant à lui, preuve d’un acharnement et d’une énergie remarquables. Il fit appel aux écrivains et artistes exilés en Amérique latine et du Nord mais aussi, tant qu’il le put à Jean Paulhan et à Jean Ballard, restés en France, pour assurer à sa revue des textes inédits de qualité. La revue, de langue française, s’adressant aux lecteurs américains » du Sud mais aussi du Nord ainsi qu’aux communautés francophones entendait à la fois servir la France Libre, donner la parole aux écrivains français, et aider la littérature et la langue françaises en Amérique. Des bulletins de souscription lui accordaient un peu d’autonomie financière, personnalités argentines autant que membres de la communauté française lui apportant leur soutien. Des éditions lui furent jointes la collection des Amis des Lettres Françaises, La Porte étroite. Son premier numéro, sous-titré Cahiers trimestriels de littérature française, édités par les soins de la revue SUR avec la collaboration des écrivains français résidant en France et à l’étranger », parut en juillet 1941. Du fait d’un obstacle juridique, Victoria Ocampo fut présentée comme la directrice de ce qu’elle déclara être un supplément francophone de sa revue. La revue eut 20 numéros, le dernier le numéro 17-20 fut publié en 1947, après le départ de Roger Caillois. Beaucoup d’intellectuels, de poètes exilés en Amérique du Nord y collaborèrent, soit en donnant des textes, soit en aidant Caillois à s’en procurer. Des réseaux spontanés d’amitié se constituèrent autour d’elle. Ainsi Raymond Aron, rédacteur en chef de la revue mensuelle La France Libre non gaulliste mais proche du mouvement », créée à Londres par André Labarthe, appuya chaleureusement Roger Caillois tout au long de sa mission44. Valéry, Michaux, Benjamin Fondane, Saint-John Perse, André Breton, Marguerite Yourcenar, Jorge Luis Borges et tant d’autres se croisèrent dans cette revue qui eut un rôle un peu similaire à celui de Fontaine ou L’Arche en Algérie ». Un de ses numéros fut parachuté, miniaturisé, sur la France métropolitaine par la 45 Felgine O., Roger Caillois, op. cit. 46 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Alger CFLN, Argentine, 1292, rapport d’Henri Seyrig. 24Parallèlement, Roger Caillois qui, un peu comme Saint-Exupéry, pensait que l’écrivain français exilé avait des privilèges et des devoirs face à ses pairs en France occupée – mais sans être antigaulliste –, fonda avec Robert Weibel-Richard, ancien attaché culturel français et professeur à la faculté des lettres, l’Institut français d’études supérieures de Buenos Aires qui s’adressa à un public gaulliste et cultivé45. Il y songeait depuis 1940 puisqu’à cette époque il écrivait à Yvette Billod qui devait le rejoindre en Argentine pour l’épouser Je pense quelquefois à fonder une sorte d’Institut d’Études Classiques où l’on enseignerait les langues et littératures grecques, romaines et françaises. Cela manque beaucoup ici, et je crois que cela aurait des élèves. Mais c’est un projet de grande envergure. Il faudrait que vous soyez là. » L’Alliance française était vichyste, recevant une subvention du gouvernement de Pétain ; l’enseignement du français dans les collèges privés était, quant à lui, catastrophique. En août 1942, Henri Focillon vint inaugurer ce qui fut présenté comme une branche de l’École libre des hautes études de New York. Roger Caillois envisagea d’en fonder un autre à Montevideo, en Uruguay, mais Claude Lévi-Strauss, secrétaire général du Centre d’études et d’information pour les relations avec l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, le lui déconseilla. Ç’aurait été trop de travail. Les moyens de l’Institut étaient modestes. Il y avait cinq professeurs au début Robert Weibel-Richard, ancien attaché culturel, licencié ès lettres, directeur de l’Institut, Roger Caillois, Yvette Caillois, licenciée ès lettres avec diplôme d’études supérieures, ancien professeur au lycée Racine et au lycée Jules Ferry à Paris, Simone Garma, licenciée ès lettres, ancien professeur au lycée français de Madrid, Jeanne Bathori, ancien professeur à la Schola cantorum, directrice du théâtre du Vieux Colombier en 1917-1918. En juin 1943, outre ces membres fondateurs, Paul Bénichou, agrégé des lettres, Mme Luesma-Lagoubie, licenciée ès lettres, ancien professeur au lycée de Bordeaux et au lycée français de Montevideo, Désiré Patt, docteur ès sciences de l’université de Budapest, ancien professeur à l’université de Marseille, Mme Icard, licenciée ès sciences, Fides Castro, professeur de chant et Ada Poliakowa, premier prix de Conservatoire national de Petrograd, dispensaient aussi leur savoir. Il y avait six cents élèves pendant la saison et quarante cours, de langue et littérature françaises, de langue et littérature classiques, d’histoire et sociologie et d’interprétation musicale. Les certificats délivrés étaient proches de la licence46. Le public était composé de dames de la haute société portègne, de petits commerçants, de jeunes filles réfugiées. Très vite, l’Institut fut très fréquenté et sa situation financière apparut saine. Dans ce foyer du gaullisme, furent donnés des concerts, des spectacles et un dîner par mois réunissant élèves, enseignants, invités venus des États-Unis ou d’ailleurs. Le gouvernement argentin ne s’en accommoda pas vraiment des manifestations de profascistes eurent lieu devant l’Institut, et des mesures d’intimidation furent agitées. 47 Ibid. 25L’Institut bénéficia d’une subvention de la part du comité de Gaulle de Buenos Aires. Henri Seyrig, chargé de mission par le CNF, s’exclamait dans son deuxième rapport le 25 juin 1943 La France combattante peut être justement fière d’avoir créé cette institution qui doit devenir et est déjà, dans une large mesure, le pilier de notre influence culturelle dans la République argentine47. » Jules Supervielle 1884-1960 48 Paseyro R., Jules Supervielle, le forçat volontaire, op. cit., p. 193. 49 Soupault Ph., Profils perdus, op. cit. ; Mousli B., Philippe Soupault, Paris, Flammarion, 2010, p. ... 26Écrivain et poète français reconnu, il naquit en Uruguay, où demeurait une grande partie de sa famille. Même si ses ancêtres étaient basco-béarnais, même s’il écrivait en langue française, s’il possédait de nombreux amis dans le milieu littéraire français tels que Jean Paulhan, Henri Michaux, Paul Morand Jules Supervielle appartenait aussi à l’Uruguay, dont il possédait la nationalité et où il faisait de fréquents séjours. Lui qui ne se déplaçait jamais durant l’hiver austral se rendit en août 1939 en Uruguay pour le mariage de son fils aîné. Il y fut bloqué pendant six ans et demi, la guerre s’étant déclarée cent heures après son arrivée. Ses filles demeuraient en France métropolitaine. Il fut en quelque sorte exilé dans un de ses pays. La complexité de cette situation l’empêcha peut-être de se déterminer politiquement aussi vite et nettement que Georges Bernanos et Roger Caillois aux côtés de la Résistance extérieure. Selon son gendre et biographe Ricardo Paseyro, Supervielle n’avait rallié ni de Gaulle ni Pétain. Ses rapports avec la légation de Vichy étaient strictement protocolaires ». Anticommuniste, il trouvait des mobiles honnêtes à la conduite de ses amis Paulhan le résistant, Jouhandeau le collaborateur, Morand le maréchaliste, Michaux le marginal, Saint-John Perse antigaulliste et anti-pétainiste48 ». Deux de ses gendres, Pierre Bertaux et Pierre David, étaient cependant engagés en France et en Afrique dans la lutte antihitlérienne. Ce grand ami de Victoria Ocampo, en réalité, manifesta son anti-pétainisme et son antinazisme dans ses poèmes. Dans son Journal, en partie publié, il exprimait sa tristesse de voir la France occupée. Il écrivait ainsi Les armées du Reich viennent d’envahir le nord de la France. Le cerveau ne sait comment s’y prendre pour contenir des nouvelles aussi volumineuses et répugnantes. » En septembre et octobre 1940, cet auditeur de la BBC composa les quatre premiers Poèmes de la France malheureuse Ô Paris ville ouverte/Ainsi qu’une blessure » qui furent dédiés à Angelica Ocampo, la sœur la plus proche de Victoria Ocampo. Le 2 novembre 1940, Roger Caillois, qui le vit à Montevideo le Franco-Uruguayen venait d’apprendre que la banque Supervielle avait fait faillite écrivit à Yvette Billod Il se remettait à peine des émotions que les affaires d’Europe lui avaient causées. » Philippe Soupault, en mission, le rencontra en 1943 à Montevideo Il était triste, même malheureux, comme moi, quand il écoutait les nouvelles de la France occupée. Il souffrait mais ne voulait pas être désespéré. “Ce n’est pas possible” me répétait-il. C’était pourtant possible49. » 27Jules Supervielle donna deux des quatre premiers poèmes à la revue de Roger Caillois, Lettres Françaises, dès son premier numéro. En novembre 1941, six furent publiés en plaquette dans la collection des Amis de Lettres Françaises. Quatre autres furent proposés dans le n° 5 le 1er juillet 1942, et trois enfin dans le n° 9 de Lettres Françaises du 1er juillet 1943. Ce fut sa façon de s’engager. Ses poèmes, d’ailleurs, furent lus en France. En juin 1942, Albert Béguin, qui depuis Bâle, dirigeait Les Cahiers du Rhône et voulait les publier, lui écrivit combien ils l’avaient ému. Ruiné par la faillite de la banque familiale, Jules Supervielle regagna la France en avril 1946 comme diplomate uruguayen. D’une Amérique l’autre, destins croisés d’intellectuels 50 Loyer E., Paris à New York. Intellectuels et artistes français en exil 1940-1947, Paris, Grasset, ... 51 MVL, fonds Caillois, lettres de Claude Lévi-Strauss à Roger Caillois. 52 MVL, fonds Caillois, lettre d’Henri Seyrig à Roger Caillois, 17 août 1943 Je me suis remué de t ... 53 Rolland D., Vichy et la France libre au Mexique guerre, cultures et propagande pendant la Seconde ... 54 MVL, fonds Caillois, lettre d’Agustin Ruano Fournier à Roger Caillois, 7 octobre 1940 Je préfèr ... 55 MVL, fonds Caillois, lettre de Sara Rey-Alvarez à Roger Caillois, 7 novembre 1940. Ce professeur de ... 28Emmanuelle Loyer, dans son ouvrage Paris à New York50, laisse entendre que les relations entre exilés d’Amérique du Nord et exilés d’Amérique latine étaient hiérarchisées La vie intellectuelle new yorkaise […] chapeautait les autres centres littéraires de l’exil, cette position étant considérée comme clairement hiérarchique. » S’il est vrai que l’Institut d’Études supérieures de Buenos Aires fut présenté comme une annexe du Latin American Center de New York51, les correspondances de Roger Caillois, de Georges Bernanos ou de Jules Supervielle ne montrent pas une telle soumission. En matière de vie culturelle, il n’y a pas de hiérarchie. Les liens avec la Résistance extérieure, les comités de Gaulle et les actions des écrivains français en leur faveur dépendirent essentiellement du CNF installé à Londres. Je n’ai pas trouvé trace de subordination vis-à-vis des exilés aux États-Unis. Les lettres témoignent d’échanges fraternels entre eux, de services rendus de part et d’autre. D’ailleurs, Roger Caillois ne réussit pas à se rendre en visite aux États-Unis pays certes plus riche, malgré une invitation officielle de M. Mirkine-Guetzevitch du 21 juillet 1943 et les efforts d’Henri Seyrig52. Ni d’un côté, ni de l’autre, on ne dispose d’assez d’argent pour assurer ce déplacement. Lettres Françaises fut d’autre part publiée avant la revue de l’École libre de New York, Renaissance qui parut à la fin du printemps 1943. Il est à noter cependant qu’il y eut plus de circulation d’informations et d’échanges entre les différents pays d’Amérique du Nord et du Sud à partir de ce moment. Des amitiés durables, parfois surprenantes, naquirent de ces rencontres étayées parfois par un épistolaire plus ou moins contrarié par les aléas de l’acheminement postal Breton/Saint-John Perse, Saint-John Perse/Caillois, Bernanos/Soupault ou Bernanos/Caillois. En Amérique latine même, les deux pôles de résistance intellectuelle les plus actifs semblent avoir été le Mexique et l’Argentine. Denis Rolland a étudié pour le Mexique53 les cas de Paul Rivet, Jules Romains notamment gaulliste mais respectueux du Pétain de la Première Guerre mondiale. L’Argentine se distingua grâce à Victoria Ocampo et Roger Caillois mais aussi à une communauté francophile autochtone importante, parfois fortunée. Il est intéressant de remarquer aussi que les universités latino-américaines où Roger Caillois alla fréquemment donner des conférences lui demandaient souvent de traiter de sujets engagés. Ainsi celle de Montevideo qui lui suggéra d’évoquer la position de la jeunesse face au totalitarisme54. Des lettres d’auditeurs de celles-ci, conservées dans la correspondance de Roger Caillois, témoignent de l’écho qu’elles trouvaient dans la population55. 56 Provocateur, Roger Caillois affirma dans les entretiens de 1971 n’avoir jamais parlé espagnol à Bue ... 57 Saint-John Perse, Correspondance avec Roger Caillois 1942-1975, textes réunis et présentés par Joël ... 29Il faut enfin évoquer une réaction fréquente chez les écrivains français exilés tant en Amérique du Nord qu’en Amérique latine. Il s’agit de la peur de voir sa langue maternelle contaminée, en quelque sorte, par la langue dominante du pays d’accueil et le refus, pour certains, de la parler. Jules Supervielle, André Breton, Roger Caillois, le peintre André Masson, par exemple, en témoignèrent à plusieurs reprises56. Il ne s’agit sans doute là ni d’une incapacité ni d’une raideur politique mais plutôt, d’une angoisse de créateur. Garder sa langue intacte ne peut-il pas être perçu comme un acte de résistance ? Ce phénomène pourrait expliquer en partie le glissement vers le classicisme d’un Caillois grammairien et excessif à cette époque. Saint-John Perse, fin 1942, lui qui ne connut pas cette difficulté, écrit d’ailleurs à Roger Caillois La langue française [est] pour moi le seul refuge imaginable, l’asile et l’antre par excellence, l’armure et l’arme par excellence57. » 58 Sapiro G., La guerre des écrivains, Paris, Fayard, 1999, p. 640. 59 D’où de sévères et peut-être jubilatoires réactions, notamment aux États-Unis, comme celle de Wil ... 30Le retour d’exil, surtout pour les exilés en Amérique du Nord, ne fut pas simple mais il fut fructueux. Souvent mal perçus par les résistants de l’intérieur, sauf dans les cas des très grands noms qui furent d’ailleurs proposés par le général de Gaulle pour une Académie française rénovée, comme Georges Bernanos qui refusa et Jules Romains, qui accepta58, beaucoup peinèrent à retrouver une place en France où ils rentrèrent tous pour la plupart. Roger Caillois, qui n’avait pas l’exclusivisme littéraire de nombre d’intellectuels français d’alors59, fut de ceux-là. Ayant l’Amérique latine au cœur, voulant lui prouver sa reconnaissance, il mit son énergie au service d’un transfert culturel important il se fit, toujours avec l’aide de Victoria Ocampo, passeur de sa littérature qui bientôt subjugua, tant à l’Unesco que chez Gallimard, avec la collection La Croix du Sud. Il contribua ainsi également à l’émergence culturelle, au plan international, des nations nouvelles et à maintenir une certaine place de la France en Amérique latine, au moment où la langue française s’effaçait du sous-continent. Notes 1 Lévi-Strauss C., Tristes Tropiques, Paris, Plon, 1955 rééd. 1984, p. 22. 2 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Vichy, Amérique, Argentine, dossier 144/1. 3 Au Brésil comme en Argentine, ces comités étaient souvent constitués de petits employés, d’artisans, de commerçants Crémieux-Brilhac La France libre. De l’Appel du 18 juin à la Libération, Paris, Gallimard, 1996, p. 258. On comptera en juillet 42, quatorze comités locaux de la France libre au Brésil, trente-neuf au Chili, vingt-quatre en Uruguay et cinquante-quatre en Argentine » Journal Officiel de la France Libre, n° 349, 9 juillet 1942. Selon Jean-Louis Crémieux-Brilhac, en avril 1941, 50 à 60 % des Français d’âge adulte sont membres du comité local de Rio et 80 à 90 % à Sao Paulo ». Dans cette ville, les Français les plus aisés forment “la chapelle” qui est un clan maréchaliste ». 4 Voir dans ce volume la contribution de Anfrol M., Les discours et messages du général de Gaulle, chef de la France Libre, à l’Amérique latine ». 5 Voir dans ce volume la contribution de Belot R., Les comités de la France Libre en Amérique latine pendant la guerre enjeu symbolique, politique et diplomatique ». 6 Voir dans ce volume la contribution de Dumont-Quessard J., La défaite de 1940 une étape dans la redéfinition des relations culturelles entre la France et les intellectuels latino-américains ». 7 Mauro F., Histoire du Brésil, Paris, Éditions Chandeigne, 1994, p. 127. 8 Ollivier L’Amérique du Sud et la France libre », Espoir, n° 114, janvier 1998, p. 11-12. 9 Un journal nazi de langue allemande, Deutscher Morgen, propageait l’hitlérisme. Les manifestations en faveur du parti national-socialiste n’étaient pas rares selon Hauser J., Le Comité central de Rio de Janeiro », Revue de la France libre, n° 126, juin 1960. 10 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Londres CNF, Argentine 18GMII/323. 11 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Londres CNF, Argentine 18GMII/408 ; Rolland D., Politique, culture et propagande française en Argentine. L’univers de Caillois entre 1939 et 1944 », Roger Caillois, Cahiers de Chronos, Paris, La Différence, 1991, p. 404-442. Voir aussi Felgine O., Le virage américain », Roger Caillois, Cahiers de Chronos, op. cit., p. ; ead., Roger Caillois, Paris, Stock, 1994, p. 219. 12 En 1941 et 1942, le FBI et l’Ambassade américaine, plutôt encline à minorer le phénomène, estimait à 70 % de la colonie les Français libres déclarés », cité par Rolland D., Politique, culture et propagande française en Argentine. L’univers de Caillois entre 1939 et 1944 », art. cité, p. 407. 13 Ayerza de Castilho L., Felgine O., Victoria Ocampo, Paris, Criterion, 1990 rééd. numérique, 2012. 14 Institut national de l’audiovisuel INA, propos de Roger Caillois, Archives du xxe siècle », 18 et 20 juillet 1971 ; Felgine O., Roger Caillois, op. cit., p. 207 et 219. 15 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Vichy, Argentine, dossier 144/1. 16 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Vichy, Argentine, dossier 147. 17 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Vichy, Argentine, dossier 144. 18 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Londres CNF, Uruguay, dossier 151. 19 Alfredo Baldomir fut président de 1938 à 1943. Le gouvernement de Juan J. Amézaga 1943-1947 affermit le retour à la démocratie. Caetano G., Rilla J., Historia contemporéana del Uruguay, de la Colonia al Siglo xxi, Montevideo, Claeh, Editorial fin de siglo, 2005, p. 232. Roger Caillois, dans une lettre à Yvette Billod inédite, collection Catherine Rizea-Caillois datée du 28 septembre 1940 raconte Ici [en Argentine] les gens ont été consternés par l’avance allemande et il y a tout de même des gens qui commencent à vouloir agir. En Uruguay déjà, le mouvement est déchaîné, avec des manifestations dans les rues etc. Mais l’Uruguay est beaucoup plus francophile que l’Argentine il a déclaré la guerre à l’Allemagne en 1914. Je crois qu’on peut cependant obtenir des choses intéressantes. » 20 Paseyro R., Jules Supervielle, le forçat volontaire, Paris, Le Rocher, 1987 rééd. 2002. Voir Collot M. et al. éd., Œuvres poétiques complètes, Jules Supervielle, Paris, Gallimard, 1996. Dans son poème intitulé France » 1943, issu du recueil Poèmes de la France malheureuse mars 1939-juillet 1944, Jules Supervielle écrivait Ô prisonnière, ô souveraine/Tu nous assoiffes de ta peine/L’Allemand te cache et te boit,/Il veut t’anéantir en soi,/Vois comme il souffle ta chandelle/Pour te cacher ses mains cruelles. » 21 Aron R., Mémoires, Paris, Julliard, 1983, p. 141. Sur son évolution quant à l’antisémitisme, les opinions sont encore parfois controversées, notons que La France libre, dirigée par Raymond Aron, publia des textes de Georges Bernanos et que R. Aron, sous le pseudonyme de René Avord, donna un texte en mai 1943 intitulé Pensée française en exil. I Le message de Bernanos » dans La France libre, t. VI, n° 31, p. 22-28, repris dans Les Cahiers Bernanos, n° 6, janvier 1996, p. 59-68. Le journaliste et directeur du Monde des Livres Jean Birnbaum, dans le Monde, en décembre 2012, écrivait quant à lui Révolté par les crimes nazis, cet antisémite de culture rendra hommage à l’héroïsme des combattants du ghetto de Varsovie. » 22 Bothorel J., Georges Bernanos, le mal-pensant, Paris, Grasset, 1998, p. 319. 23 Bernanos G., Essais et écrits de combat, Paris, Gallimard, coll. La Pléiade », 1971, introduction de Michel Estève, p. 30. 24 Lorsqu’il entendit l’Appel du général de Gaulle à la radio brésilienne, Georges Bernanos fut extrêmement ému. Sa femme pleurait. C’est la seule fois où je l’ai vu aussi ému et bouleversé. Aussitôt, il a cherché un moyen de parler à la radio, de faire savoir sa position, d’écrire dans la presse », Bernanos Témoignage », Espoir, n° 113, décembre 1997, p. 47-53. 25 Bernanos G., Lettre aux Anglais, Rio de Janeiro, L’Arbre, Atlantica editora, 1942, p. 112. 26 Bothorel J., Georges Bernanos, le mal-pensant, op. cit., p. 32-33. 27 Arch. MAE, Londres, dossier Bernanos. 28 Voir la lettre de Georges Bernanos à Virgilio de Mello-Franco. Le général de Gaulle m’a câblé […] pour me demander de collaborer à un journal intitulé La Marseillaise », Bernanos G., Le Combat pour la liberté, Correspondance inédite, t. II, Paris, Plon, 1971, p. 459-460. Il y donna un article tous les mois à partir du 14 juin 1942 et ce jusqu’en décembre 1944. La Marseillaise, hebdomadaire de la France Libre, fut publié à partir de juin 1942 à Londres. Il était dirigé par François Quilici. 29 J’ai aimé le Brésil pour bien des raisons, mais d’abord et avant tout parce que j’étais né pour l’aimer. » 30 Carelli M., La rencontre de deux monde Caillois et Bernanos », Cahiers Georges Bernanos, n° 2, janvier 1992. 31 Soupault Ph., Profils perdus, Paris, Mercure de France, 1963, p. 77-78. 32 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Alger, Argentine 18GMII/1094, 18GMII/1292 et 18GMII/1294. 33 Carelli M., La rencontre de deux monde Caillois et Bernanos », art. cité. Plusieurs lettres de Roger Caillois à Georges Bernanos y figurent. Dans celle du 6 juin 1942, Roger Caillois dit à Georges Bernanos Je n’ai rien trouvé, cependant, de plus vrai, de plus juste que votre ouvrage » il s’agit de Lettre aux Anglais. Sur ce sujet, voir Gosselin-Noat M. éd., Bernanos et le Brésil, Lille, Roman 20-50, 2007, notamment Jurt J., Bernanos au Brésil et la France libre », p. 11-28. On mentionnera aussi les ouvrages de Sébastien Lapaque. 34 Felgine O., Roger Caillois, op. cit. 35 Il devait impérativement se marier, du fait des contraintes sociales de l’époque concernant les naissances hors mariage, auxquelles il avait été lui-même exposé du fait de la naissance illégitime de son propre père. 36 Le 3 septembre 1939, il comptait reprendre son poste au lycée de Beauvais mais ne savait pas s’il allait être mobilisé en Argentine. On ne fera pas partir les Français avant la destruction totale des sous-marins » écrivait-il à Yvette Billod collection Catherine Rizea-Caillois, inédit. En octobre 1939, selon la même source, le trafic des bateaux était dangereux et l’ambassade semblait vouloir qu’il demeure en Argentine. 37 Lettre à Yvette Billod, 13 octobre 1939 collection Catherine Rizea-Caillois, inédit. 38 Lettre à Yvette Billod, 21 octobre 1939 collection Catherine Rizea-Caillois, inédit. À rapprocher de la lettre de Roger Caillois à Jean Paulhan, 11 novembre 1939, dans Felgine O., Perez éd., Correspondance Jean Paulhan-Roger Caillois, 1934-1967, Paris, Gallimard, coll. Cahiers Jean Paulhan », t. VI, 1991, p. 122-123. 39 Ibid., p. 124-125. 40 Lettre à Yvette Billod collection Catherine Rizea-Caillois. À la mi-décembre, il expliquait qu’il avait été mis par erreur dans un régiment d’instruction à Angoulême ». Comme il ne s’était pas présenté, il fut considéré comme déserteur. Le 5 janvier 1940, il révélait qu’il devait rentrer en France pour rejoindre Angoulême le consul a reçu sur moi un ordre de route » et devait partir le 29. Il exprimait son peu de goût pour cela, du fait des ennuis militaires qui l’attendaient. Le 10 janvier, après avoir confié à l’ambassadeur Peyrouton qu’il préférerait rester, il se disait prêt à partir. Mais il avouait que s’il quittait l’Argentine, l’animeraient le regret de n’avoir pas épuisé l’Amérique, la peur de n’être là-bas libre ni matériellement ni intellectuellement [et un] sentiment plus difficile à définir, un peu celui qui dans La Montagne magique fait que les gens se trouvent bien au sanatorium et ne comprennent plus le pays plat ». 41 Lettre à Yvette Billod collection Catherine Rizea-Caillois, inédit. À partir de juillet 1940, il attendit la venue de sa future femme en Argentine. Il fut souvent sans nouvelles d’elle ni de ses parents. Il restait à l’ambassade exclusivement » pour qu’elle vienne plus facilement sans quoi je me serai déjà mis plus que par un coup de téléphone à la disposition des Anglais ». Il envisageait cependant encore de rentrer pour se marier mais, disait-il, s’il s’installe un régime philippéen, je ne m’en sens pas le courage et le goût ». 42 Felgine O., Roger Caillois, op. cit. 43 Médiathèque Valery Larbaud MVL, fonds Caillois, lettre d’Étiemble à Roger Caillois. 44 MVL, fonds Caillois, lettres de Raymond Aron à Roger Caillois. 45 Felgine O., Roger Caillois, op. cit. 46 Arch. MAE, Guerre 1939-1945, Alger CFLN, Argentine, 1292, rapport d’Henri Seyrig. 47 Ibid. 48 Paseyro R., Jules Supervielle, le forçat volontaire, op. cit., p. 193. 49 Soupault Ph., Profils perdus, op. cit. ; Mousli B., Philippe Soupault, Paris, Flammarion, 2010, p. 371. 50 Loyer E., Paris à New York. Intellectuels et artistes français en exil 1940-1947, Paris, Grasset, 2005, p. 99. 51 MVL, fonds Caillois, lettres de Claude Lévi-Strauss à Roger Caillois. 52 MVL, fonds Caillois, lettre d’Henri Seyrig à Roger Caillois, 17 août 1943 Je me suis remué de toutes parts, j’ai causé avec les gens de l’Ecole Libre, avec Ascoli, avec Peyre. De tout cela, rien n’est sorti. » 53 Rolland D., Vichy et la France libre au Mexique guerre, cultures et propagande pendant la Seconde Guerre Mondiale, Paris, L’Harmattan, 1999. 54 MVL, fonds Caillois, lettre d’Agustin Ruano Fournier à Roger Caillois, 7 octobre 1940 Je préfère que ce soit une conférence sur la position de la jeunesse en face du totalitarisme ou son rôle à l’heure actuelle » inédit. 55 MVL, fonds Caillois, lettre de Sara Rey-Alvarez à Roger Caillois, 7 novembre 1940. Ce professeur de philosophie lui écrit notamment Je garderai surtout un impérissable souvenir de celle que vous avez prononcée sous les auspices du Comité pro-Francia Libre, car elle a eu le pouvoir de raffermir en moi-même l’espoir dans le relèvement de la France éternelle sans laquelle notre monde occidental sombrerait bientôt dans l’inanition et les ténèbres spirituelles » inédit. 56 Provocateur, Roger Caillois affirma dans les entretiens de 1971 n’avoir jamais parlé espagnol à Buenos Aires. Voir Felgine O., Roger Caillois, op. cit., p. 211. En fait, sa fille Catherine se souvient qu’il parlait couramment espagnol mais avec un mauvais accent novembre 2012. Il écrivait à Yvette Billod, le 3 avril 1940 Pour l’espagnol, je suis aussi ignorant que vous de la grammaire, mais j’arrive à parler à force d’entendre parler. Au bout de quelques mois, cela va assez bien. Mais naturellement, j’aurais été beaucoup plus vite si je m’étais mis en même temps à apprendre la grammaire. Mais elle est tellement semblable à la grammaire latine qu’on a l’impression qu’on le sait, surtout pour les conjugaisons » collection Catherine Rizea-Caillois, inédit. Jules Supervielle, qui se voulait avant tout poète français, craignait, lui, selon son gendre, que l’usage quotidien [de la langue espagnole ne] gâte son français » Paseyro R., Jules Supervielle, le forçat volontaire, op. cit., p. 186 et confiait J’ai toujours délibérément fermé à l’espagnol mes portes secrètes, celles qui s’ouvrent sur la pensée, l’expression et, disons, l’âme. Si jamais il m’arrive de penser en espagnol, ce n’est que par courtes bouffées. » 57 Saint-John Perse, Correspondance avec Roger Caillois 1942-1975, textes réunis et présentés par Joëlle Gardes Tamine, Paris, Gallimard, 1996, p. 62. 58 Sapiro G., La guerre des écrivains, Paris, Fayard, 1999, p. 640. 59 D’où de sévères et peut-être jubilatoires réactions, notamment aux États-Unis, comme celle de William Phillips, citée par Loyer E., Paris à New York, op. cit., p. 366, à propos de Simone de Beauvoir, de passage dans le pays À certains égards, son ignorance de la littérature américaine reflétait le provincialisme et le chauvinisme des Français qui regardaient le reste du monde comme une colonie intellectuelle de la France. »
Lespremières notes de la Marseillaise qui retentissent à 11h15 ce samedi 19 mars sur la place du Monument aux Morts ont une sonorité particulière. Ces quelques notes de l’hymne national marquent le 60eme anniversaire de la commémoration du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, officiellement proclamé le 19 mars 1962. Comme chaque année, ce
La Marseillaise, évidemment. Seul Chant qui peut s’entreprendre spontanément par un chœur composé sans distinction d’âge, de sexe, de religion, de couleur ou de talent. Seul chant qui porte une équipe de football japonaise ou de rugby basque, autant qu’il n’est clamé en dernière liberté subversive à la face des bourreaux serviles d’un peloton d’exécution. Seul chant qui, des fossés de la Commune aux tranchées de Verdun, des fusillés de l’affiche rouge aux otages du Liban, fût l’ultime et insolent testament de ceux qui ne vivraient jamais à genoux. Seul chant que s’approprièrent d’égale manière les combattants de Diên Biên Phu, les uns pour appeler au courage de leurs aînés, les autres pour revendiquer à la face du Monde, le droit inaliénable d’un Peuple à la Liberté face à l’injustice des guerres coloniales. Terrible leçon que les troupes de Giap donnèrent à celles de M. Bigeard, et comme celui-ci a du mesurer la véritable ampleur de la défaite, lui qui moins de dix ans auparavant combattait l’occupant nazi au son des mêmes refrains, s’est-il souvenu que les hommes se battent pour un idéal et non par ordre ? La Marseillaise encore, car bouclier et glaive nécessaires aux principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1789 qui nous rappelle que la Liberté n’est ni une évidence, ni un acquis définitif, que celle-ci mérite et exige qu’on la défende, que la tolérance ne peut se confondre avec la lâcheté, et qu’il n’y a pas de droit sans courage. Une leçon et une mise en garde fondamentale pour tous droits de l’hommiste, un peu bobos qui croient naïvement que leur fauteuil est une citadelle imprenable, et l’injuste violence, une maladie lointaine, dont ils sont à jamais exonérés. Un avertissement aussi à ceux qui pensent que d’autres ont la charge de leur bien-être, car Marchons » est bien un impératif égalitaire collectif, auquel répond Qu’un sang impur abreuve nos sillons ». Ce sont nos sillons et nos sangs, nos sangs mêlés, et non pas celui d’une noblesse ou tout autre forme d’élite militaire prétorienne et parfois mercenaire, qui garantirait la propriété d’une caste foncière, financière ou boursière. C’est le sang de toute une société mélangée et multiculturelle. C’est l’Armée de Valmy, et non celle de Blackwater. La Marseillaise toujours, car chant des opprimés et chant de toutes les libertés, premier chant en cette Russie de 1917 qui rêvait de libertés, avant l’International et sa lutte des classes qui fit que d’autres damnés de la Terre prirent place dans les goulags ! La Marseillaise pour l’Humanité, sans exclusion, sans compromission sans exception. Il suffit de relire les paroles des deuxième et troisième strophes ; toute sa quintessence y est. Les fers longtemps préparés », ne sont-ils pas la métaphore de la culpabilité collective et de la condamnation sans jugement, deux abominations juridiques relevées par la Convention de Rome de 1950 ? L’antique esclavage », n’est-il pas le symbole parfait de la négation de tout progrès et des libertés individuelles d’expression, de conscience, de réunion, tels que reconnus dans notre propre Constitution, car l’esclave n’a ni projet ni avenir? Quant à Nos fronts sous le joug se ploieraient. De vils despotes deviendraient les maîtres de nos destinées ! », que dire de mieux et comment ne pas penser au droit individuel et collectif de choisir son avenir? Comment ne pas penser à la Syrie, aux revendications des Indignés, aux révolutions arabes ? Quant aux droits des femmes, tout est dit ! Ce sont nos compagnes », soit celles d’égal avec qui le pain est partagé cum panis, et non pas offert ou cédé qui obligerait celle-là à tendre la main à celui-ci. Les enfants ne sont pas plus oubliés, jeunes héros » qu’il faut protéger et éduquer, car eux aussi auront à se préoccuper demain de défendre la Liberté en une exigence jamais terminée. Et si c’est la Patrie qui conduit et soutient les bras vengeurs », si cette Patrie doit fournir les moyens de répondre à l’outrage fait à la Liberté, cette Patrie-Etat n’existe et n’a de légitimité que parce qu’elle est Terre de Liberté. C’est donc la Liberté qui est à la fois la source, le but et la limite de la force qui est appelée à son secours. Source, car c’est elle qui donne le droit à la défense et non pas l’agression principe repris depuis dans la Charte de l’ONU, qui combat avec ses défenseurs ». But, car c’est elle dont le triomphe et la gloire » sont espérés en ce compris pour les autres. Limite, car il s’impose d’épargner l’ennemi servilisé par un régime totalitaire qualifié de triste victime » qu’il faut aussi libérer le droit d’ingérence. Alors oui, j’aime la Marseillaise, autant celle chantée par Ch. De Gaulle, car il y a eu le 18 juin 1940 que celle chantée par un juif alcoolique rescapé des camps, le poing levé, seul, face à une dizaine de para. Mes Frères d’Arme se sont trompés ; ce soir-là, Gainsbourg était la Marseillaise de cœur et d’âme ! Et si vous doutez de la puissance de ce chant, souvenez-vous que notre premier ministre six fois démissionnaire, l’a entonné un jour de 21 juillet. Erreur », nous a-t-on priés de croire ! Je ne le pense pas, Y. Leterme annonçait clairement son point de vue quant à l’avenir des francophones, lui qui a traduit depuis longtemps la Brabançonne en Vlaamsleeuw. Alors, il me plait d’imaginer qu’un jour, lors d’un congrès, le Président Di Rupo, lui aussi, commence à chanter. Celle-là, on l’entendra de Liège à Marseille, de Bruxelles à Paris et de Moscou à Washington. La Marseillaise Version officielle actuelle 1er couplet Allons enfants de la Patrie, Le jour de gloire est arrivé ! Contre nous de la tyrannie, L’étendard sanglant est levé, bis Entendez-vous dans les campagnes Mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras Egorger vos fils, vos compagnes ! Refrain Aux armes, citoyens, Formez vos bataillons, Marchons, marchons ! Qu’un sang impur Abreuve nos sillons ! 2 ème couplet Que veut cette horde d’esclaves, De traîtres, de rois conjurés ? Pour qui ces ignobles entraves, Ces fers dès longtemps préparés ? bis Français, pour nous, ah ! quel outrage Quels transports il doit exciter ! C’est nous qu’on ose méditer De rendre à l’antique esclavage ! 3 ème couplet Quoi ! des cohortes étrangères Feraient la loi dans nos foyers ! Quoi ! ces phalanges mercenaires Terrasseraient nos fiers guerriers ! bis Grand Dieu ! par des mains enchaînées Nos fronts sous le joug se ploieraient De vils despotes deviendraient Les maîtres de nos destinées ! 4 ème couplet Tremblez, tyrans et vous perfides L’opprobre de tous les partis, Tremblez ! vos projets parricides Vont enfin recevoir leurs prix ! bis Tout est soldat pour vous combattre, S’ils tombent, nos jeunes héros, La terre en produit de nouveaux, Contre vous tout prets à se battre ! 5 ème couplet Français, en guerriers magnanimes, Portez ou retenez vos coups ! Epargnez ces tristes victimes, A regret s’armant contre nous. bis Mais ces despotes sanguinaires, Mais ces complices de Bouillé, Tous ces tigres qui, sans pitié, Déchirent le sein de leur mère ! 6 ème couplet Amour sacré de la Patrie, Conduis, soutiens nos bras vengeurs Liberté, Liberté chérie, Combats avec tes défenseurs ! bis Sous nos drapeaux que la victoire Accoure à tes mâles accents, Que tes ennemis expirants Voient ton triomphe et notre gloire ! 7 ème couplet Nous entrerons dans la carrière Quand nos aînés n’y seront plus, Nous y trouverons leur poussière, Et la trace de leurs vertus bis, Bien moins jaloux de leur survivre, Que de partager leur cercueil, Nous aurons le sublime orgueil, De les venger ou de les suivre NB le septième couplet, dont l’auteur reste à ce jour inconnu, a été ajouté en 1792. Yves Demanet Avocat Médecinset responsables politiques se sont relayés dimanche pour appeler les Français à respecter - Journal Chrétien Rechercher sur

A peine rentré en terres angloises, comme si la France n'était plus sûre d'elle-même, ce que l'on peut comprendre en mon absence!, voilà que l'Homme-qui-incarne-la-fourberie essaye de lancer un débat sur l'Identité déjà exposé les raisons pour lesquelles j'estime que l'on peut être fier d'être Français. L'occasion m'est aujourd'hui donnée d'affiner mon point de France actuelle ne me donne que peu de raisons d'être fier. Je ne brandis pas mon drapeau, pas plus que la Marseillaise ou autre symbole de la République aux yeux de mes collègues anglais ou américains. Non pas parce qu'un quelconque fond francophobe m'empêcherait de le faire au contraire, cela m'y inciterait de façon assez perverse mais parce que je ne suis pas fier de ce qu'est devenue la suis fier de ce qu'elle a représenté au cours de son histoire, je suis fier qu'elle ait accueilli ma famille, qu'elle lui ait donné la chance d'avoir une meilleure vie, d'échapper à la dictature et à la pauvreté. Je suis fier qu'elle ait incarné pendant si longtemps la Liberté, l'Egalité et la suis fier des valeurs de la République, des Droits de l'Homme que nous avons si longtemps représentés, fier que la France se soit de tous temps érigé en contre-modèle de l'ordre ce titre, je suis fier d'être cette France d'aujourd'hui, je ne la reconnais plusRecroquevillée sur elle-même, de terre d'accueil, elle est devenue hostile et inhumaine dans le traitement des que mes parents sont arrivés illégalement en France...De solidarité et fraternité, les Français sont devenus aigris, apeurés et donc égoïstes par nécessité, par instinct de survie. L'indiscipline en devient d'autant plus débat, d'engagement, de passion, les Français sont devenus de simples râleurs, incapables d' brillants intellectuels, nous disposons désormais de médiocres penseurs qui cèdent plus souvent le pas à l'appel médiatique qu'à une réflexion mesurée. Finkielkraut et BHL, si vous m'entendez...Politiquement, je suis fatigué que malgré l'urgence, on continue encore à ne voir que ce qui nous divise plus que ce qui nous le dis et le répète, les "démocrates" représentent certainement une large majorité de la population française. Or, le jeu politicien, les intérêts personnels, les querelles de chapelle, les iznogouds, les médiocres contribuent chaque jour à empêcher le dialogue entre une majorité du PS, une majorité de Verts, le MoDem, et les autres Parce qu'il faut respecter les aura l'air fin avec nos étiquettes périmées lorsqu'il ne restera plus rien des valeurs républicaines à ce gouvernement actuellement en place, il est à mes yeux le pire que la Ve République ait connu et pourtant, ce n'est pas comme si sous Mitterrand ou Chirac nous avions des modèles de vertu et d' même s'il n'est plus soutenu par la majorité silencieuse, une minorité suffisamment active le maintient au pouvoir. Une minorité qui dicte sa loi à la majorité...Quand on voit que le sarkozisme démantèle au fur et à mesure tout ce que la France est, appeler à un débat sur l'Identité Nationale relève de la moquerie !C'est un peu comme si Oussama Ben Laden vous invitait à réfléchir sur ce qu'est être américain de nos jours...

Ledrapeau tricolore, emblème de la République française Le drapeau tricolore a vu le jour sous la révolution : le blanc était la couleur du roi, le bleu et le rouge, les couleurs de la ville de Paris. Ce sont les constitutions de 1946 et de 1958 qui ont fait du drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge, l'emblème national de la République
TÉMOIGNAGE - Peu après l'annonce de Claude Guéant d'un durcissement des critères d'attribution de la nationalité, a rencontré une jeune femme devenue française en 2008. Dossiers administratifs, rendez-vous à la préfecture, et changement de prénom, elle évoque ses trois années de juillet, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a annoncé un durcissement des conditions d'accès à la nationalité française pour les étrangers. Les préfets doivent désormais s'assurer que le postulant adhère complètement à notre style de vie, qu'il a bien intégré nos principes républicains les plus fondamentaux, et qu'il maîtrise le français.» Le ministère souhaite ainsi que les postulants à la nationalité française aient un niveau qui soit celui que l'on maîtrise au collège», et que les préfets soient plus vigilants, plus exigeants, sur les critères de l'assimilation ... pour entrer dans la nationalité».Comment se passait jusqu'à présent la procédure pour devenir français ? Quelles sont les différentes étapes à valider pour les postulants ? a rencontré Elena*, 30 ans, qui a obtenu sa nationalité française en 2008 après près de trois années de procédure administrative. La jeune femme, qui travaille dans le milieu de la publicité et de la communication, a bien voulu témoigner de son française pour mon métierJe n'ai pas demandé la nationalité française par patriotisme. Je ne me sens pas liée à un pays en particulier, et j'aurais pu continuer de vivre en France, comme je le fais avec ma famille depuis 1991, en renouvelant ma carte de séjour chaque année. Si j'ai demandé à être Française, c'est pour pouvoir pleinement exercer mon travail de réalisatrice indépendante m'amène à devoir faire de nombreux tournages à l'étranger. Mais combien de fois ai-je dû renoncer à un contrat pour des problèmes de papiers? Pour les États-Unis, les Français n'ont pas besoin de visa. Moi par contre, avec ma nationalité africaine, il faut que je fasse des démarches auprès de l'ambassade américaine. Et c'est trop long pour que je puisse honorer un contrat de dernière cas de figure s'est répété de nombreuses fois, mettant en difficulté ma carrière. Même pour une escale technique, il me faut un visa. Cette situation commençait à me fatiguer, tout comme mon énorme dossier à refaire tous les ans pour ma carte de séjour. Puisque je vivais en France depuis l'âge de 10 ans, que j'y avais un métier, un compagnon, et que je n'avais aucune raison ni intention de retourner dans mon pays natal, j'ai décidé de demander fin 2005 la nationalité française.Il va falloir rentrer chez vous»J'avais déjà eu affaire à l'administration préfectorale en 2003, à la fin de mes études. Si les étrangers ont facilement des papiers lorsqu'ils sont mineurs ou étudiants, il leur faut impérativement un visa spécial pour travailler sur le territoire dans laquelle je faisais alors mon stage de fin d'études voulait m'embaucher. Ravie sur le coup, j'ai découvert par la suite les démarches pour obtenir un visa travailleur mon entreprise devait verser pas moins de 3000 euros de frais, et justifier pourquoi elle m'embaucherait moi plutôt qu'un Français. Je me suis dit c'est foutu, ils ne paieront jamais pour me garder». À ma grande surprise, mon patron a signé le chèque couperet est tombé quelques semaines plus tard. Mademoiselle, des milliers de Français voudraient votre travail. Vous n'aurez pas votre visa.» Dépitée, j'ai fait la queue plusieurs heures à la préfecture de Nanterre pour connaître les autres alternatives afin de garder mon emploi. La personne du guichet m'a répondu avec un sourire narquois que je ne suis pas prête d'oublier Eh bien, il va falloir rentrer chez vous !» J'étais estomaquée. Toutes mes attaches sont en France. L'Afrique, c'est voyage en territoire inconnu».Je ne voulais plus avoir affaire à la préfecture de Nanterre. Heureusement, des amis m'ont orienté vers la préfecture de Paris, connue pour être plus humaine» avec les étrangers. Mes parents possèdent un appartement dans la capitale, et j'ai donc prétendu y vivre pour pouvoir faire mes démarches. Là bas, on m'a parlé du regroupement familial, chose qui n'avait jamais été évoquée à Nanterre. Il me permettait d'avoir facilement un titre de séjour à renouveller chaque temps que les démarches aboutissent, j'ai néanmoins dû accepter d'être payée 500 euros par mois par mon entreprise, et d'être déclarée comme stagiaire. Mon visa d'étudiante était toujours valable, mais il ne permettait pas de travailler avec un salaire dépassant un demi-Smic. Avec cette astuce, l'administration me considérait toujours comme étudiante, et ne pouvait pas m'expulser. Cette situation a duré six de bonnes vies et moeurs à la préfectureRetour en 2005. Je dépose à la préfecture de Paris un dossier de naturalisation. J'y sors toute ma vie. Acte de naissance des parents, livret de famille, impôts, certificats de travail, factures EDF de tous les logements que j'ai occupé avec ma famille, certificat de la banque comme quoi le compte tourne bien ... Il faut absolument prouver que sa vie est en France. Et gare s'il manque une pièce !L'administration met environ six mois avant d'envoyer un courrier indiquant si le dossier est valable ou non. S'il manque un seul document, il faut tout recommencer ... et repartir pour une attente de six mois. J'avais pris mon temps pour rendre un dossier impeccable, en classant les papiers dans l'ordre avec une jolie étiquette de couleur pour les impôts, EDF ... Mon dossier était tellement beau, ils ne pouvaient que l'accepter ! riresPendant ces six mois d'attente, on n'a absolument aucune nouvelle de son dossier. À l'automne 2006, j'ai fini par recevoir la lettre validant mon dossier, avec un numéro associé. Mais si tu appelles pour savoir où en est la procédure, on te répond c'est sur la pile». Tu deviens fou ! riresLa préfecture finit par me donner rendez-vous pour une étude de bonnes vies et moeurs». Les agents font une enquête sur les aspirants français, pour vérifier s'ils n'ont pas été condamnés dans le passé, et qu'ils sont de bons citoyens». Personnellement, j'ai passé mon entretien dans une cellule au sous-sol de l'établissement par manque de place. Plutôt cocasse ! On m'a posé mille questions sur ma vie, par exemple si je faisais partie d'associations de quartier. À la fin, les agents me lancent rendez-vous dans six mois.» Nous sommes fin Elena à HélèneL'administration me relance courant 2007 pour un petit souci» dans mon dossier. Si je veux devenir française, je ne peux plus m'appeler Elena. C'est un prénom d'origine russe, ça ne passera pas», m'explique-t-on au téléphone. J'avoue ne pas comprendre, puisque mes deux autres prénoms, typiquement africains, sont acceptés sans je suis tellement fatiguée des démarches, j'en ai tellement assez de rater des contrats professionnels à l'étranger... Je vois mes collègues partir faire des tournages au Brésil, aux États-Unis. J'obtempère et signe des documents pour changer de prénom. Officiellement, je m'appelle désormais Hélène. Si je veux redevenir Elena, je dois me lancer dans une nouvelle procédure de deux ans. Pas la force, pas l'envie. Va pour vais devoir attendre une année supplémentaire avant d'obtenir un passeport français. Entre temps, ma naturalisation est parue par décret au Journal officiel. J'ai pour instruction de traverser tout Paris pour acheter cette publication, et de faire le chemin en sens inverse pour montrer le document à la préfecture. À un moment, tu ne cherches même plus à comprendre la logique de l'administration. De toute façon quand tu demandes, on te répond on ne sait pas, c'est comme ça».Cérémonie officielle à la préfectureEn juillet 2008, près de trois ans après le dépot de mon dossier, je me retrouve au milieu d'une trentaine de personnes à la préfecture de Paris pour ma cérémonie d'accueil dans la citoyenneté française». Ça y est, je vais être Française. Quasiment tous sont venus en famille, sauf moi. Le vilain petit canard de la cérémonie rires.Je ne m'attendais pas du tout à une réception de ce genre. Une remise de diplôme à l'américaine ! On t'appelle à l'estrade pour recevoir tes documents officiels, tu poses devant le buste de Marianne, tout le monde applaudit... Ça a un côté très grandiloquent, comme si c'était ton nous fait visionner une vidéo d'éducation civique vieillotte sur les droits et les devoirs des Français. Puis nous devons chanter la Marseillaise. Sauf que personne ne nous a jamais expliqué l'origine et le sens de ce chant. Pour moi ça n'a pas de sens, tout comme la cérémonie. J'ai l'impression que c'est un truc fait pour les journalistes, histoire de dire regardez comme on fait ça bien».Je ne dis pas que la cérémonie est mauvaise et qu'elle ne devrait pas exister, mais elle m'a laissé une impression de malaise. Comme si on cherchait à nous dire maintenant que vous êtes de l'autre côté de la barrière, il va falloir bien se comporter et ne pas brûler des poubelles en sortant». Mais pour moi, il n'y a pas de bons citoyens français». Il y a de bons citoyens tout j'ai enfin mon décret de naturalisation. Avec lui, je peux obtenir des papiers d'identité français. Je me suis précipitée à la mairie pour avoir un passeport tricolore. Avec Hélène» en prénom ma naturalisation, j'ai pu voyager dans le monde entier sans obstacles, et faire tous les projets professionnels qui me tenaient à coeur. J'en suis vraiment reconnaissante, même si le chemin a été long».* le prénom a été modifiéCe qui a changé depuis 2008Depuis qu'Elena est devenue française, le gouvernement a renforcé les exigences pour obtenir le décret de naturalisation. Les critères requis portent essentiellement sur la maîtrise du français et la connaissance de la culture et des valeurs du loi du 16 juin 2011 stipule ainsi que nul ne peut être naturalisé s'il ne justifie de son assimilation à la communauté française, notamment par une connaissance suffisante, selon sa condition, de la langue, de l'histoire, de la culture et de la société françaises dont le niveau et les modalités d'évaluation sont fixés par décret en Conseil d'Etat». L'aspirant français doit également connaître les droits et devoirs conférés par la nationalité» et adhérer aux principes et valeurs essentiels de la République».Pour entamer ses démarches, la personne étrangère doit justifier de cinq années de présence en France. Ce délai est réduit à deux anspour les personnes ayant accompli deux années d'études en France, celui qui a rendu ou peut rendre par sa capacité et ses talents des services importants à la France», et les étrangers présentant un parcours exceptionnel d'intégration» dans les domaines civique, scientifique, économique, culturel ou sportif.» Ce délai est supprimé pour les personnes ayant servi dans l'armée française, ou étant ressortissante d'un pays dont la langue officielle est le français.
Nombreusessont les œuvres sur l’histoire de la Résistance française lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais des pans entiers de la Résistance méritent plus de visibilité et de recherches historiques, qu’ils concernent la métropole ou l’outre-mer. Deux hommes, Xavier Fréquant et Yassir Guelzim, n’ont pas voulu laisser les exploits des Saint-pierre-et
Qui a écrit la Marseillaise quand et pourquoi ? Claude Joseph Rouget de Lisle Claude Joseph Rouget de Lisle, capitaine du génie en garnison à Strasbourg, écrit à la demande de Frédéric de Dietrich, maire de la ville, le Chant de guerre pour l’armée du Rhin, le 25 avril 1792, peu après la déclaration de guerre de la France révolutionnaire au Roi de Bohême et de Hongrie. Pourquoi on l’appelle la Marseillaise ? En juillet de la même année, des troupes venues de Marseille entrent dans Paris, et chantent à pleine voix le Chant de guerre pour l’armée du Rhin. Les Parisiens n’en connaissent pas le nom, mais savent qui le chantent des Marseillais . La Marseillaise était baptisée, et deviendra hymne national le 14 juillet 1795. Quels sont les vrais paroles de la Marseillaise ? Couplet souvent seul retenu aujourd’hui après le premier Amour sacré de la Patrie Conduis, soutiens nos bras vengeurs Liberté, Liberté chérie, Combats avec tes défenseurs ! bis Sous nos drapeaux, que la victoire Accoure à tes mâles accents, Que tes ennemis expirants Voient ton triomphe et notre gloire ! Pourquoi la Marseillaise a été interdite ? Ils chantent ce chant de marche lorsqu’ils entrent dans Paris le 30 juillet. La foule est enthousiaste et le baptise alors Le Chant des Marseillais puis La Marseillaise . Un 7e couplet le couplet aux enfants» est alors ajouté, un 8e couplet, jugé trop religieux, est supprimé en 1792 par le ministre de la Guerre. Où a été écrite la Marseillaise ? Dans la nuit du 25 au 26 avril 1792, à la suite de la déclaration de guerre du roi d’Autriche, il composa chez le maire de Strasbourg, dénommé Dietrich, un morceau qu’il intitula Chant de guerre pour l’armée du Rhin ». Quel est l’autre nom de la Marseillaise ? Elle porte initialement différents noms , tous éphémères Chant de guerre pour l’armée du Rhin ; Chant de marche des volontaires de l’armée du Rhin. Pourquoi l’hymne national Français Porte-t-il ce titre ? Toutes les armées révolutionnaires se mettent donc à chanter ce chant de guerre. Et en particulier des troupes venues de Marseille pour renforcer les unités locales, qui chantent avec encore plus d’enthousiasme en arrivant à Paris. C’est donc grâce à ces soldats Marseillais qu’ on a donné ce nom à ce chant. Comment s’appelle la Marseillaise au moment de sa création ? Comment s’appelait la Marseillaise au moment de sa création par Rouget de Lisle ? Le Chant de guerre pour l’armée du Rhin. Quelle est la différence entre un hymne et une hymne ? Il peut être féminin Hymne est féminin lorsqu’il désigne un chant solennel qui fait partie de l’office ou accompagne certaines processions dans l’Église latine et les Églises d’Orient. Les hymnes sont des chants ou des poèmes composés en l’honneur de Dieu, de la Vierge Marie ou de Saints. Qui est le sang impur de la Marseillaise ? Et les sillons sont des tranchées creusées un peu partout dans la campagne et les champs, lors des sanglantes batailles. Ainsi, Qu un sang impur abreuve nos sillons » signifie donc que c’ est notre Sang impur » à NOUS, le peuple, qui nourrira nos terres. Qui sont les despotes sanguinaires dans la Marseillaise ? Les ennemis véritables des citoyens libres sont les despotes sanguinaires ». Ce ne sont pas leurs soldats, qui ne sont eux-mêmes que de tristes victimes » de la barbarie de leurs maîtres. La Marseillaise » prescrit donc de venger les morts avec détermination, mais aussi avec discernement. Comment sont appelés les combattants Français dans la Marseillaise ? Mais sachez qu’entre 1914 et 1918, personne n’appelait ces soldats les Poilus’. Eux-mêmes se surnommaient les hommes’. Un poilu’, à l’époque, et même bien avant, désignait un homme courageux. Molière, dans Les précieuses ridicules, utilise l’expression être un brave à trois poils’.
Ence sens, les Alsaciens combattants dans l'armée allemande entre 1914 et 1918 se sont présentés comme des « malgré-nous » bien que l'expression soit surtout utilisée après la Seconde Guerre mondiale. Mais dès les années 1920, des associations d'anciens combattants alsaciens et lorrains de la Grande Guerre employèrent cette formule pour mettre en avant
Dictionnaire Collaboratif Français Définition ! angus n. Race bovine britannique également appelée Aberdeen-Angus institution contractuelle n. appelée aussi donation de biens à venir, elle est un contrat par lequel une personne, appelée instituant, promet à une autre, dénommée institué, de lui laisser à sa mort tout ou partie de sa succession [Leg.] ! tercio n. 1 - Tauromachie Une des trois phases composant une lidia combat 2 - Militaire Dans l’armée espagnole, ancienne unité militaire, également appelée carré espagnol composée de plusieurs bataillons de combat 3 - Militaire Légion étrangère espagnole. ! recluse n. espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Sicariidae. Elle est appelée recluse brune » ou comme d'autres Loxosceles araignée violoniste . base monétaire n. somme des pièces et billets en circulation et des réserves bancaires, aussi appelée monnaie à haute puissance ou monnaie centrale. [Bus.] assurance décès n. assurance qui garantit aux ayants-droit de l'assuré qui décède le paiement d'une somme appelée capital-décès. [Leg.] ! coraliculture, coralliculture n. appelée aussi aquaculture du corail, élevage du corail ou jardinage de corail, est la culture de coraux à des fins commerciales ou dans le but de restaurer des récifs coralliens par réimplantation dans le milieu naturel. Pour ajouter des entrées à votre liste de vocabulaire, vous devez rejoindre la communauté Reverso. C’est simple et rapide

Dansl’une d’elles datant de 2008, on apprend que le Président des anciens combattants de Cassis a eu entre les mains le compte-rendu d’opérations du 17e Tabor (régiment) marocain (qui faisait partie du 3e Groupement de Tabors Marocains [GTM] commandé par le colonel Jacques Masset du Biest et chargé de nettoyer les abords de La Ciotat et de

Annuaire Mairie / Provence-Alpes-Côte d'Azur / Bouches-du-Rhône / Métropole d'Aix-Marseille-Provence / MarseilleMarseille est une ville française située dans le département des Bouches-du-Rhône et la région de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Marseillais et les commune du littoral méditerranéen s'étend sur 240,6 km² et compte 870 731 habitants depuis le dernier recensement de la population. Avec une densité de 3 618,7 habitants par km², Marseille a connu une nette hausse de 12,3% de sa population par rapport à par les communes de Plan-de-Cuques, Septèmes-les-Vallons et La Penne-sur-Huveaune, Marseille est située à 16 km au nord-ouest d'Aubagne. Située à 7 mètres d'altitude, la Rivière l'Huveaune, le Ruisseau des Aygalades, le Ruisseau de Feraud sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune de maire de Marseille se nomme Monsieur Benoît Payan mandat 2020-2026.La commune de Marseille fait partie de la Métropole d' est une commune du parc national des ville est jumelée avec 18 autres villes dans le monde qui implique la municipalité dans le domaine toutes vos démarches administratives, vous pouvez vous rendre à l'hôtel de ville de Marseille situé Place Daviel aux horaires d'ouverture indiqués sur cette page. Vous pouvez aussi contacter la mairie par téléphone ou par courrier électronique en utilisant l'adresse e-mail de la mairie indiquée administrativesLa mairie de Marseille Adresse postale de la mairie Place Daviel 13000 MARSEILLE Horaires d'ouverture de la mairie Du Lundi au Vendredi 0830 à 1145 - 1245 à 1645Vous pouvez téléphoner à la mairie de Marseille aux horaires d'ouverture indiqués ci-dessus Téléphone 04 91 55 11 11International +33 4 91 55 11 11 Fax 04 91 55 10 60International +33 4 91 55 10 60Courriel [email protected] Site officiel de Marseille non disponibleDémarches en mairie de MarseillePour toutes vos démarches administratives à la mairie de Marseille, que ce soit pour la délivrance d'un acte de naissance, de mariage, de décès ou autres actes d'état civil, mais aussi pour une déclaration de naissance ou une demande en rapport à votre livret de famille, n'hésitez pas à consulter notre section ci-dessous regroupant toutes les démarches en mairie dont vous aurez besoin. Vous y trouverez aussi des informations sur la délivrance d'une carte d'identité ou d'une carte électorale ainsi que tout ce qui touche à l'urbanisme, comme par exemple comment déposer vos permis de construire, d'aménager ou de démolir ou encore vos déclarations de à Marseille Démarches à la préfecture des Bouches-du-RhônePour toutes vos démarches à la préfecture des Bouches-du-Rhône, que ça soit concernant la délivrance d'un titre de séjour, d'un permis de conduire, l'obtention d'une carte grise, de la vignette CRIT'Air ou d'un certificat de non gage, vous trouverez l'ensemble des informations ci-dessous Autres démarches Acquisition et détention d'armes Permis et immatriculation de bateau Création, modification d'associations Entreprises et démarches professionnellesPréfecture des Bouches-du-Rhône Démarches en ligneDésormais, les accès aux démarches via Internet sont de plus en plus nombreux, ce qui facilite grandement les formalités administratives. Vous pouvez désormais payer ou contester les amendes par radars, demander un extrait de casier judiciaire mais aussi déclarer vos revenus et consulter votre dossier fiscal ou consulter des remboursements de la sécurité sociale ou encore demander une carte européenne d'assurance maladie. Vous trouverez sur la section suivante toutes les informations et les liens afin de réaliser ces d'adresse à MarseilleVous déménagez ou faites construire sur la commune de Marseille et souhaitez connaître les démarches à effectuer pour vous raccorder aux différents réseaux présents télécom, Internet, eau, gaz, électricité etc. ?Vous trouverez ci-dessous les informations dont vous avez besoin pour réaliser sereinement votre changement d'adresse mais également un éventail des services présents aux alentours, comme les écoles, les crèches, les haltes garderies, les bureaux de Poste, les déchetteries d'adresse à MarseilleOrganismes à prévenir et courier postalPièces à modifier carte d'électeur, certificat d'immatriculation pour vos enfants écoles, crèches, haltes-garderies, assistantes maternelles et taxe d'habitation à MarseilleTélécommunications ADSL, fibre et mobileOffres Internet disponibles à MarseilleTests de débit et éligibilité de votre ligne téléphoniqueCouverture ADSL et mobile 3G/4G à MarseillePromotions et conseilsRaccordement électricité, gaz et eau à MarseilleOffres et promotions disponibles à MarseilleSouscription et résiliation de vos contratsDémarches d'accès à l'eau potable à effectuerContacts utiles à MarseilleDéménagement par un professionnelConseils pour simplifier votre déménagementMeilleurs tarifs de déménageurs sur le marchéDéménagement à Marseille Service public et administrationSocial et santéCAF MarseilleCAF de Marseille 2e arrondissement à 900 mCAF de Marseille 5e arrondissement OranCAF de Marseille 5e arrondissement BerceauCAF de Marseille 8e arrondissemnet à kmCPAM MarseilleCPAM de Marseille - Jules moulet à kmCPAM de Marseille - Kléber à kmCPAM de Marseille - Cantini Saint-GiniezCPAM de Marseille - Le Camas Saint-PierreSécurité sociale et retraite Impôts, justice et sécurité EntreprenariatLa villeLa population et les habitants de MarseilleAvec une densité de population de 3 618,7 hab/km², la commune de Marseille dont la population totale est de 870 731 habitants Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, recensement de 2019 pour une population municipale de 850 726 compte une proportion de 46% d'hommes pour 54% de habitants de Marseille, ou gentilé, sont appelés les Marseillais et les sur la ville de MarseilleAlors que la population, la superficie et la densité d'une commune donnée sont des informations cruciales pour appréhender le territoire, il peut parfois s'avérer nécessaire d'avoir une vision plus globale. Dans ce but, un classement sur chacun de ces trois critères a été effectué qui détermine le rang de la commune de Marseille pour différents échelons administratifs allant de l'arrondissement au territoire le classement 2020 de la commune en fonction de sa population et superficie SubdivisionHabitantsSuperficieDensitéFrance2e 28e 227e -7Provence-Alpes-Côte d'Azur1er 3e 7e Bouches-du-Rhône1er 3e 1er Arrondissement de Marseille1er 1er 1er Statistique sur Marseille Villes jumelles avec MarseilleCadre légal à la mise en place d'échanges socio-culturels entre deux communes situées ou non dans le même pays, le partenariat officiel que constitue le jumelage concerne un grand nombre de communes qui sont souvent jumelées avec plusieurs est jumelée avec les 18 villes listées ci-dessous. Liens vers les différentes villes étrangères jumelées avec Marseille Glasgow N'Djaména Tirana Gdańsk Salvador Tunis Marrakech Odessa Dakar Hambourg Kōbe Gênes Haïfa Le Pirée Copenhague Abidjan Shanghai AnversLes labels décernés à MarseillePhotos et cartes postales de MarseilleVie politiqueLe conseil municipal Les élusLe maire de Marseille se nomme Monsieur Benoît Payan pour un mandat de 6 ans 2020-2026. Agé de 44 ans, Benoît Payan a pour profession Cadres de la fonction conseil municipal de Marseille est constitué d'un maire, 100 adjoints et conseillers municipaux 48 hommes et 53 femmes. Voici la liste de l'équipe municipale de Marseille ci-dessous classée par ordre alphabétique élue aux dernières élections municipales M. Franck ALLISIOM. Patrick AMICOMme Hayat ATIAMme Mireille BALLETTIMme Marion BAREILLEM. Sébastien BARLESMme Marie BATOUXMme Farida BENAOUDAM. Pierre BENARROCHEM. Sami BENFERSMme Nassera BENMARNIAMme Rebecca BERNARDIMme Sabine BERNASCONIMme Eléonore BEZMme Solange BIAGGIMme Aurélie BIANCARELLI-LOPESM. Christian BOSQMme Doudja BOUKRINEMme Nadia BOULAINSEURMme Valérie BOYERMme Véronique BRAMBILLAMme Aurore BRUNAMme Sophie CAMARDMme Isabelle CAMPAGNOLA SAVONM. Joël CANICAVEMme Laure-Agnès CARADECMme Sylvie CARREGAM. Roland CAZZOLAMme Marie-José CERMOLACCEMme Mathide CHABOCHEM. Théo CHALLANDE NEVORETMme Catherine CHANTELOTMme Emmanuelle CHARAFEM. Jean-Pierre COCHETM. Jean-Marc COPPOLAMme Sandrine D'ANGIOMme Anne-Marie D'ESTIENNE D'ORVESMme Nouriati DJAMBAÉM. Arnaud DROUOTM. Cédric DUDIEUZEREM. Didier EL RHARBAYEM. Hattab FADHLAMme Aurelie FALEKMme Olivia FORTINMme Lydia FRENTZELMme Josette FURACEM. David GALTIERM. Pierre-Marie GANOZZIM. Alain GARGANIMme Audrey GARINOMme Audrey GATIANMme Samia GHALIM. Bruno GILLESMme Sophie GRECHMme Aïcha GUEDJALIMme Sophie GUERARDM. Ahmed HEDDADIM. Christophe HUGONM. Pierre HUGUETM. Sébastien JIBRAYELMme Christine JUSTEM. Pierre LAGETMme Isabelle LAUSSINEMme Gisèle LELOUISM. Laurent LHARDITMme Laurence LUCCIONIMme Camelia MAKHLOUFIM. Bernard MARANDATMme Zoubida MEGUENNIM. Hervé MENCHONM. Eric MERYM. Yves MORAINEMme Lisette NARDUCCIM. Yannick OHANESSIANM. Didier PARAKIANMme Marguerite PASQUINIM. Benoît PAYANM. Fabien PEREZMme Catherine PILAMme Perrine PRIGENTMme Marine PUSTORINOM. Hedi RAMDANEM. Julien RAVIERM. Stéphane RAVIERM. Didier RÉAULTM. Pierre ROBINMme Sophie ROQUESM. Denis ROSSIM. Lionel ROYER-PERREAUTM. Julien RUASMme Michèle RUBIROLAM. Jean-Yves SAYAGM. Arezki SELLOUMMme Aïcha SIFM. Sylvain SOUVESTREM. Daniel SPERLINGM. Didier TANIM. Guy TEISSIERMme Nathalie TESSIERM. Jean-Michel TURCMme Martine VASSAL Rémunération des élus de Marseille Attention, le tableau ci-dessous est un tableau estimatif avec des montants bruts maximum. Le conseil municipal de la commune de Marseille fixe le montant librement suivant un tableau estimatif des rémunérations versées aux ne connaissons pas exactement le nombre d'adjoints sur la commune de Marseille, nous appliquons la règle légale de 30 %, au maximum, de l'effectif du conseil municipal. Rémunération unitaireRémunération totaleFonctionNombreMensuelle MoisAnnuelle AnMensuelle MoisAnnuelle AnMaire15 639,63 €67 675,56 €5 639,63 €67 675,56 €Adjoint302 819,82 €33 837,84 €84 594,60 €1 015 135,20 €Conseiller100233,36 €2 800,32 €23 336,00 €280 032,00 €Total1318 692,81 €104 313,72 €113 570,23 €1 362 842,76 €Montant exprimé en valeurs sont données à titre maires de MarseillePériodesMairesDepuis le 16 décembre 2020M. Benoît PAYANDe mars 2020 au 16 décembre 2020Mme Michèle RUBIROLADu 25 juin 1995 à mars 2020M. Jean-Claude GAUDINDu 17 mai 1986 au 25 juin 1995M. Robert VIGOUROUXDu 7 mai 1986 au 17 mai 1986M. Jean-Victor CORDONNIERDu 9 mai 1953 au 7 mai 1986M. Gaston DEFFERREDu 27 octobre 1947 au 9 mai 1953M. Michel CARLINIDu 1 novembre 1946 au 22 décembre 1946M. Marcel RENAULTDu 28 janvier 1946 au 27 octobre 1947M. Jean CRISTOFOLDu 30 août 1944 au 27 novembre 1945M. Gaston DEFFERRE...Anciens maires de Marseille Députés représentants la communePour les élections législatives françaises qui permet d'élire les députés représentant le peuple à l'Assemblée nationale, la France est découpé en circonscription législative. La commune de Marseille est découpé en 5 circonscriptions, voici la liste des circonscriptions avec le député circonscription des Bouches-du-Rhône Madame Alexandra circonscription des Bouches-du-Rhône Monsieur Jean-Luc circonscription des Bouches-du-Rhône Madame Cathy circonscription des Bouches-du-Rhône Monsieur Guy circonscription des Bouches-du-Rhône Monsieur Saïd et résultats d'électionsPour pouvoir voter à Marseille, veuillez demander votre carte électorale, ou carte d'électeur, et ainsi vous aurez la possibilité de voter au bureau de vote de carte d'électeur n'est pas forcément indispensable pour voter. En effet, en cas d'oubli, de perte ou de vol, il suffit de présenter un justificatif d'identité au bureau de vote pour participer au scrutin. Il faut cependant vérifier au préalable que l'on est bien inscrit sur la liste électorale de sa commune ou de son voici la liste des élections qui se sont déroulées sur la commune Présidentielles 2022Présidentielles 2017Présidentielles 2012 Abs. 20,89 % +4,38Présidentielles 2007 Abs. 16,51 % -4,77Présidentielles 2002 Abs. 21,28 %Législatives 2022Législatives 2017Législatives 2012 Abs. 47,42 %Européennes 2019Européennes 2014 Abs. 62,05 % -1,92Européennes 2009 Abs. 63,97 % -0,49Européennes 2004 Abs. 64,46 %Régionales 2021Régionales 2015 Abs. 46,60 %Régionales 2010 Abs. 58,19 % +17,84Régionales 2004 Abs. 40,35 %Départementales 2021Départementales 2015 Abs. 57,52 %Municipales 2020Municipales 2014 Abs. 42,72 % +0,46Municipales 2008 Abs. 42,26 %Comptes de la commune de MarseilleTous les comptes publics de la commune de Marseille sont disponibles Chiffres clés, frais de fonctionnement, investissement sur la commune, fiscalité, autofinancement, endettement de la à MarseilleEn matière d'immobilier locatif, il a été mis en place la Loi Pinel anciennement Duflot, elle permet aux investisseurs d'acquérir un bien immobilier locatif avec un taux de défiscalisation qui peut monter jusqu'à 21%.Marseille est classée en zone A et est donc éligible à la loi impôts locaux à MarseilleDue par les propriétaires et les usufruitiers, la taxe foncière qui doit être acquittée annuellement concerne, hors cas d'exonération prévus par la loi, l'ensemble des propriétés bâties et non bâties. La taxe d'habitation qui est couplée à la redevance audiovisuelle est due par l'occupant du logement au premier janvier, qu'il en soit le propriétaire, le locataire ou l'occupant à titre gratuit. A noter que les foyers les plus modestes vont progressivement en être exonérés et qu'une nouvelle taxe de même nature est actuellement en cours de préparation. Si vous pensez pouvoir bénéficier d'une exonération en raison du type particulier de votre propriété ou de vos faibles revenus, vous pouvez contacter votre centre des impôts par téléphone. Taxe d' %Taxe foncière sur les propriétés %Taxe foncière sur les propriétés non %Réductions et crédits d'impôt Afin de soutenir la mise sur le marché de logements locatifs ainsi que la rénovation de l'habitat ancien, plusieurs dispositifs permettant de réduire le montant de l'impôt sur le revenu ont été mis en place par l’État. Tout investissement immobilier réalisé dans une commune où l'offre locative est considérée insuffisante peut être partiellement déduit de ses impôts, à la condition de respecter quelques règles. Pour bénéficier du dispositif prévu par la loi Pinel, il est ainsi impératif de s'engager à louer le logement à un montant inférieur au prix du marché, pendant une durée minimale de 6 ans. Immobilier à Marseille Hôtels proches de MarseillePour tous vos voyages d'affaire ou de tourisme, 10632 chambres d'hôtel réparties sur 174 hotels sont disponibles à MILLES ET UNE NUITBénéficiant d'un bel emplacement dans le quartier Saint-Charles de Marseille, l'établissement LES MILLES ET UNE NUIT est situé à 2,3 km de la plage des Catalans, à moins de 1 km de la rue Saint-Ferréol et à…à Marseille 4e arrondissementHôtel 96Aménagé dans une maison du XIXe siècle, l'Hôtel 96 est situé en périphérie de Marseille, à 5 minutes en voiture de la plage. Il propose un jardin, une piscine extérieure ainsi que des chambres spacieuses…à Marseille 9e arrondissementHotel C2Situé sur le cours Pierre Puget à Marseille, l'Hotel C2 occupe une demeure de caractère du XIXe siècle dotée d'un piano à queue. Il en a conservé le marbre, le parquet, les colonnes, les bas-reliefs, les…à Marseille 6e arrondissementLocation saisonnièreLocations saisonnières de vacances ou Vallon -Terrasse de Rêve sur le Vieux PortSitué dans le quartier de La Corniche à Marseille, l'établissement Au Vallon -Terrasse de Rêve Offrant une vue sur la mer, l'appartement sur le Vieux Port dispose de la climatisation et d'une terrasse. Vous…à Marseille 7e arrondissementLa NavetteSitué en plein centre de Marseille, à proximité de la rue Saint-Ferréol et du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, l'établissement La Navette propose une connexion Wi-Fi gratuite, la…à Marseille 4e arrondissementCharming studio near PARC LONGCHAMPLe Charming studio near PARC LONGCHAMP propose un hébergement avec connexion Wi-Fi gratuite à Marseille, à 3,9 km de la rue Saint-Ferréol, à 4,1 km du centre commercial Les Terrasses du Port et à 4,3 km du…à Marseille 5e arrondissementCampingCamping Le DevanconLe Camping le Devançon vous accueille en Provence à quelques kilomètres de la célèbre montagne Sainte Victoire et d'Aix-en-Provence et à 30 minutes de la mer Méditerranée. Très arboré, il est le point de…Camping Lou SouleïLe camping Lou Souleï est situé à Carry le Rouet dans le département des Bouches-du-Rhône, sur la Côte Bleue, à proximité de Sausset Les Pins, Martigues, Marignane, Marseille et Aix-en-Provence. Sur place vous…Camping ChanteclerSitué dans un parc de 10 hectares, le camping Chantecler vous accueille toute l'année pour vos vacances ou week-end. En plus de sa vue imprenable sur la montagne Saint-Victoire le camping est idéal pour les…Hébergement à Marseille Sorties et loisirsRestaurantsVous recherchez une table pour déjeuner ou pour un diner sur Marseille ?Activités et loisirsVoici une liste non exhaustive d'activités et de loisirs présents sur de sportPalais des sports de Marseille Vie économiqueSalaire et emplois à MarseilleVous recherchez un emploi proche de Marseille, consultez les Offres d'emploi à Marseille et ses environs. Pour savoir combien gagne les habitants de Marseille, tous les montants des salaires et des impôts sont présentés sur la page du salaire à emploi de Marseille-Colbert à 400 mPôle emploi de Marseille-Belle-de-MaiPôle emploi de Marseille-Joliette à 900 mPôle emploi de Marseille-Pharo à km Commerces présentsEn 2019, les marseillais disposent de 23 types de commerce ouverts sur la commune, voici la liste des types de commerce de la ville 1519 Magasins de vêtements753 Épiceries722 Boulangeries352 Boucheries, charcuteries266 Parfumeries, Cosmétiques261 Librairie, papeteries, journaux258 Magasins d'optique231 Magasins d'articles de sports207 Fleuristes, Jardineries, Animaleries205 Magasins de chaussures190 Bijouteries, Horlogeries156 Magasins de meubles156 Magasins d'équipements du foyer137 Supermarchés131 Magasins d'électroménager116 Supérettes114 Drogueries, quincailleries, bricolage62 Poissonneries60 Stations-service24 Magasins de produits surgelés23 Grandes surfaces de bricolage15 Magasins de revêtements murs et sols12 HypermarchésCentre commercialBesoin de faire vos achats, voici les 12 centres commerciaux sur à MarseilleLe numéro SIREN qui identifie la mairie de Marseille est le numéro 211 300 553 et son Numéro de TVA intracommunautaire est FR 75 211300553. Voici les principaux secteurs d'activités de la commune de projet travaux ? Comparez les devis d'artisans sur immobilières à Marseille 36212Commerce de détail, à l'exception des automobiles et des motocycles à Marseille 13389Activités pour la santé humaine à Marseille 12637Activités des organisations associatives à Marseille 10620Travaux de construction spécialisés à Marseille 9247Restauration à Marseille 6085Activités créatives, artistiques et de spectacle à Marseille 5724Activités des sièges sociaux ; conseil de gestion à Marseille 5526Commerce de gros, à l'exception des automobiles et des motocycles à Marseille 4770Enseignement à Marseille 4752Entreprise à Marseille Education et enseignementLa commune de Marseille dépend de l'Académie d'Aix-Marseille Rectorat de l'académie d'Aix-Marseille et les écoles primaires de la commune dépendent de l'Inspection académique des le calendrier des vacances scolaires, Marseille est en zone la commune de Marseille, 698 établissements scolaires sont ouverts 509 écoles, 94 collèges et 95 à MarseilleCi dessous, voici une sélection de 6 écoles de Marseille. Pour consulter la liste complète des 509 écoles, merci de cliquer sur le lien en primaire François Moisson 2 École élémentaire public 19 Rue François Moisson Marseille 2eÉcole primaire Sainte-Marguerite École élémentaire privée 20 Boulevard Baude Sainte Margue Marseille 9eÉcole primaire Hozier École élémentaire public 2 Rue d'Hozier Marseille 2eÉcole primaire Sainte-Trinité École élémentaire privée 55 Avenue de Lattre de Tassigny Marseille 9eÉcole primaire Major École élémentaire public 41 A Rue de l'Evêché Marseille 2eÉcole primaire Saint-Jean Baptiste École élémentaire privée 14 Rue de la Gendarmerie Marseille 9eCollèges à MarseilleCi dessous, voici une sélection de 6 collèges de Marseille. Pour consulter la liste complète des 94 collèges, merci de cliquer sur le lien en Belsunce Collège privé 13 Rue Fauchier Marseille 2eCollège Jean-Claude Izzo Collège public 2 Place d'Espercieux Marseille 2eCollège Notre-Dame de la Major Collège privé 31-33 Montée des Accoules Marseille 2eCollège Vieux port Collège public 2 Rue des Martegales Marseille 2eCollège Coin Joli Sévigné Collège public 2 Avenue Aviateur le Brix Marseille 9eCollège du Roy d'Espagne Collège public 36 Chemin du Roy d'Espagne Marseille 9eLycées à MarseilleCi dessous, voici une sélection de 6 lycées de Marseille. Pour consulter la liste complète des 95 lycées, merci de cliquer sur le lien en professionnel privé Saint-François de Sales Lycée privé 20 Boulevard Madeleine Remusat Marseille 13eLycée Sévigné Lycée privé 1 Avenue de Saint Jérôme Marseille 13eLycée Yavné Lycée privé 44-46 Boulevard Barry Marseille 13eLycée Belsunce Lycée technologique privé 13 Rue Fauchier Marseille 2eLycée Pastré - Grande Bastide Lycée technologique privé 20 Avenue Grande Bastide Marseille 9eLycée professionnel Pastré - Grande Bastide Lycée professionnel privé 20 Avenue Grande-bastide Marseille 9eEtablissements scolaires à Marseille Appellations et labelsSur le territoire de Marseille, 3 types de produits alimentaires traditionnels issus d'un savoir-faire et d'un terroir sont fabriqués. Voici la liste ci-dessous 7 IGP et 2 AOC sont les labels représentés sur la produits d'origine animale oeufs, miel, produits laitiers sauf beurre, etc.Miel de ProvenceHuiles et matières grasses beurre, margarine, huiles, etc.Huile d'olive d'Aix-en-ProvenceHuile d'olive de ProvenceVinsBouches-du-Rhone blancBouches-du-Rhone roséBouches-du-Rhone rougeMéditerranée blanc 2 autres produitsGéographieInformations géographiques généralesLocalisation sur la carte de FranceCommune urbaine française, Marseille dont l'altitude varie entre un minimum de 0 mètres et un maximum de 640 mètres pour une altitude moyenne de 320 mètres couvre une superficie de 24062 hectares soit 240,62 km². Pour la commune de Marseille, le code INSEE issu du code officiel géographique français est le code est une commune du Parc national des Calanques., la commune dont la mairie se situe à 7 mètres d'altitude n'accueille aucune réserve naturelle sur son par un Climat méditerranéen avec été chaud Classification de Köppen Csa, la commune se situe dans le fuseau horaire UTC +100 Europe/Paris. L'heure d'été correspond à UTC+200 tandis que l'heure d'hiver correspond à UTC +1 une localisation aisée de la ville de Marseille, dont le code postal est 13002, sur une carte, dans une application web ou avec un GPS, vous pouvez utiliser ses coordonnées géographiques qui vous sont proposées dans les principaux systèmes de projection pour répondre aux besoins les plus le mercredi 20 avril 2022 à Marseille, le lever du soleil est à 06h47 et le coucher du soleil est à coordonnées géographiques de Marseille en décimales sont de latitude et de coordonnées géographiques sexagésimales de Marseille sont latitude nord 43° 17' 48'' et longitude est 5° 22' 35''.Les coordonnées cartographiques en projection Lambert 93 de Marseille sont X 892924 Y coordonnées cartographiques en projection Lambert II étendu de Marseille sont X 846990 Y commune de Marseille fait parti des zones prioritaires de la politique de la ville territoires cibles de la politique de la ville.Pour vous informer sur les différents types de terrains présent sur le territoire de la commune de Marseille, merci de vous rendre sur l'occupation des sols de à Marseille et prévisionsMétéo à Marseille Ensoleillement et température à MarseilleEst-ce judicieux d'installer des panneaux solaires à Marseille ?Pour répondre à cette question, nous vous proposons différents chiffres comme d'ensoleillement sur la commune ainsi que les températures profiter au mieux du rayonnement solaire, l'angle d'inclinaison optimale est 37 prenant en compte l'angle d'inclinaison donné, l'irradiation, qui définit l'exposition aux rayonnements du soleil, moyenne est de 5,33 kWh/m² par jour soit 162,57 kWh/m² par mois et 1 945,45 kWh/m² par une température moyenne journalière de sur 24 heures avec un minimum de en Janvier et un maximun de en Juillet, Marseille compte 1385 degrés-jours de plus de données sur le climat et l'ensoleillement de Marseille merci de suivre le lien et climat sur Marseille Découpage administratifÉtant admis qu'il peut parfois s'avérer utile de pouvoir rattacher la commune française de Marseille aux différents échelons administratifs auxquels elle appartient pour des raisons notamment administratives et électorales, nous avons référencé sa région, son département, son arrondissement ainsi que ses cantons. Pour les intercommunalités, merci de consulter la rubrique dédiée.Préfecture de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et du Département des Bouches-du-Rhône, la commune de Marseille est également à un niveau plus local le chef-lieu de l'Arrondissement de Marseille ainsi que celui des 12 cantons suivants Marseille-1, Marseille-10, Marseille-11, Marseille-12, Marseille-2, Marseille-3, Marseille-4, Marseille-5, Marseille-6, Marseille-7, Marseille-8 et tenter de rendre compte d'une réalité complexe qu'il est parfois difficile d'appréhender par le seul biais d'un découpage administratif aux origines anciennes, nous avons sélectionné quelques notions intéressantes chères aux géographes. La commune de Marseille appartient à la zone d'emploi Marseille - Aubagne et est ainsi rattachée à l'Unité urbaine Marseille-Aix-en-Provence qui fait elle-même partie du vaste Espace urbain Grand Delta arrondissements de Marseille1er arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %2ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %3ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %4ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %5ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %6ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %7ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %8ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %9ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %10ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %11ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %12ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %13ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %14ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %15ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %16ème arrondissement de MarseilleHabitants %, Superficie %Cartes, itinéraires et plan de MarseilleOutre la consultation des photos aériennes, du plan routier de la ville de Marseille, cette rubrique cartographique permet de découvrir les limites des parcelles cadastrales, les communes constitutives du SCOT ainsi que l'existence d'un PLU anciennement POS ou d'une carte satisfaire les attentes du plus grand nombre, nous proposons également la consultation de la carte IGN qui est une référence pour la préparation des promenades et randonnées, de la carte de Cassini et de la carte d'état major qui peuvent être particulièrement utiles pour les personnes férues d'histoire ainsi que de la carte géologique prisée par les amoureux des roches et des calculer un itinéraire à partir de Marseille ou pour vous y rendre ou consulter les photographies aériennes, les cartes IGN, les carte géologique de Marseille, les cartes de Cassini et d'état major, rendez-vous sur le plan de territoire de la commune fait partie d'un schéma de cohérence territoriale qui vise à mettre en cohérence, préserver et valoriser le territoire en matière d'habitat, de déplacements et d'équipements. Marseille dépend donc du SCoT de la communauté urbaine Marseille Provence des rues des arrondissements de MarseilleVilles et villages voisinsEn vue d'aider à localiser Marseille sur une carte et de faciliter la planification de déplacements dans ses alentours immédiats, nous avons reporté les communes limitrophes sur un schéma basé sur le principe de la rose des vents auquel se joint la liste des communes les plus proches ordonnées par éloignement et villages limitrophes à MarseilleCommunes voisines à MarseillePlan-de-Cuques kmAllauch kmSeptèmes-les-Vallons kmLa Penne-sur-Huveaune kmLe Rove 13 kmLes Pennes-Mirabeau kmEnsuès-la-Redonne kmSimiane-Collongue kmGignac-la-Nerthe kmAubagne kmCassis kmCarnoux-en-Provence kmDistances avec les plus grandes villes françaisesVoici une liste de distances réelles ainsi que le temps de trajet en voiture entre Marseille et les plus grandes villes → Saint-Étienne334 km - 3 h 6 minMarseille → Paris776 km - 6 h 58 minMarseille → Lyon315 km - 2 h 51 minMarseille → Toulouse407 km - 3 h 40 minMarseille → Nice203 km - 2 h 1 minMarseille → Nantes987 km - 8 h 27 minMarseille → Strasbourg806 km - 7 h 6 minMarseille → Montpellier169 km - 1 h 38 min la plus procheMarseille → Bordeaux645 km - 5 h 41 minMarseille → Lille1002 km - 8 h 35 minMarseille → Rennes1046 km - 9 h 6 minMarseille → Reims800 km - 6 h 49 minDistances avec Marseille Toponymie et traductionPour faciliter des recherches dans des ouvrages en langue étrangère, la transcription de Marseille dans des systèmes d'écriture non latine est proposée مرسيلياBulgare МарсилияGrec ΜααλίαAnglais MarseillesEspagnol MarsellaHindî मार्सैयItalien MarsigliaJaponais マルセイユCoréen 마르세유Polonais MarsyliaPortugais MarselhaRoumain MarsiliaRusse МарсельTurc MarsilyaChinois 马赛Périphrases désignant MarseilleEn raison de leur histoire, de leur passé industriel, de leur terroir ou encore de leur dynamisme culturel, de nombreuses villes françaises ont reçu au fil du temps des surnoms ou sobriquets destinés chacun à mettre en valeur l'une de leurs caractéristiques remarquables. Utilisés en France voire à l'étranger pour certains d'entre eux, ces noms alternatifs sont le témoignage d'une fierté ou d'une admiration fréquemment mises en avant pour marquer son attachement à un territoire ou assurer la promotion des villes auprès des touristes et des investisseurs. Marseille est ainsi parfois appelé la cité phocéenne, La capitale de la Résistance, la Ville sans Nom ou le Chicago commune de Marseille est classée en loi littoral, catégorie Mer pour le motif de Commune riveraine de la mer ou d'un océan. Espace protégé en question est Mer Rivière l'Huveaune, le Ruisseau des Aygalades et le Ruisseau de Feraud sont les 3 cours d'eau traversant le territoire de la commune de alentours de MarseilleVoici une liste de points d'intérêts situés sur la commune de Marseille et sur ses Saint-Nicolas kmFort Grasse-Tilly kmFort Saint-Jean kmpointePointe d’ Endoume kmPointe de Roucas Blanc kmLa Pointe Rouge kmcapCap Pinède kmCap Janet kmCap de Croix kmplagePlage du Prado kmîleÎle d’ If kmÎle Ratonneau kmPomègue 7 kmÎle Pomègues 7 kmmanoir ou châteauChâteau d’ If kmChâteau du Bras kmrocherÎlot Tiboulen kmÎlot de Tiboulen kmchaîne de montagnesMonts de la Gineste kmmontagneMarseileveyre kmMarseeleveyre kmVie quotidienneProfessionnels de la santéEn cas d'intoxication et la prise en charge rapide en cas d'empoisonnement, veuillez contacter le Centre Antipoison et de Toxicovigilance de Marseille au 04 91 75 25 de santé à Marseille Associations à MarseilleVoici les différents types d'association présent sur d'activités artistiques ou culturelles 1666Sports, activités de plein air 1603Éducation formation 650Amicales 470Aide à l'emploi 326Santé 321Clubs de loisirs, relations 286Logement 261Défense d'intérêts économiques 238Interventions sociales 235Action socioculturelle 217Environnement, cadre de vie 210Services familiaux 196Information communication 155Associations caritatives, humanitaires 126Défense de droits fondamentaux 108Cercle de réflexion 79Etablissements médico-sociaux 78Activités politiques 76Armée, anciens combattants 63Recherche 53Préservation du patrimoine 34Chasse pêche 29Sécurité, protection civile 13Tourisme 9Justice 6Association de Marseille Salle des fêtes à Marseille et ses environsBesoin de louer une salle des fêtes pour un mariage, un anniversaire ou un autre évenement ? Les salles des fêtes ou salles polyvalentes sont mises à disposition des marseillais par la commune à un tarif préférentiel. Vous pouvez néanmoins louer une salle dans une autre commune si vous ne trouvez pas de salle disponible sur votre avoir la liste des salles des fêtes sur Marseille et ses environs, rendez-vous sur la page dédiée des fêtes à Marseille Les marchés à MarseilleLundiMarché Hebdomadaire, Matin, Places, 180 Hebdomadaire, Matin, Places, 180 Hebdomadaire, Matin, Places, 180 Hebdomadaire, Matin, Places, 150 Hebdomadaire, Matin, Places, 150 Hebdomadaire, Matin, Places, 150 Hebdomadaire, Matin, Places, 200 à Marseille Notaire, bureau de poste et déchèteriesPour la garde de vos enfants, la recherche d'une crèche, d'une assistante maternelle ou d'une nounou sur Marseille nous avons listé les 1884 assistantes maternelles agréées sur Marseille. Merci de vous rendre sur la page dédiée pour voir la liste complète de la commune. 149 crèches ou garderies sont aussi disponibles sur Marseille sur la page dédiée de garde d' ET MARSEILLE NOTAIRESMORA-GREGOIRE ALICEBREITEL NICOLASCONSOLIN ET ASSOCIÉSPoste Marseille Vieux Port à 400 mPoste Marseille Rue de Rome à 400 mPoste Marseille Colbert à 400 mPoste Marseille Porte D Aix à 500 mPoste Marseille Saint Ferreol à 600 mDéchèterie de Marseille LibérateursDéchèterie de Marseille BonnefoyDéchèterie de Marseille Château GombertDéchèterie des Aygalades - Marseille NordPlateforme de Marseille AygaladesPlateforme de Marseille la MillièreDéchèterie de Marseille Sud-la JarreÉdifices religieuxVu le grand nombre d'édifices religieux présent sur le territoire de Marseille, merci de choisir un arrondissement ci-contre, pour consulter la liste des différentes lieux de culte présent à obtenir un acte de décès sur la commune, merci d'en faire la demande sur la page acte de décès à crématorium le plus proche de Marseille est le Crématorium de proche de la communeLes mairies gèrent les cimetières sur leur territoire et instruit les demandes de concessions et de renouvellements de concessions. Merci de vous adresser directement à la mairie où se trouve le cimetière pour connaître les tarifs ainsi que la durée des concessions et des cases de Columbarium. À noter que la commune du cimetière peut reprendre l'emplacement concédé non renouvelé et procède à la destruction du monument et au transfert des restes mortels dans l'ossuaire la liste des cimetières proches de Marseille Cimetière de Plan-de-Cuques à kmCimetière d'Allauch à kmCimetière de la Penne-sur-Huveaune à kmCimetière de la Penne-sur-Huveaune à kmCimetière des Cadeneaux à Les Pennes-Mirabeau kmCimetière de Septèmes-les-Vallons à kmPompes funèbresPetites annonces sur MarseillePour se remettre en forme ou perdre du poids efficacement en faisant du sport à Marseille et sa région, n'hésitez pas à faire appel à un coach sportif professionnel tel que ABC Coach Sportif à MarseilleTransport Intra-muros à MarseilleLa ville de Marseille dispose de 3 moyens de transport intra-muros hormis les gares ferroviaires circulant sur le stations33 stationsle véloMoyens de Transport en périphérie de MarseilleAutoroutes prochesA7 Avenue du Général Leclerc km, Gare Saint-Charles 1 km, Échangeur n°6 Bifurcation de Plombières - A557 Échangeur n°1 Joliette / Vieux-Port 1 km, TPC 1 km, Échangeur n°2 Joliette / Arenc TPC km, Échangeur n°2 Place de Pologne km, Échangeur n°a Menpenti - La Capelette A55 km, Arenc km, Bifurcation de Plombières - A7 Les Faïenciers km, Caillols 4 km, Saint-Julien sur la ville de MarseillePour connaître toutes les évolutions de l'actualité locale en temps réel, nous recensons quotidiennement dans cette rubrique les articles de presse en rapport avec la commune de national des Calanques les chenilles processionnaires sont déjà là !Normalement, c'est au printemps que les chenilles processionnaires débarquent. Comme la fleuraison de certains arbres, elles ont un peu d'avance. Véritable risque aussi bien pour l'Homme que pour l'animal, le Parc national des Calanques a décidé...Entreprise rime avec environnementJe suis une passionnée d'écologie". Ces mots sont ceux d'Agnès Olive, écrivaine et fondatrice de "Marseille Vert". Une boîte de communication un peu particulière."Je me suis rendu compte que Marseille et ses entreprises étaient en retard en...Philippe Pujol percute sans faire dans le "bashing"Rarement auteurs marseillais n'auront eu autant d'écho dans les médias nationaux. Depuis le début de l'année 2016, c'est le cas de Serge Scotto, invité de plusieurs émissions nationales dont La grande librairie de France 5, pour ses adaptations...Le Marseille des cités se livreIci, c'est trop petit. J'ai envie de déménager n'importe où, loin de ce bloc", disait Halima, habitante de la Renaude 13e en 2009. "Je voudrais que les bâtiments soient repeints pour être multicolores, pour voir la vie en rose", lâchaient en...Les Halles investies par les noctambulesLe samedi soir, quand les traiteurs des Halles de La Major ferment leurs portes, les Halles s'ouvrent à un autre public, festif et sont les apéros-lounges organisés de 20 h à 2 h du matin. Les traiteurs, par roulement, s'occupent de...Actualités à Marseille Histoire et patrimoineImmeubles protégés et monuments historiques81 monuments historiques et immeubles protégés sont classés de la ville de visualiser la liste des 81 monuments classés, rendez-vous sur la page dédiée des immeubles et monuments historiques présents sur des 47 types de monuments et d'immeubles classés sur la commune 9 immeubles8 sites archéologiques7 églises6 hôtels6 maisons4 bastides édifice3 chapelles3 bastides3 châteaux3 monuments2 fort, cathédrale, préfecture,1 synagogue, église paroissiale, arc de triomphe, grotte ornée, abbaye, établissement des eaux, îlot, hôtel de ville, musée, école d'art, laboratoire d'essais, évêché, hôtel-Dieu, mosquée, théâtre, arsenal, usine de teinturerie, lycée, demeure, hôpital, château d'eau, ermitage, couvent, caserne, phare, beffroi, gare, fontaine, opéra, édifice fortifié, bibliothèque, entrepôt public, oppidum, hospice,Patrimoine mondialVoici les 2 sites dans un rayon de 30 km autour de Marseille a être classé ou sur liste indicative par l'UNESCO au patrimoine mondial de l' patrimoines mondiaux en italique sont inscrits sur la liste indicative constituant la 1ère étape de l'inscription sur la liste du patrimoine mondial. Ses sites ne sont donc pas encore classés par l'UNESCO. Catastrophes naturelles et risques potentielsLe portail de la prévention des risques majeurs français a référencé 41 évènements survenus sur la commune de Marseille. Ci-dessous, voici la liste complète des catastrophes naturelles ou technologiques survenues sur le territoire de la commune Tempête du 6 au 10 novembre 1982Inondations et coulées de boue du 26 au 27 août 1986Inondations et coulées de boue le 11 janvier 1987Inondations et coulées de boue le 14 janvier 1987Inondations et coulées de boue le 5 octobre 1988Inondations et coulées de boue du 25 au 26 février 1989Inondations et coulées de boue du 10 au 11 septembre 1989Inondations et coulées de boue le 12 septembre 1991Inondations et coulées de boue du 25 au 26 septembre 1991Inondations et coulées de boue du 13 au 14 octobre 1991Mouvements de terrain consécutifs à la sécheresse du 1 mai 1989 au 31 décembre 1991Inondations et coulées de boue le 24 juin 1992Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 janvier 1992 au 30 juin 1993Inondations et coulées de boue du 22 au 24 septembre 1993Eboulement, glissement et affaissement de terrain du 1 au 31 janvier 1994Eboulement, glissement et affaissement de terrain du 1 au 28 février 1994Eboulement, glissement et affaissement de terrain du 1 au 30 juin 1994Eboulement, glissement et affaissement de terrain du 1 au 31 août 1994Eboulement, glissement et affaissement de terrain du 1 au 30 septembre 1994Inondations et coulées de boue du 21 au 23 août 1995Inondations et coulées de boue le 26 août 1996Inondations et coulées de boue le 6 octobre 1997Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 janvier au 30 juin 1998Inondations et coulées de boue le 7 septembre 1998Inondations et coulées de boue du 20 au 21 octobre 1999Inondations et coulées de boue le 19 septembre 2000Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 janvier au 30 juin 2002Inondations et coulées de boue du 1 au 2 décembre 2003Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 janvier au 31 mars 2004Inondations et coulées de boue le 12 septembre 2004Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 janvier au 31 mars 2005Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 janvier au 31 mars 2006Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 janvier au 31 mars 2007Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 juillet au 30 septembre 2007Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 janvier au 31 mars 2008Inondations et coulées de boue le 14 décembre 2008Inondations et coulées de boue le 16 septembre 2009Inondations et coulées de boue le 26 octobre 2012Inondations et coulées de boue du 10 au 11 novembre 2012Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 juillet au 30 septembre 2016Mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols du 1 juillet au 30 septembre 2017Le risque sismique sur le territoire de la commune de Marseille est faible car elle se trouve dans une zone de sismicité de 2/ un rayon de 150 km autour de Marseille, il y a 2 centrales nucléaires implantées La Site nucléaire de Marcoule à 108 km et la Centrale nucléaire du Tricastin à 127 km. La présence de ces centrales présente un risque nucléaire potentiel pour la risques majeurs potentiels sont signalés par les services de l'état et peuvent survenir sur le territoire de la commune, voici la liste des ces derniers Feu de forêtInondationInondation - Par submersion marineMouvement de terrain - Affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines hors minesMouvement de terrain - Eboulement, chutes de pierres et de blocsMouvement de terrain - Glissement de terrainMouvement de terrain - Recul du trait de côte et de falaisesMouvement de terrain - Tassements différentielsMouvements de terrains miniersRisque industrielSéisme zone de sismicite 2Transport de marchandises dangereusesFoire aux questionsVoici une liste de questions récurrentes sur Marseille. Vous trouverez surement une réponse à votre quelle région se trouve Marseille ?La commune de Marseille se situe dans la région Provence-Alpes-Côte d' est la commune la plus peuplée du la quel département se trouve Marseille ?La commune de Marseille se situe dans le département des Bouches-du-Rhône, dont le numéro est le est la commune la plus peuplée du quelle intercommunalité fait partie la commune de Marseille ?Quel est le code postal de Marseille ?Le code postal de Marseille est est l'adresse de la mairie de Marseille ?La mairie de Marseille se situe Place Daviel 13000 horaires d'ouverture de la mairie sont indiqués sur la page de la est le numéro de téléphone de Marseille ?Pour avoir des renseignements concernant vos démarches composez le 0891 150 pouvez contacter la mairie de Marseille au 04 91 55 11 sont les horaires d'ouverture de la mairie de Marseille ?Voici les horaires d'ouverture de la mairie de Marseille Du Lundi au Vendredi 0830 à 1145 - 1245 à 1645Avant de vous déplacer, merci de verifier si la mairie est bien est le maire de Marseille ?Depuis les dernières élections municipales, le maire de Marseille se nomme Monsieur Benoît Payan. Il sera maire de la commune de Marseille jusqu'en 2026, date des prochaines y a-t-il d'habitants à Marseille ?La commune de Marseille a une population de 870731 est la commune la plus peuplée du est la superficie de Marseille ?La commune de Marseille a une superficie de 240,62 km² soit 24062 est la 3ème commune la plus étendue du département et la 3ème commune de la région Provence-Alpes-Côte d' est la densité de population de Marseille ?La commune de Marseille a une densité de population de 3 618,7 habitants par est la commune la plus dense du département et la 7ème commune de la région Provence-Alpes-Côte d' quelle altitude se trouve Marseille ?Marseille se situe à 320 mètres d'altitude en moyenne. Son altitude minimale est de 0 mètres et maximale de 640 s'appellent les habitants de Marseille ?Les habitants de Marseille se nomment les Marseillais et les Page de MarseilleLa présente page de Marseille sur Annuaire Mairie a été modifiée pour la dernière fois le mercredi 20 avril 2022 à 1450.» Si vous voulez nous signaler une erreur, merci de nous la signaler en utilisant ce vous désirez faire une lien vers cette page, merci de copier/coller le code présent ci-dessous Notez la commune de MarseilleMarseillais, Marseillaises votez pour votre commune Note actuelle de 5/5 sur 27 votes.★★★★★ Elledoit permettre le partage des principes et valeurs de la République que sont la laïcité, la liberté, l’égalité, la fraternité et le refus de toutes les discriminations. Dans un contexte de réaffirmation de ces valeurs (Grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République – annonce des 11 mesures du 22 janvier 2015), le Président de la République a souhaité Résumé Index Plan Notes de l’auteur Texte Bibliographie Notes Citation Auteur Résumés La question de la guerre d’indépendance en Algérie qui connaît aujourd’hui d’importants renouvellements historiographiques suscite depuis plusieurs décennies la collecte de témoignages oraux auprès des acteurs et des témoins, notamment auprès des anciens appelés. La cartographie de ces archives orales commence à se préciser, qu’elles soient constituées dans le cadre du dépôt légal des archives audiovisuelles Ina ou au sein d’institutions patrimoniales, publiques ou associatives. Ces dernières conservent également des corpus oraux issus de la démarche vertueuse » de chercheurs qui ont choisi de déposer et de rendre consultables leurs entretiens enregistrés au cours de leur programme de recherche. Cet article fait le point sur les collections sonores en lien avec cette période, qui s’ajoutent à celles du service historique de la Défense, présentées dans ce même numéro. For several decades, the question of the independence war in Algeria, which has undergone major historiographic renewals, has led to the recording of oral testimony from the actors and witnesses, particularly among the former conscripts. The cartography of these oral archives begins to be clear, whether they are constituted within the framework of the legal deposit of the audiovisual archives Ina or within patrimonial, public or associative institutions. These sound archives are resulting from the "virtuous" approach of researchers who have chosen to deposit and make accessible interviews recorded during their research program. This article takes stock of few archives about this issue in addition to those of the Historical Defense Service, presented in this de page Entrées d’index Haut de page Notes de l’auteurLes chiffres fournis dans l’article sont issus d’une consultation des différentes plateformes et bases de données effectuée en janvier 2017. Texte intégral 1 Anne Roche et Marie-Claude Taranger, Celles qui n’ont pas écrit récits de femmes dans la région m ... 2 Anne Roche, Je vous le raconte volontiers, parce qu’on ne me l’a jamais demandé » Autobiographi ... 3 Romain Choron, Les appelés de la guerre d’Algérie 1954-1962 dans les fonds de la division des t ... 1C’est en écoutant le fonds sonore d’Anne Roche et Marie-Claude Taranger, Celles qui n’ont pas écrit1 », lors de son traitement documentaire à la phonothèque de la MMSH, que les archivistes ont pris conscience qu’une grande partie des entretiens étaient enregistrés auprès d’hommes qui avaient participé à la guerre d’indépendance en Algérie. Intrigués par cet ensemble cohérent, au sein d’un fonds déposé au départ sous un titre qui signalait avant tout des témoins féminins, les archivistes interrogèrent Anne Roche. Elle déposa alors, pour les éclairer dans leur travail de contextualisation de leur fonds, une nouvelle série de transcriptions et un article, publié dans un ouvrage qui n’était plus disponible en librairie2. C’est cet article que le Bulletin de l’AFAS. Sonorités publie dans ce même numéro. À la phonothèque de la MMSH, un corpus spécifique a été créé dans les collections sous le titre éponyme de l’article qui paraissait assez évocateur aux archivistes Je vous le raconte volontiers parce qu’on ne me l’a jamais demandé… ». En effet, les corpus d’entretiens auprès des appelés de la guerre d’Algérie ne sont pas si nombreux à être identifiés et surtout, ils sont très éparpillés, difficile à repérer. Certes, la fusion des collections d’archives sonores du service historique de la Défense3 permet aujourd’hui d’avoir accès à plusieurs centaines d’entretiens issus de programmes très différents. Mais, à un moment où les recherches sur la guerre d’indépendance en Algérie connaissent d’importants renouvellements historiographiques, leur cartographie reste encore à faire. C’est ce à quoi s’emploie cet article, réaliser un premier état des lieux des archives sonores et audiovisuelles donnant à entendre des appelés de cette guerre. Merci à tout lecteur qui connaîtrait d’autres corpus sonores ou audiovisuels accessibles, de les signaler à l’AFAS ! 4 Les résultats sur d’une recherche Algerian war » sur le site bibliothèque numérique ... 5 Une recherche sur Europeana, la bibliothèque numérique européenne, sur Appelés de la guerre d’Alg ... 6 Une recherche sur le moteur de sciences humaines et sociales, Isidore, ne fait pas apparaître de co ... 7 Calames, le catalogue des archives et des manuscrits des bibliothèques universitaires françaises, m ... 8 Il faut noter toutefois que le Centre virtuel de la connaissance sur l’Europe CVCE, infrastructur ... 9 Sur le domaine, Canal-U, plateforme de ressources audiovisuelles de l’enseignement supérieur et de ... 10 On peut aussi indiquer que sur son site officiel Benjamin Sto ... 2Si une recherche de collections sonores sur le domaine sur les plateformes et les moteurs culturels ou en sciences humaines et sociales comme Europeana5, Isidore6, Calames7, le CVCE8 ou Canal-U9 ne met pas à jour des collections inédites hors de celles qui sont présentées plus avant dans l’article, la plateforme Cocoon Collections de corpus oraux numériques10 » offre plus de résultats. Cocoon est développée par des linguistes et gérée conjointement par le laboratoire Langues et civilisations à tradition orale LACITO – UMR7107 et le Laboratoire ligérien de linguistique LLL – UMR7270. Une recherche à partir du mot clé Algérie - 1954-1962 Guerre d’Algérie » renvoie vers quatre colloques organisés par l’Institut d’histoire du temps présent IHTP dont les communications et les débats enregistrés peuvent être consultés dans les locaux de l’IHTP. – La guerre d’Algérie et les Algériens 1954-1962, organisé, sous la direction de Charles-Robert Ageron, à Paris les 26 et 27 mars 1996. – La guerre d’Algérie et les intellectuels français, organisé à Paris, le 22 avril 1988 avec, entre autres, les interventions de Jean-Pierre Rioux, Jean-François Sirinelli, Raoul Girardet, Jean-Marie Domenach, Jacques Julliard. – La guerre d’Algérie et les français, organisé par François Bédarida et Jean-Pierre Rioux à Paris, les 15, 16 et 17 décembre 1988. – Les croyants et la guerre d’Algérie, organisé par François Bédarida et Étienne Fouilloux, à Paris, le 17 décembre 1987 11 Une recherche sur le catalogue du catalogue collec ... 12 Une recherche dans les transcriptions des entretiens archivés sur Cocoon sur le terme Algérie » 3Cet ensemble de 60 notices 30 cassettes audio fait partie de la collection Colloques de l’IHTP11 » sans description de sous-série, ou de dépouillement des cassettes. Il est donc difficile de préciser les informations de contenu et en particulier de connaître l’ensemble des conférenciers. Les quatre colloques devraient correspondre à une trentaine d’heures et les publications issues de ces colloques se retrouvent dans les articles et ouvrages de l’IHTP. Une recherche dans les entretiens de terrain sur la thématique ne donne pas de résultats probants12, mais les dépôts dans cette plateforme sont constants, ouverts à plusieurs disciplines, et il faudrait effectuer des recherches régulières pour prendre en compte les mises à jour. Des sources télévisées et radiodiffusées considérables mais hétérogènes 4Les archives des médias télévision et radio sont des archives majeures pour les chercheurs en sciences sociales, en particulier lorsqu’il s’agit de travailler sur des événements historiques précis. Sur la question de la guerre d’Algérie et des appelés, on y trouvera non seulement des petits formats réalisés pour les actualités, mais aussi des entretiens avec les acteurs du moment, des discours politiques comme des documentaires représentant plusieurs points de vue. Toutefois, les archives télévisées ne sont pas conservées et accessibles de la même façon dans tous les pays d’Europe aussi nous évoquerons ici trois ressources principales l’Institut national de l’audiovisuel, le projet Med-Mem et la Télévision suisse romande. 5En France, la plateforme de l’Ina, entreprise publique culturelle chargée de la sauvegarde, de la valorisation et de la transmission du patrimoine audiovisuel français, propose des milliers d’archives radiodiffusées et télévisées numérisées et accessibles de plusieurs façons. 6Sur le site grand public » d’ plus de 800 archives évoquent le conflit de la guerre d’indépendance de l’Algérie et, parmi elles, environ 200 portent sur les appelés 191 émissions télévisées, 21 enregistrements audios 13 Il est également possible de consulter le catalogue en ligne du dépôt légal de l’Ina http//inath ... 14 Pour plus d’information sur les PCM à la MMSH 7Mais il faut compléter cette recherche, car les archives du dépôt légal sont beaucoup plus riches. Pour rappel, une recherche dans le catalogue complet des archives du dépôt légal de l’Ina doit s’effectuer sur les sites donnant accès aux postes de consultation multimédia PCM de l’Inathèque implantés13 à la BnF, au sein des 6 délégations Ina, de 16 bibliothèques en région, de 4 cinémathèques et de la médiathèque de recherche de la MMSH à Aix en Provence14. 15 Film qui fut interdit en France et en Algérie mais obtint le grand prix du festival international d 8Une recherche associant les deux termes appelés Algérie » dans le moteur de l’Inathèque renvoie ainsi vers 542 documents, dont 128 émissions télévisées nationales, régionales et satellites et 174 émissions radiophoniques enregistrées dès 1959. Ces deux termes sont sans doute limités et la recherche mériterait plus de précision les archives de l’Ina doivent receler bien d’autres documents en lien avec les appelés puisque les termes guerre d’Algérie » renvoient à 18 908 documents, enregistrés dès 1949. Dans le même catalogue, une recherche sur les films issus des archives du CNC Centre national du cinéma permettent de visionner des documents présentant des points de vue très différents depuis Défense de l’Algérie 1957 à Algérie année zéro15 1967. Rappelons que pour des questions juridiques, ces documents peuvent être consultés uniquement sur place, dans les centres cités qui donnent accès aux PCM. 9Par ailleurs, l’Ina a soutenu différents projets qui donnent accès à ses archives télévisées et radiodiffusées, sous des formes et formats différents, éditorialisés et augmentés. 16 17 10En particulier, entre 2008 et 2012, l’Ina a initié un vaste projet dans le cadre de la COPEAM Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen à la demande des détenteurs d’archives audiovisuelles de la région méditerranéenne. Le projet Med-Mem Mémoires audiovisuelles de la Méditerranée » offre au grand public près de 4 000 documents audiovisuels des pays du pourtour de la Méditerranée. Replacées dans leur contexte historique et culturel, les archives télévision et radio sont accompagnées d’une notice documentaire trilingue français, anglais, arabe. Certes, la thématique de la guerre est loin d’être au cœur de ce projet qui voulait, avant tout, rassembler et valoriser un patrimoine culturel et historique, toutefois, l’événement est bien présent. Deux documents originaux sont à souligner le dossier réalisé par Karima Dirèche sur le thème La question coloniale et postcoloniale algérienne16 » et un documentaire de 1963 réalisé par Slim Riad Mohamed, Algérie 1er novembre 1954-1er novembre 1962, pour la télévision algérienne17. 18 Mais aussi sur le site du Monde et de l’Ina. 19 20 Sur les 9 témoins, seule une est combattante du FLN, il s’agit d’Évelyne Lavalette. 11Toujours sur la guerre d’indépendance en Algérie, les archives de l’Ina peuvent être écoutées autrement. En effet, en 2007, l’Ina a restitué à la télévision algérienne une copie des archives filmées par les reporters français avant 1962. Cet ensemble est mis en avant dans un web documentaire accessible sur le quotidien El Watan18 sous le titre Indépendance algérienne19. Cette coproduction du Monde, de l’Ina et d’El Watan donne à voir et à entendre neuf témoins qui racontent en 2012 leur été 1962 à l’occasion du cinquantième anniversaire du 5 juillet. Ils sont combattants du FLN20, pied vert ou pied noir, simple habitant, membre de l’OAS ou appelé. Malheureusement, la technologie de ce webdoc ne permet pas de citer convenablement les sources. Ainsi, l’appelé Michel Guay, mobilisé et envoyé à Oran en janvier 1962, filmé dans le cadre du projet, apparaît dans un cadre multimédia. Dans ce cadre » s’intercalent des images d’archives et des commentaires historiques qui apparaissent sans que l’internaute ne puisse ouvrir les fenêtres au fil de l’entretien. L’ensemble est accessible sous une seule adresse électronique, unique pour toutes les ressources 12Aucun texte ne peut être copié ou cité, rien ne peut être embarqué » pour être repris dans une autre publication, les cadres ne sont pas numérotés. Aussi, bien que le document soit très esthétique, agréable à consulter et riche d’informations, il est difficile d’utiliser ce webdocumentaire dans un travail universitaire. 21 Une recherche générale avec les termes guerre d'Algérie » sur le site renvoie ... 22 23 Sur YouTube 13La RTS Radio et télévision suisse romande fournit également de nombreuses archives télévisées et radiodiffusées sur cette période et plus largement sur l’Algérie21. Un dossier sur le thème La douloureuse indépendance de l’Algérie22 », donne ainsi accès à onze émissions et à des petits documentaires créés à cette période. Plusieurs d’entre elles mettent en avant l’implication des personnalités suisses dans les accords d’Evian ou les luttes contre la torture. Il s’agit toutefois uniquement d’une recherche en ligne et sans nul doute, la RTS doit posséder des archives plus complètes consultables sur place. Certains de ses documentaires circulent d’ailleurs sur des plateformes généralistes de type You Tube ou Daily Motion dont la citabilité périssable rend difficile leur référencement dans un travail scientifique. Il est ainsi possible de visionner le film produit par la Télévision suisse romande en 1974, Général de Bollardière. L’Algérie, le silence d’État et le destin d’un homme, réalisé par André Gazut et Pierre Stucki, censuré en France23. Des entretiens inédits qui restent encore à cartographier et à documenter 24 Nous aurions pu ajouter à ces deux associations celui de Dastum spécialisée dans la musique bretonn ... 25 Les Archives nationales nous ont confirmé qu’ils ne conservaient pas dans leur fonds des archives s ... 14Au-delà de ces grandes plateformes, les centres de ressources associatifs ou institutionnels qui proposent un accès à leurs archives sonores sur ce thème, repérés dans le cadre de cet article sont au nombre de quatre, deux associations24 et deux institutions de recherche. Nous avons sélectionné uniquement les centres de ressource, qui permettent l’écoute en ligne ou sur site d’archives orales25 sur les appelés de la guerre d’Algérie – L’Association Harkis et droits de l’Homme – La Bibliothèque de documentation internationale contemporaine BDIC – Le Centre de documentation pour l’histoire de l’Algérie CDHA – La phonothèque de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme MMSH à Aix-en-Provence Association Harkis et droits de l’Homme 26 15Cette association, cofondée en 2004 par Fatima Besnaci-Lancou et Hadjila Kemoum, s’est donné pour objectif de faire connaître l’histoire des harkis par plusieurs moyens, dont la collecte d’entretiens filmés et enregistrés26. Sur le thème de la guerre d’Algérie et plus particulièrement des appelés, plusieurs centaines d’entretiens sont archivés au sein de l’association et publiés sous forme de transcription dans des ouvrages. Les entretiens peuvent être écoutés sur demande, sur place à l’association, en contactant Fatima Besnaci-Lancou La BDIC 27 16La Bibliothèque de documentation internationale contemporaine BDIC développe ses collections d’archives autour de thèmes tels que l’histoire des relations internationales, les deux guerres mondiales, les conflits armés, les génocides, la décolonisation, la question des droits de l’homme, les minorités, les mouvements politiques et sociaux ou les migrations volontaires ou forcées. La consultation des sources documentaires nécessite l’inscription préalable du lecteur à la BDIC. Trois fonds de témoignages concernant les appelés en Algérie sont conservés actuellement à la BDIC et consultables uniquement sur place avec ou sans restrictions. Le catalogue des archives sonores et audiovisuelles est accessible sur la plateforme Calames27, toutefois les trois collections présentées ici n’y sont pas encore intégrées. – Le Fonds Andrea Brazzoduro » témoignages oraux réalisés dans le cadre de la thèse de doctorat en histoire I veterani d’Algeria e la Francia contemporanea. Esperienze et memorie del contingente di leva, 1955-2010 Université de Paris-Ouest Nanterre, 2011. Les archives sont consultables à la BDIC avec l’autorisation de l’auteur. – Le Fonds Benoît Kaplan » témoignages oraux réalisés dans le cadre du mémoire de maîtrise en histoire Une génération d’élèves des Grandes écoles en Algérie mémoire d’une guerre » Université de Paris-Ouest, 1996. Les archives sont consultables à la BDIC avec l’autorisation de l’auteur. – Le Fonds Bernard Andrieux » témoignages filmés dans le cadre de l’enquête intitulée Algérie, facettes d’une guerre 1954-1962 ». Les archives sont librement consultables à la BDIC. 17Pour toute information complémentaire, vous pouvez consulter Rosa Olmos, responsable du service audiovisuel ] Le CDHA 28 29 Contact de l’archiviste du CDHA 18Le Centre de documentation pour l’histoire de l’Algérie CDHA, créé en 1974 et reconnu d’utilité publique en 1985, installé dans la Maison Maréchal Juin, 29 avenue de Tübingen à Aix-en-Provence, a pour mission de rechercher partout en France et hors de France, ras­sembler, répertorier, conserver, pérenniser et faire connaître la documentation sous toutes les formes d’expression histoire, littérature, art plastique, documents sonores, musique... etc. concernant l’Algérie avant et pendant la présence française ainsi que les suites de cette présence ». Il possède une bibliothèque, des fonds d’archives écrites, iconographiques, et audiovisuelles, ainsi que des témoignages oraux audio et maintenant vidéo. La collecte des témoignages oraux a commencé dans les années 1990 à l’initiative de Jean Monneret et se poursuit grâce au groupe Histoire de paroles, créé en 2011. Une recherche sur la base de données du CDHA donne un seule référence à l’interrogation du terme appelé28 », mais environ 70 témoignages oraux sont archivés dans ce centre de ressource sur la question de la guerre d’Algérie29 militaires, notamment des officiers SAS, appelés, harkis, pieds-noirs, médecins, enseignants ou autres fonctionnaires ayant vécu en Algérie à l’époque. La phonothèque de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme MMSH à Aix-en-Provence 30 Jean-Robert Henry et Jean-Claude Vatin dir., Le Temps de la coopération. Sciences sociales et déc ... 19La phonothèque de la MMSH USR 3125 – Aix-Marseille université – CNRS met à disposition plusieurs collections en lien avec les événements de l’indépendance de l’Algérie, soit plus de 130 heures d’écoute. Les entretiens sont écoutables en ligne lorsque les questions éthiques et juridiques le permettent, sur la base de données de la phonothèque, Ganoub. Les métadonnées descriptives sont placées dans le domaine public et réutilisables par toutes. D’autres collections sonores portant sur cette période sont également archivées comme le corpus d’Hélène Bracco sur L’autre face “Européens” en Algérie indépendante » entretiens enregistrés, 1993, 28 h ou celui réalisé par Jean-Robert Henri et François Siino IREMAM sur le thème des Coopérants au Maghreb du milieu des années 1950 à la fin des années 1970 » entretiens filmés, 2008-2012, 60 h30. 20Cet article se limite à présenter quatre corpus directement en lien avec les appelés durant la guerre d’indépendance en Algérie. – Actes de refus civils et militaires dans la guerre d’Algérie 1954-1962 – “Je vous le raconte volontiers parce qu’on ne me l’a jamais demandé” récits autobiographiques de français en Algérie, au Maroc, en Tunisie dans les années 1930 à 1962 » – Récits de vie de harkis – Témoignages d’appelés en Algérie résidant en Midi-Pyrénées Actes de refus civils et militaires dans la guerre d’Algérie 1954-1962 Dates d’enregistrement 2007Nombre d’entretiens 17Durée 12 hEnquêtrice Hélène BraccoAccès sur Ganoub 21Le corpus présente des témoignages d’actes de refus civils et militaires dans ce que furent, pour l’État français Les opérations de maintien de l’ordre en Algérie », autrement dit la guerre d’Algérie de 1954 à 1962. Les actions se déroulent en France et en Algérie principalement, à l’étranger quelquefois. Hélène Bracco interroge les réfractaires à la guerre quant aux sources de leur refus familiales, politiques et sociales, mais aussi sur les conséquences de leur acte de refus jusqu’à aujourd’hui. Elle s’adresse également aux enfants de ces réfractaires et à quelques-uns de leurs amis. L’ensemble est constitué de 16 enquêtes et d’une émission radiophonique. “Je vous le raconte volontiers parce qu’on ne me l’a jamais demandé.” Récits autobiographiques de Français en Algérie, au Maroc, en Tunisie dans les années 1930 à 1962 » Dates d’enregistrement 1983-1991Nombre d’entretiens 24Durée 22 hCommanditaires Anne Roche et Marie-Claude TarangerEnquêteurs multipleAccès sur Ganoub 31 Sur la méthodologie de la constitution de ce corpus autobiographique, voir ... 22Dans les années 1980-1990 des étudiants de l’université de Provence qui suivaient un cours de littérature axé sur le récit autobiographique dirigé par Anne Roche et Marie-Claude Taranger devaient, dans le cadre de leur évaluation, réaliser une enquête auprès d’un témoin de leur choix sur des thématiques variant au cours des années années 1930, de la guerre de 1939-1945, du Front populaire, etc.. Certains d’entre eux ont choisi de réaliser des entretiens avec des témoins qui vivaient dans un pays du Maghreb dans les années 1930 ou pendant la Seconde Guerre mondiale. D’autres ont choisi d’interroger ceux qui ont vécu la guerre d’Algérie du côté des soldats du contingent. Comme dans les autres entretiens réalisés dans le cadre de cet enseignement, les consignes données aux témoins étaient très ouvertes il s’agissait de raconter leur vie quotidienne et leurs souvenirs31. Les témoins parlent de ce qu’ils ont vu, de ce qu’ils ont vécu, aussi de ce qu’ils ont entendu dire, ou cru, ou espéré et parfois de ce qu’ils ont appris depuis, par différentes voies, avec le souci fréquent de distinguer ces différents plans. Anne Roche a rédigé à partir de ces entretiens un article pour une exposition au Musée d’histoire contemporaine en 1992 voir supra. Nous avons repris le titre de son article pour regrouper et présenter tous les récits autobiographiques enregistrés auprès de témoins ayant vécu en Algérie, au Maroc ou en Tunisie des années 1930 à 1962. Récits de vie de harkis Dates d’enregistrement 1997-1998Nombre d’entretiens 56Durée 75 h 15 minEnquêteur Grégor MathiasAccès sur Ganoub 32 Gregor Mathias, Survivre à l’indépendance algérienne. Itinéraires de moghaznis en 1962-1963 », da ... 23Ces 56 enquêtes, réalisées par Grégor Mathias, alors étudiant en DEA auprès d’engagés et auxiliaires militaires français-musulmans de la guerre d’Algérie 1954-1962, ont été enregistrées dans le cadre d’une convention entre l’université de Provence et l’Association des anciens des Affaires algériennes. Le chercheur suit un questionnaire qui aborde les questions de la situation socio-économique de l’informateur, son lien avec le FLN Front de libération nationale, les motivations, les circonstances et les conséquences de son engagement, ses relations avec les officiers, sa vie militaire, son adhésion à l’ALN Armée de libération nationale, le lien avec la population locale, puis aborde des questions plus larges sur les événements politiques et en particulier, l’année 1962. L’entretien se conclut sur le récit du retour/arrivée de l’informateur en France. La totalité du corpus est numérisée, ce qui permet de se déplacer rapidement à travers le questionnaire. En 2012, à Saint-Brieuc, lors de la journée d’étude sur Algérie, sorties de guerre », Gregor Mathias a repris 18 entretiens déposés à la phonothèque de la MMSH pour esquisser une typologie des supplétifs abandonnés par l’armée française ou restés en Algérie après l’indépendance algérienne32. En 2017, Gregor Mathias a repris trois de ces entretiens dans son ouvrage La France ciblée. Terrorisme et contre-terrorisme pendant la guerre d’Algérie, publié aux éditions Vendémiaire. Témoignages d’appelés en Algérie résidant en Midi-Pyrénées Dates d’enregistrement 1998-1999Nombre d’entretiens 17Durée 16 hEnquêtrice Sandrine MarrouAccès sur Ganoub 24Les entretiens de Sandrine Marrou avaient pour objectif de recueillir des mémoires individuelles sur la question tabou » de la guerre d’Algérie. Le master propose en effet une première approche de la compréhension du refoulement dont est victime l’histoire de cette guerre, notamment par ceux qui l’ont faite. Le corpus est composé de 17 témoignages anonymisés tous enregistrés dans le sud-ouest de la France, principalement en Tarn-et-Garonne. Deux d’entre eux font partie des rappelés » puisqu’ils avaient déjà fait leur service militaire et un est un soldat engagé, né en Algérie. Le corpus est hétérogène et couvre géographiquement plusieurs lieux, des durées variables et des corps d’armée différents. L’année du départ des informateurs pour l’Algérie est également très variable, mais aucun témoignage ne concerne la démobilisation de l’été 1962. Dans l’objectif du dépôt à la phonothèque de la MMSH, Sandrine Marrou a rédigé une annexe complète sur la méthode d’histoire orale et, en particulier, l’élaboration de la grille d’entretien, la recherche des informateurs, la cohérence du corpus et propose l’ensemble des transcriptions. En cours de traitement à la phonothèque de la MMSH. 25Pour conclure, matériellement, les corpus sur la guerre d’indépendance en Algérie sont mal cartographiés et les dépôts accessibles difficiles à identifier. Certes, il existe des fonds importants sur la question de la guerre d’indépendance en Algérie et plus précisément des appelés comme ceux de l’Ina et du ministère de la Défense. Toutefois, si nous reprenons l’expression de Florence Descamps qui, en évoquant les fonds sonores parle de millefeuille mémoriel et patrimonial », dans le cas de cette guerre, il semble bien que nombre de feuilles soient toujours manquantes. Nous savons pourtant que des enquêtes ont été conduites par de nombreux chercheurs, issus de disciplines différentes, au cours du dernier tiers du xxe siècle, mais tous n’ont pas fait la démarche de déposer les sources de leur recherche. À Aix-Marseille Université, plusieurs masters et des thèses qui s’appuyaient sur des entretiens d’acteurs de cette période ont été soutenus. Certains portent, par exemple, sur l’action des communistes pendant la guerre ou encore sur la catégorie professionnelle des officiers ou bien sur le retour des appelés, et indiquent dans leur note méthodologique s’appuyer sur des entretiens sans que les sources de la recherche aient été déposées. D’autres chercheurs en France ont aussi réalisé des entretiens sur cette période et les déposeront peut-être, un jour, dans un service d’archives. Il convient de patienter encore la pratique vertueuse du dépôt procède tranquillement. Pour la communauté scientifique, chercheurs et archivistes, il reste encore un important travail de repérage, de traitement et d’exploitation à mener. Haut de page Bibliographie Adgharouamane, Un accès exceptionnel aux archives de l’Ina à la médiathèque de la MMSH », Pôle Image-Son, 2 septembre 2012. [En ligne] Consulté le 9 janvier 2017. Ageron, dir., La Guerre d’Algérie et les Algériens, 1954-1962 actes de la table ronde, Paris, 26-27 mars 1996, Paris, A. Colin, 1997. Andreani, M., Présentation d’un corpus sonore Celles qui n’ont pas écrit », Les Carnets de la phonothèque, 7 décembre 2012. [En ligne] Consulté le 9 janvier 2017. Andrieux, B., Algérie, facettes d’une guerre 1954-1962, documentaire, couleur, L’Harmattan vidéo, 2008. 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Gervereau dir., La France en guerre d’Algérie, Paris, Musée d’histoire contemporaine-BDIC, 1992, p. 264-272. 3 Romain Choron, Les appelés de la guerre d’Algérie 1954-1962 dans les fonds de la division des témoignages oraux DTO du service historique de la Défense SHD », Bulletin de l’AFAS. Sonorités, n° 43. 4 Les résultats sur d’une recherche Algerian war » sur le site bibliothèque numérique mondiale, sont hétérogènes, mais certains sont assez intéressants. Les 54 documents audiovisuels renvoient vers des programmes radiodiffusés de la BBC, des documentaires et des films sur le domaine, comme The Battle of Algiers 1966 de Gillo Pontecorvo ou des films d’archives comme ceux de la National Archives and Records Administration 5 Une recherche sur Europeana, la bibliothèque numérique européenne, sur Appelés de la guerre d’Algérie » renvoie – pour les documents sonores et audiovisuels – uniquement vers l’Ina et à la phonothèque de la MMSH Mais une recherche plus large renvoie aussi à la Radio Télévision Belge qui met en ligne plusieurs émissions sur la question des appelés de la guerre d’Algérie et plus largement de la guerre 6 Une recherche sur le moteur de sciences humaines et sociales, Isidore, ne fait pas apparaître de collections sonores nouvelles par rapport à celles décrites dans l’article 7 Calames, le catalogue des archives et des manuscrits des bibliothèques universitaires françaises, mais aussi de grands établissements nationaux de recherche, ne fait pas apparaître de collections sonores nouvelles par rapport à celles décrites dans l’article 8 Il faut noter toutefois que le Centre virtuel de la connaissance sur l’Europe CVCE, infrastructure de recherche numérique sur la construction européenne met en ligne un entretien de Jean-François Poncet 2007 évoquant la guerre l’Algérie ; des enregistrements historiques y sont aussi accessibles comme les allocutions de Louis Joxe, ministre français chargé des Affaires algériennes le 23 mars 1962 et des accords d’Évian à Paris le 20 mars 1962 9 Sur le domaine, Canal-U, plateforme de ressources audiovisuelles de l’enseignement supérieur et de la recherche, donne principalement à entendre un colloque sur le domaine Pour une histoire critique et citoyenne – le cas de l’histoire franco-algérienne ainsi que des conférences de Benjamin Stora, dans le cadre du dépôt qui a été fait par le Musée national de l’histoire de l’immigration 70 documents 10 On peut aussi indiquer que sur son site officiel Benjamin Stora met lui-même en ligne toute une série d’entretiens 11 Une recherche sur le catalogue du catalogue collectif de France CCFR montre que ces colloques ont été également déposés à la BnF dans le département de l’audiovisuel où ils ne sont pas non plus dépouillés ni écoutables en ligne 12 Une recherche dans les transcriptions des entretiens archivés sur Cocoon sur le terme Algérie » renvoie vers plus d’une centaine de réponses, mais seulement trois avec le filtre gauche guerre » Une recherche sur le terme appelé » avec le filtre droit Algérie » ne donne aucun résultat. 13 Il est également possible de consulter le catalogue en ligne du dépôt légal de l’Ina Mais la recherche est moins ergonomique que sur les postes sur site et il n’est pas possible de visionner les émissions. 14 Pour plus d’information sur les PCM à la MMSH 15 Film qui fut interdit en France et en Algérie mais obtint le grand prix du festival international de Leipzig en 1965. 16 17 18 Mais aussi sur le site du Monde et de l’Ina. 19 20 Sur les 9 témoins, seule une est combattante du FLN, il s’agit d’Évelyne Lavalette. 21 Une recherche générale avec les termes guerre d'Algérie » sur le site renvoie à 776 références interrogation le 8 mai 2017 22 23 Sur YouTube 24 Nous aurions pu ajouter à ces deux associations celui de Dastum spécialisée dans la musique bretonne. Une recherche sur le terme Algérie » renvoie vers 13 archives sonores qui donnent à entendre des chants de soldats ayant fait leur service en Algérie comme En avant les gars de 20 ans, celui qui pleure » 1968, C’était un militaire revenant d’Algérie » 1976 et 1980 ou la chanson paillarde Un jour en m’y promenant rue d’Alger » 1987 Toutefois il ne semblait pas y avoir de récit de vie ou thématique en lien avec la guerre. 25 Les Archives nationales nous ont confirmé qu’ils ne conservaient pas dans leur fonds des archives sonores ou audiovisuelles sur cette période. 26 27 28 29 Contact de l’archiviste du CDHA 30 Jean-Robert Henry et Jean-Claude Vatin dir., Le Temps de la coopération. Sciences sociales et décolonisation au Maghreb, Paris, Karthala, 2012. 31 Sur la méthodologie de la constitution de ce corpus autobiographique, voir 32 Gregor Mathias, Survivre à l’indépendance algérienne. Itinéraires de moghaznis en 1962-1963 », dans V. Joly et P. dir., Algérie sorties de guerre. 1962-1965, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014, p. de page Pour citer cet article Référence électronique Véronique Ginouvès, Où et comment consulter les entretiens enregistrés auprès des appelés durant la guerre d’indépendance en Algérie ? », Bulletin de l'AFAS [En ligne], 43 2017, mis en ligne le 04 avril 2020, consulté le 23 août 2022. URL ; DOI de page Droits d’auteur Tous droits réservésHaut de page jWMgUmJ.
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